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Revue de presse scientifique

Téléphone cellulaire : une augmentation du risque de tumeurs parotidiennes ?

Dr Catherine Watkins - (Sadetzki S et coll. : Cellular Phone Use and Risk of Benign and Malignant Parotid Gland Tumors—A Nationwide Case-Control Study. Am. J. Epidemiol. 2008; 167 : 457-467.) - France - html - (Source : )

Les téléphones cellulaires sont accusés des maux les plus divers, mais aucune étude contrôlée adéquate n’a été capable de démontrer leur nocivité réelle. Les études épidémiologiques se multiplient donc, mais, le plus souvent, elles sont de type cas-témoins, pour des raisons de facilité, agrémentées par la perspective d’une publication rapide dans la presse médicale spécialisée ou non.

Ces remarques s’appliquent à cette étude de type cas-témoins “de plus”, dont les méthodes émanent de l’étude internationale INTERPHONE, laquelle vise à une évaluation exhaustive de tous les effets potentiellement néfastes des téléphones en question. En l’occurrence, c’est la sphère ORL qui a fait l’objet de ce travail réalisé à l’échelon national (Israël), tout particulièrement, les tumeurs parotidiennes, qu’elles soient maligne ou bénigne. Ont été inclus 460 patients âgés d’au moins 18 ans, atteints d’une telle pathologie, soit bénigne (n=402), soit maligne (n=58). Ce groupe, constitué entre 2001 et 2003, a été comparé à un groupe de 1 266 sujets témoins, appariés selon diverses variables, dont l’âge et le sexe, cela va de soi.

Dans la cohorte considérée globalement, la comparaison intergroupe n’a mis en évidence aucune association significative entre la survenue d’une tumeur parotidienne et l’exposition régulière aux téléphones cellulaires, l’odds ratio (OR) étant en effet de 0,87 (p=0,3), quelle que soit la méthode utilisée pour évaluer le plus précisément possible cette dernière.

Une analyse restreinte des sujets soumis à une exposition plus élevée, comme ceux vivant dans une zone rurale, gros utilisateurs de ces téléphones, a conduit à des résultats quelque peu différents.
Le risque de tumeurs parotidiennes homolatérales s’est en effet avéré élevé dans les catégories les plus exposées. Le nombre cumulé le plus élevé d’appels a été associé à un OR de 1,58. Il en a été de même pour la durée des communications, sans recours aux kits mains libres, avec un OR de 1,49, là aussi dans la catégorie supérieure. Pour l’oreille controlatérale, l’OR de tumeurs parotidiennes est resté voisin de l’unité, quelles que soient la durée et l’intensité de l’exposition. Une relation significative de type dose-réponse a même été mise en évidence.

Cette étude cas-témoins ne permet aucune conclusion définitive. Elle met simplement en évidence une association entre l’utilisation intensive du téléphone cellulaire et le risque de tumeurs parotidiennes, bénignes ou malignes. Cette hypothèse demande à être confirmée par des études de cohorte prospective, en sachant que l’évaluation précise de l’exposition aux ondes électromagnétiques émises par ces appareils n’est pas chose aisée.

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Odonto-Stomatologie tropicale - Trimestriel - ISSN 0251-172X - Medline (NLM ID: 8103679)

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