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La politique nationale de promotion des moustiquaires
imprégnées dans la lutte contre le paludisme devra retrouver un
dynamisme accru suite à l'atelier national de réflexion qui vient
de s'achever à Dakar, sous l'égide du ministère de la Santé et de
la Prévention, à travers, bien sûr, son programme national de lutte
contre cette endémie toujours responsable de plus de 35 % des motifs
de consultations dans les structures sanitaires du Sénégal.
Durant deux jours, les techniciens du PNLP ont
échangé sur ce volet capital pour l'atteinte des objectifs d'Abuja
2000, avec les divers acteurs de la lutte contre le paludisme. Ce
sont principalement les ONGs et les organisations communautaires
de base (OCB), les agents du service national de l'Hygiène qui doivent
jouer un rôle stratégique dans la lutte anti-vectorielle, notamment
dans la lutte contre les gîtes larvaires et les opérations d'imprégnation
des moustiquaires à l'insecticide, les partenaires internationaux
(USAID, Banque Mondiale, OMS, UNICEF, Plan International, etc.),
les représentants des sociétés privées impliquées dans la commercialisation
des moustiquaires imprégnées au niveau communautaire. Il y avait
également les médecins-chefs des régions et d'autres professionnels
spécialisés dans la parasitologie, du marketing social et dans la
manipulation des produits chimiques dont les insecticides comme
les techniciens de la direction de la protection des végétaux, qui
maîtrisent bien les normes admises au niveau international par l'OMS.
Il fallait regrouper tout ce monde pour savoir où l'on en est sur
ce sujet.
Le ministre de la Santé et de la Prévention, le
Dr Issa Mbaye Samb, a réaffirmé l'engagement du gouvernement dans
la ligne de la déclaration des chefs d'Etat africains, en avril
2000 à Abuja (Nigeria), "à faire bénéficier aux personnes à
risque, notamment les femmes enceintes et les enfants de moins de
cinq ans, de la combinaison la plus appropriée de mesures de protection
personnelle et communautaire telles que les moustiquaires traités
aux insecticides et d'autres interventions accessibles et abordables
pour prévenir le paludisme.
"Et il est possible, selon lui, d'atteindre
des performances satisfaisantes si tous les acteurs de l'initiative
"faire reculer le paludisme" (Roll back Malaria), ainsi que les
organisations et institutions accordent une grande importance à
la prévention et aux actions communautaires".
Il a rappelé que, depuis mars 2002, le gouvernement
a accordé, par le biais du ministre des Finances et de l'Economie,
l'exonération des taxes et droits de douane sur les moustiquaires
(Ndlr : les intrants de la confection et de l'imprégnation). Le
ministre de la Santé a demandé aux acteurs de la lutte de fournir
plus d'efforts encore dans ce domaine.
Objectifs consolidés
Il s'agissait donc de passer en revue toutes les
stratégies et expériences menées jusqu'ici. Une chose est à retenir,
c'est que le ministre de la Santé a donné les directives nécessaires
"pour booster" l'accessibilité des moustiquaires imprégnées sur
toute l'étendue du territoire national, surtout au niveau des régions
périphériques.
Il a été décidé, à cet effet, un certain nombre
d'actions dans la promotion des moustiquaires imprégnées, surtout
dans ce contexte où l'on a fait un virage de 180° devant le développement
de la chimiorésistance du parasite à la chloroquine, médicament
le plus accessible ; la conduite à tenir en ce qui concerne la chimio-prophylaxie
; la prise en charge à domicile qui n'est plus valable et qui est
remplacée, maintenant, par une invite à aller rapidement à la structure
sanitaire la plus proche en cas d'accès palustre, etc.
La répartition et l'acceptation des moustiquaires
imprégnées (MI) devraient donc s'accroître d'ici à l'hivernage prochain
et plus encore avant fin 2004, sous l'impulsion du ministère de
la Santé et de la Prévention. Des efforts considérables ont été
faits entre 2001 et 2003 sur ce registre dont, entre autres, l'élaboration
d'un programme de gestion des moustiquaires dans le secteur public,
la mise en place, grâce à l'appui de la JICA, de 200.000 moustiquaires
et kits d'imprégnation dans les régions médicales en plus de 150.000
autres dans la filière de distribution de la Pharmacie nationale
d'Approvisionnement (PNA), l'introduction des MI sur la liste des
médicaments essentiels, le lancement d'une campagne de marketing
social des MI, la formation des agents d'hygiène, une étude sur
le ciblage des enfants et des femmes enceintes, etc. Il a été retenu
dans les débats deux choses essentielles à corriger et qui sont
: l'insuffisance de supports didactiques et promotionnels et une
faible implication des équipes sanitaires des districts ainsi que
des OCB dans les stratégies d'imprégnation de masse. Le Dr Papa
Amadou Diack, coordinateur du PNLP, dont l'équipe doit avoir bien
saisi les contraintes et recommandation soulevées à cette réunion,
a rappelé les objectifs, d'ici à 2005, qui sont : une utilisation
des MI par au moins 60% des personnes à risque (enfants de moins
de 5 ans et femmes enceintes). Cela ne peut être atteint que grâce
à un accroissement de la disponibilité MI dans des tailles adéquates
pour la famille, des mécanismes communautaires d'acquisition souples,
financièrement, des moustiquaires dont les prix varient entre 3000
et 4500 Fcfa, la bonne compréhension et l'accessibilité des unités
de d'imprégnation, le contrôle périodique de la qualité, etc.
FARA DIAW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/santeenv/article.cfm?articles__id=35523
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