Actualités de la santé
en Afrique
Mai 2005

Au sommaire de cette semaine :

Burkina Faso :
© Rétention de médicaments génériques dans les pharmacies

Cameroun :
© Rage : Le virus se porte bien. Un cas de décès a été enregistré à l'Hôpital central de Yaoundé
© Dr Marc Genest : "Nous sommes venus implanter huit pacemakers"
© Asthme

Congo :
© Ebola : le Centre international de recherches médicales de Franceville confirme l’existence du virus

Côte d'ivoire :
© Grave pénurie de vaccins à l’INHP : Les Ivoiriens courent un grand danger
© Traitement des pathologies digestives : Les médecins débarrassés de leurs lacunes
© Sida : Achat des ARV et réactifs. Le gouvernement décaisse 1,30 milliard de francs
© La mort subite des sportifs

Madagascar :
© Le “M-Captopril” interdit de vente
© Social - Recrutement de 500 médecins
© Plantes médicinales : La valorisation via des pharmacies vertes
© Malnutrition chronique : Un enfant sur deux en est atteint

Maurice :
© Santé bucco-dentaire : Rs 184 millions pour une école de dentisterie
© Ces médicaments venus de l’océan

RD Congo :
© Le Nord-Kivu enrichi d’un laboratoire pharmaceutique
© La RDC sera présente aux états généraux de Brazzaville sur l’anémie SS (la drépanocytose)

Sénégal :
© Accès aux traitements du sida : L’Afrique veut hâter le pas…
© Lutte contre l’épilepsie : Les urgences de Ziguinchor
© Mortalité maternelle et infantile : Le Commonwealth secoue la conscience internationale
© Un poste de Santé pour le village de « Diallo Kounda »
© Médicaments faux : La contrefaçon tue dans le Tiers-Monde

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Ces médicaments venus de l’océan - L'express - Ile Maurice - 22/05/2005
Pour combattre le cancer, les chercheurs se tournent désormais vers la mer et ses ressources inespérées qui se trouvent également dans nos lagons.
Dans quelques années, notre armoire à pharmacie pourrait bien avoir les senteurs du large. En effet, nos mers, comme tant d’autres, abritent différentes formes de vie qui constituent un réservoir potentiel pour produire des médicaments. Car ces substances marines pourraient bien venir à bout du cancer, une maladie de plus en plus redoutée à Maurice. Il faut savoir que le cancer a tué près de 3 000 hommes et femmes de 1997 à l’an 2000.

Les chercheurs sont donc en quête de nouvelles molécules susceptibles d’être transformées en médicaments. Après les Comores et Madagascar, une équipe de scientifiques du National Cancer Institute (NCI) du Maryland (États-Unis) a récemment effectué des prélèvements dans nos lagons. Ils ont ainsi ramené dans leurs valises des éponges et des alcyons, dans l’espoir d’isoler une toxine qui pourrait détruire les cellules cancéreuses.

20 000 échantillons testés chaque année
Pourquoi ces organismes constituent-ils une manne pour la recherche ?

De nature sédentaire, ils vivent fixés à la roche, sur des plantes ou sur d’autres animaux. Et comme ils sont incapables de fuir devant les prédateurs, ils ont développé d’autres méthodes pour les déjouer. Face à l’ennemi, ils sécrètent des substances toxiques qui leur permettent de se défendre. L’alcyon, par exemple, produit une toxine puissante qui l’aide à se protéger des parasites. Ces organismes marins deviennent, de ce fait, une mine d’informations et recèlent un grand potentiel pour la recherche contre le cancer.

Le procédé est toutefois long. Après le prélèvement, les échantillons sont congelés, réduits en poudre, immergés dans l’eau puis centrifugés pour séparer les extraits aqueux. Les substances extraites sont ensuite testées in vitro, sur une panoplie de cancers, notamment la leucémie, le cancer du colon, celui du système central nerveux, celui des ovaires, du sein, de la prostate et des reins.

Selon le National Products Branch (département responsable de la coordination des programmes pour la découverte et le développement des molécules anticancéreuses et anti-VIH) du NCI, environ 20 000 échantillons sont testés chaque année dans les laboratoires. Les résultats concernant les prélèvements faits à Maurice ne sont pas encore connus. En attendant, tous les espoirs sont permis…

D’où l’importance de préserver notre océan. « Nous avons un récif corallien avec un potentiel pharmaceutique élevé, et il faut éviter de le détruire. Maurice possède un bel échantillon d’invertébrés qu’on ne trouve pas ailleurs… », confie Vassen Kauppay-muthoo, océanographe et consultant en environnement. Pour lui, il est grand temps de commencer un travail de fond sur la recherche de nouvelles molécules. « Le jeu en vaut la chandelle quand on pense aux différentes implications qu’une telle découverte peut avoir sur la maladie. »

Qui sait, peut-être un jour découvrira-t-on un médicament encore plus efficace pour combattre cette maladie dégénérative… Actuellement, des molécules de quatre organismes marins, provenant des Comores, des Caraïbes, de Californie et de Nouvelle- Zélande, sont en phase de développement pré-clinique pour le traitement du cancer.

En attendant, il faut continuer à avoir recours aux quatre principaux soins disponibles : la radiothérapie, la chimiothérapie, l’immunothérapie et l’hormonothérapie, explique le Dr Joseph Yap, radiothérapeute et cancérologue à l’hôpital Victoria. Ce dernier ne jure que par la prévention et le dépistage précoce, et il se désole devant le nombre de malades en phase terminale à l’hôpital. Ces derniers ont malheureusement été diagnostiqués trop tard.

Mais la médecine a beaucoup progressé. « Prenez les enfants qui souffrent de cancers des tissus nerveux ou du cancer des reins. Il y a quinze ans, ils auraient été condamnés, alors qu’aujourd’hui on peut les guérir si la maladie est détectée tôt. » Pour le Dr Yap, il ne faut plus en avoir peur. « Il faut démystifier le cancer et que les gens sachent que l’on en guérit. »

Des chiffres qui font peur…
De 1997 à 2000, 2 784 femmes ont eu un cancer. La majorité d’entre elles, soit 735, ont souffert d’un cancer du sein et 227 en sont décédées. Le nombre de femmes atteintes du cancer de l’utérus, du colon, des ovaires est de 324, 164 et 117 respectivement. Les hommes sont plus touchés par le cancer de la bouche et du pharynx (217 cas) et de la prostate (208 cas). 1 522 hommes en sont morts. Source : National Cancer Registry of Mauritius.

Questions au…
Dr Marc Gourrion, radiothérapeute et cancérologue à la City Clinic

On a l’impression que de plus en plus de personnes souffrent du cancer à Maurice ?
Cette maladie augmente avec le degré de développement d’un pays. Et Maurice n’y échappe pas. Les risques de cancer sont étroitement associés à l’espérance de vie et comme la durée mo-yenne de vie augmente, il y a donc plus de risques d’avoir un cancer.

Peut-on prévenir la maladie ?
Un dépistage régulier et une bonne hygiène de vie permettent de réduire les risques de développer cette affection. Pour les hommes, on recommande un dépistage du cancer de la prostate à partir de 50 ans. Et pour la plupart des cancers de la femme, l’importance du dépistage est capitale. Plus la maladie est détectée tôt, plus les chances
de guérir sont élevées.

Pourtant, 1 366 femmes en sont mortes de 1997 à 2000. Et parmi elles, 227 souffraient d’un cancer du sein…
À Maurice, on a tendance à ne faire une mammographie que lorsqu’on constate la présence d’une « boule », ou une douleur au sein. Si ce dernier est endolori, c’est que la tumeur a trop évolué. Les chances de guérison sont alors réduites. Pendant les premiers stades d’évolution, le cancer n’est pas douloureux. Le diagnostic précoce permet d’avoir recours à des traitements moins agressifs, ce qui diminue de 30 % la mortalité par cancer du sein dans une population donnée. Il faut donc, pour éviter des drames dans une famille, faire du dépistage systématique.

Quels sont les moyens de détecter un cancer du sein ?
L’examen de base est la mammographie. Elle est complétée par l’examen clinique et l’échographie. Avec ces trois données on détecte 80 % des petits cancers, mais si on ajoute une ponction à l’aiguille pour aspirer les cellules malignes et les examiner au microscope, la détection est efficace à 100 %.
Cette ponction se fait uniquement si on a des doutes sur un possible cancer après avoir effectué les trois premiers examens.

Quels sont les facteurs à risques ?
L’âge, les antécédents familiaux, les antécédents personnels de maladie bénigne, l’abus de graisses animales, l’obésité et la prise importante d’œstrogènes.

Quel est le lien entre la pollution et le cancer ?
Les moteurs diesel dégagent beaucoup de gaz nocifs et cela peut favoriser le cancer des bronches. Mais au-delà de ce type de pollution, c’est bien le tabac qui reste le premier responsable du cancer du poumon.
L’usage excessif de pesticides peut-il provoquer cette maladie ?
Tous les pesticides sont néfastes pour la santé. Des légumes mal lavés ou une eau où la quantité de nitrates excède le taux permis, peuvent aussi être cancérigènes à la longue.

Bindu BOYJOO

Lire l'article original : http://www.lexpress.mu/display_search_result.php?news_id=42454

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