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La Journée mondiale de l'audition 2024 était axée sur les problèmes posés par les perceptions erronées de la société et la stigmatisation et en particulier sur le manque de sensibilisation et d'informations précises dans la population en général et parmi les prestataires de soins.
• À l'échelle mondiale, plus de 80% des besoins de soins de l'oreille et de l'audition ne sont toujours pas satisfaits 1 ;
• La déficience auditive non soignée représente un coût annuel de près de 1000 milliards de dollars des États-Unis (USD) à l'échelle mondiale 1 ;
• Les perceptions erronées profondément ancrées dans la société et les mentalités stigmatisantes sont des facteurs-clés qui limitent la prévention et le traitement de la perte auditive 1 ;
• Il est essentiel de changer les mentalités pour améliorer l’accès aux soins de l’oreille et de l’audition et atténuer le coût de la déficience auditive non-soignée. 1
Plus de 5 % de la population mondiale, soit 430 millions de personnes (dont 34 millions d'enfants), ont besoin de services de réadaptation pour cause de déficience auditive incapacitante. On estime que 700 millions de personnes seront concernées d'ici à 2050, c'est-à-dire une personne sur 10.
Une déficience auditive incapacitante désigne une perte d'audition supérieure à 35 décibels (dB) dans la meilleure oreille. Près de 80 % des personnes qui en sont atteintes vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. La prévalence de la déficience auditive augmente avec l'âge : plus de 25 % des personnes âgées de plus de 60 ans présentent une déficience auditive incapacitante.
On parle de déficience auditive lorsqu'une personne n'est pas capable d'entendre aussi bien qu'une personne ayant une audition normale, le seuil étant de 20 dB ou mieux dans les deux oreilles. La déficience auditive peut être légère, moyenne, sévère ou profonde. Elle peut toucher une oreille ou les deux et entraîner des difficultés à suivre une conversation ou entendre les sons de forte intensité.
Les personnes malentendantes sont atteintes d'une déficience auditive légère à sévère. Elles communiquent généralement par la parole et peuvent bénéficier d'aides auditives, d'implants cochléaires ou d'autres dispositifs d'aide à l'audition ainsi que du sous-titrage.
Les personnes sourdes souffrent généralement d'une déficience auditive profonde, ce qui veut dire qu'elles n'entendent plus ou pratiquement plus. Elles communiquent généralement par la langue des signes.
Même s'il est possible de rencontrer ces facteurs à différentes périodes de la vie, les individus sont plus exposés à leurs effets à certaines périodes charnières.
Non traitée, la déficience auditive a des répercussions sur de nombreux aspects de la vie au niveau individuel :
L'OMS estime que les déficiences auditives non traitées ont un coût annuel mondial de 980 milliards USD. Ce chiffre englobe les coûts pour le secteur de la santé (hors appareils auditifs), ceux liés au soutien éducatif, ceux découlant de la perte de productivité et ceux pour la société. Au total, 57 % de ces coûts sont encourus dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Une grande partie des causes de la déficience auditive peuvent être évitées par des mesures de santé publique et des interventions cliniques mises en œuvre tout au long de la vie.
La prévention de la déficience auditive est essentielle tout au long de la vie, des périodes prénatale et périnatale au grand âge. Chez l'enfant, près de 60 % des déficiences auditives sont dues à des causes qui pourraient être évitées par des mesures de santé publique. De même, chez l'adulte, les causes de déficience auditive les plus courantes, comme l'exposition à des sons de forte intensité et les médicaments ototoxiques, sont évitables.
Des stratégies efficaces existent pour réduire la déficience auditive aux différents stades de la vie :
L'identification rapide de la déficience auditive et des maladies de l'oreille est essentielle pour une prise en charge efficace.
Elle nécessite un dépistage systématique visant à détecter la déficience auditive et les maladies de l'oreille chez les sujets qui sont le plus à risque, notamment :
L'évaluation de l'audition et l'examen de l'oreille peuvent être réalisés en contexte clinique ou communautaire. Des outils tels que l'application « hearWHO » de l'OMS (en anglais) et d'autres solutions technologiques permettent de dépister les maladies de l'oreille et la déficience auditive avec une formation et des ressources limitées.
Lorsqu'une déficience auditive est identifiée, il est essentiel de la prendre en charge au plus tôt et de façon appropriée afin d'en atténuer les effets négatifs.
La réadaptation aide les personnes atteintes d'une déficience auditive à fonctionner de manière optimale, c'est-à-dire à être aussi indépendantes que possible dans leurs activités quotidiennes. Plus précisément, la réadaptation les aide à pouvoir étudier, travailler, avoir des loisirs et assurer des rôles importants, par exemple au sein de leur famille et de leur communauté, et ce tout au long de leur vie. Plusieurs interventions existent pour la réadaptation des personnes présentant une déficience auditive :
L'OMS s'attache à promouvoir des soins de l'oreille et de l'audition qui soient intégrés et centrés sur la personne.
L'action de l'OMS est guidée par les recommandations figurant dans son Rapport mondial sur l'audition (en anglais), publié en 2021, et dans la résolution de l'Assemblée mondiale de la Santé sur la prévention de la surdité et de la déficience auditive.
Elle consiste notamment à :
Lire le document original : Surdité et déficience auditive OMS - 2 février 2024
Ce manuel intitulé « Dépistage auditif : considérations sur la mise en œuvre » s’adresse à toutes les personnes qui prévoient d’instaurer un programme de dépistage auditif à l’échelon national ou infranational : coordinateurs de soins de l’oreille et de l’audition ou points focaux au sein des ministères de la Santé, planificateurs en santé publique, organisations non gouvernementales ou entités de la société civile qui prodiguent des soins de l’oreille et de l’audition.
Cet ouvrage contient des informations pratiques visant à faciliter le dépistage des pertes auditives et des maladies connexes de l’oreille ainsi que l’intervention précoce chez les nouveau-nés et les nourrissons, les enfants d’âge préscolaire et scolaire ainsi que les personnes âgées.
Le manuel Dépistage auditif : considérations sur la mise en œuvre a été élaboré selon une approche consultative et fondée sur des données probantes. Il contient trois chapitres : dépistage auditif chez les nouveau-nés et les nourrissons, dépistage auditif chez les enfants d'âge scolaire et dépistage auditif chez les personnes âgées. L'élaboration de chaque chapitre s'est faite selon les étapes suivantes :
Ce manuel contient des conseils sur des facteurs importants à prendre en compte lors de l'élaboration d'un programme de dépistage auditif : sujets devant faire l'objet du dépistage, objectif du programme, fréquence du dépistage, outils à employer, etc. Chacun de ces chapitres aborde ces aspects et d'autres questions pertinentes auxquelles on devra répondre au cours de la planification. Les chapitres présentent également des options fondées sur des données probantes, et ils traitent des avantages et des désavantages des différentes options, pour permettre aux pays de mettre en œuvre celles qui répondent le mieux au contexte qui leur est propre.
Les pays doivent constituer un groupe national ou local d'intervenants et planifier leurs programmes après avoir dûment pris en compte les recommandations exposées dans ce manuel, l'épidémiologie des pertes auditives et des maladies de l'oreille dans la région ou le pays concerné, ainsi que la disponibilité de la main-d'œuvre, des circuits d'aiguillage, de l'équipement et des ressources financières.
Ils pourront s'adresser à l'OMS pour demander d'autres formes d'aide technique en matière d'adaptation et de mise en œuvre du dépistage auditif.
Les pertes auditives non prises en charge, y compris congénitales, constituent un obstacle sérieux pour le développement, l'éducation et l'intégration sociale d'un enfant (1, 2). Leurs répercussions ne se limitent pas aux effets néfastes sur la parole et le langage, notamment dans les pays à revenu faible et moyen (3). L'un des facteurs d'atténuation déterminants est l'âge du sujet au début de l'intervention (amplification ou inscription à des programmes d'éducation) (4, 5). Un nombre significatif de recherches montrent que les enfants chez qui on a détecté la perte auditive à un stade précoce et qui bénéficient d'une intervention précoce présentent de meilleurs résultats que ceux chez qui la détection et le traitement ont été plus tardifs (4, 6-11) (voir section 1.11). Les publications montrent que les enfants nés sourds ou atteints de perte auditive très tôt dans leur vie, qui ont été identifiés et qui ont bénéficié d'interventions pertinentes avant l'âge de six mois, en sont au même stade d'acquisition du langage que les enfants non affectés lorsqu'ils atteignent cinq ans (12-15).
Le dépistage auditif chez les nouveau-nés rend possible la détection et l'intervention précoces chez ces sujets (1, 15). Lorsqu'il est suivi d'une réadaptation rapide et pertinente, le dépistage auditif chez les nouveau-nés apporte des avantages significatifs par l'abaissement de l'âge du diagnostic et de l'intervention, et également par l'amélioration du développement cognitif et de l'acquisition du langage (4, 10, 16-19). Ces avantages mènent à leur tour à de meilleurs résultats sociaux et pédagogiques chez les nourrissons qui reçoivent des soins appropriés en temps opportun (2). Les études coûts-efficacité ont également démontré les bénéfices financiers apportés par le dépistage auditif universel du nouveau-né dans les pays à revenu élevé, à revenu faible à moyen et à revenu moyen (2, 20).
Plusieurs pays ont mis en œuvre avec succès des programmes de dépistage auditif chez les nouveau-nés qui s'appuient sur toute une gamme de méthodes de dépistage, protocoles et liens avec les systèmes existants de soins de santé, sociaux et éducatifs (21). On estime que près du tiers de la population mondiale, principalement dans les régions à revenu élevé, bénéficie d'une couverture complète ou presque complète de programmes de dépistage auditif chez les nouveaunés (22). Le degré de mise en œuvre et de couverture de ces programmes est très variable selon les régions du monde. Une publication récente montre que la couverture du dépistage est étroitement liée au niveau de vie moyen et au bien-être économique (22). L'absence de politiques à cet effet ainsi que le manque de ressources humaines, d'équipement et de financement en matière de dépistage auditif chez les nouveau-nés constituent des défis auxquels les pays à revenu faible et moyen sont très souvent confrontés. À cela s'ajoute une faible sensibilisation à l'égard de la perte auditive et de la stigmatisation qui l'accompagne. Ces facteurs et les solutions possibles sont traités plus en détail dans le Rapport mondial sur l'audition (2).
De plus, à l'heure actuelle, le mode de mise en œuvre du dépistage auditif chez les nouveau-nés est variable selon les pays du monde. Cependant la plupart des lignes directrices adoptées se fondent sur les principes sous-jacents de l'énoncé de position du Comité conjoint sur l'audition chez les nourrissons [Joint Committee on Infant Hearing] (1, 23), comme l'indique la section 1.3.
Chaque pays devra élaborer son protocole de dépistage en fonction de plusieurs facteurs tels que la nature et la gravité de la perte auditive à détecter, les outils de dépistage disponibles, le soutien législatif, la disponibilité de personnel qualifié et de services compétents en audiologie, la diversité culturelle, les ressources disponibles et les coûts (1, 16, 24-26); cependant les principes qui sous-tendent les recommandations du Comité conjoint constituent une base solide pour le dépistage auditif universel du nouveau-né (1).
Le dépistage auditif des nouveau-nés devrait être universel, et tous les nourrissons (dans le secteur ou l'établissement où le programme est mis en œuvre) devraient être couverts et faire l'objet d'une évaluation visant à détecter les pertes auditives. Cependant, là où le nombre de naissances par an est élevé et où les ressources ne permettent pas un dépistage universel, les pays pourront choisir de ne mettre en œuvre qu'un programme de dépistage sélectif (ou ciblé) (3) visant par exemple les seuls nourrissons considérés comme « à risque », des sous-ensembles géographiques, ou les nourrissons d'une pouponnière de soins spéciaux ou d'une unité de soins intensifs néonatals (USIN) (voir figure 1.1). Cependant les pays devraient prévoir d'élargir le dépistage pour le rendre universel à terme. Si les tests se limitent aux nourrissons considérés comme « à risque », on a de bonnes chances de manquer les 50 % de cas de perte auditive sans cause apparente (2, 24, 30).
L'objectif de tout programme de dépistage auditif est de diagnostiquer la perte auditive au stade le plus précoce possible chez les nourrissons pour leur offrir une intervention en temps opportun. Les pays devraient décider du niveau et de la nature de la perte auditive à viser principalement, selon la capacité de leur système de santé. Les programmes de soins de l'oreille et de l'audition de nombreux pays portent principalement sur l'intervention précoce chez les nourrissons atteints d'une perte auditive modérée ou plus (c'est-à-dire dépassant 35 dB) à l'oreille la moins touchée (1). Cependant, là où les ressources le permettent, les pertes d'audition légères ou unilatérales devraient également être prises en charge étant donné leurs répercussions sur le développement du langage et l'éducation (31, 32).
Il est important de se doter d'un protocole en deux étapes pour réduire le taux de faux positifs ou accroître la spécificité des programmes de dépistage (voir figure 1.2) :
Note : certains programmes ajoutent une étape supplémentaire de dépistage pour réduire le nombre de faux positifs aiguillés vers un diagnostic d'audiologie (24, 33). Le dépistage en plusieurs étapes est plus coûteux et il peut avoir pour effet de retarder l'établissement d'un diagnostic et le début de l'intervention, mais il est plus spécifique et réduit donc le nombre de renvois inutiles vers un diagnostic audiologique spécialisé et coûteux.
Première étape de dépistage: idéalement, elle devrait avoir lieu au cours du premier mois après la naissance de l'enfant, avant son départ de l'établissement. La première étape de dépistage peut avoir lieu le moins longtemps possible avant le départ de l'enfant, mais on devrait réserver la possibilité d'une deuxième étape avant cette date, au besoin. Si la naissance a lieu à l'extérieur du cadre hospitalier, ou si le programme de dépistage, par exemple, est lié aux visites de vaccination ou aux visites dans les centres pédiatriques, il peut être impossible d'effectuer le dépistage dans le délai d'un mois qui est recommandé. Dans ce cas la première étape doit avoir lieu dans les six premières semaines après la naissance.
Deuxième étape de dépistage : les enfants qui ont échoué à la première étape devraient faire l'objet d'une deuxième étape de dépistage. Pour réduire le risque de faux résultat positif résultant d'un état transitoire chez les nouveau-nés, cette étape peut avoir lieu avant le départ de l'hôpital, après un délai d'au moins plusieurs heures suivant la première étape, ou aussitôt que possible après le départ.
On devra prendre d'autres dispositions pour effectuer le dépistage auditif dans le cas de nourrissons chez qui l'exécution de cette procédure en temps opportun n'est pas médicalement recommandée ou présente des difficultés d'ordre pratique; il peut s'agir de patients d'une USIN, sous ventilateur ou atteints d'une affection grave menaçant leur survie. Si le dépistage est retardé, il devra être effectué dès que l'enfant sera médicalement stable.
Note : là où un grand nombre d'enfants nait à l'extérieur du cadre hospitalier ou du système formel de soins de santé, le dépistage au moment de la première vaccination (34) est une stratégie éventuelle pour accroître la couverture. On trouvera un exemple de ce type de stratégie dans les lignes directrices de l'Afrique du Sud sur le dépistage (35).
Dans la mesure du possible, les mesures de dépistage devraient se fonder sur des critères physiologiques plutôt que comportementaux. Parmi les tests de dépistage sensibles qui sont communément employés, on trouve la réponse évoquée auditive automatique du tronc cérébral (RÉAA) et l'émission otoacoustique (ÉOA). Aucune de ces deux technologies n'est nettement supérieure à l'autre. Pour les nourrissons des centres pédiatriques, la première et la deuxième étape de dépistage peuvent être effectuées par des tests de RÉAA ou d'ÉOA. Dans certains programmes de dépistage, et là où les coûts le permettent, on pourra préférer la RÉAA, qui est recommandée pour les patients des USIN. Ces aspects et d'autres considérations relatives au choix de la méthode de test de dépistage sont exposés dans l'encadré 1.2.
Note : L'approche la plus efficace est le dépistage physiologique universel par les tests d'ÉOA ou de RÉAA; cependant, là où des considérations financières excluent l'adoption de tels programmes, ou là où on ne dispose pas de l'équipement ou du personnel voulus (ou bien si l'on doit commencer plus modestement et travailler en prévision d'un dépistage physiologique universel à venir), on pourra adopter provisoirement d'autres approches comportant des tests comportementaux (21). On trouvera plus de détails à la section 1.13.
Le dépistage chez les patients hospitalisés et externes peut être effectué par des audiologistes pédiatriques, des audiométristes, des techniciens en audiologie ou autres, des médecins généralistes, le personnel infirmier ou infirmier auxiliaire. Le choix du personnel de dépistage peut varier selon les ressources humaines disponibles sur chaque site de dépistage.
Là où le dépistage est effectué à l'extérieur du cadre hospitalier, on pourra mobiliser des agents de santé et d'autres professionnels offrant des services de soins pédiatriques à l'échelon primaire.
Note : Tous les employés affectés au dépistage doivent recevoir une formation quelles que soient leurs qualifications préalables. La formation doit porter principalement sur le matériel de dépistage à employer et les modes opératoires normalisés du programme, y compris la consignation des résultats, la collecte et la gestion des données (voir les exigences de formation à l'annexe 1). La supervision régulière du personnel en cours de formation est importante aux fins de contrôle de la qualité et de résolution de problèmes.
Résultat « aiguillage » : tous les nourrissons qui ont un résultat « aiguillage » au premier dépistage doivent faire l'objet d'un suivi en vue d'un deuxième dépistage. Les nourrissons qui ont échoué au premier et au deuxième dépistages doivent être aiguillés vers un test diagnostic et faire l'objet d'un suivi.
Le suivi doit être effectué de façon systématique par une personne désignée qui s'assurera de l'exécution du dépistage ou des tests de diagnostic. Les étapes du cheminement de suivi doivent être clairement définies, et un système doit être mis en place pour faciliter la présence de la famille au suivi et assurer ainsi la meilleure observance possible.
Résultat « réussite » : les parents et les proches aidants doivent recevoir de l'information sur les jalons en matière d'audition et d'acquisition du langage (30) qui devraient être atteints au cours du développement de l'enfant. Dans les cas où ces jalons ne sont pas atteints comme prévu, ou si l'on soupçonne une perte auditive, l'enfant doit subir un test de dépistage auditif quels que soient les résultats des tests précédents. Cet aspect revêt une grande importance parce que la perte auditive peut survenir à tout moment après la naissance, ou de façon progressive, puis devenir apparente au fur et à mesure que l'enfant grandit.
Tous les nourrissons ayant échoué aux deux étapes de dépistage doivent faire l'objet d'un diagnostic audiologique visant à confirmer l'état de leur audition avant l'âge de trois mois. Les tests devraient comprendre ce qui suit :
Évaluation objective des réponses du tronc cérébral au stimulus sonore, pour le diagnostic de perte d'audition par :
Tympanométrie, évaluation de la fonction de l'oreille moyenne.
Réflexe stapédien, test de la fonction de l'oreille moyenne et l'intégrité des voies auditives du tronc cérébral.
Émissions oto-acoustiques, combinées à un test de RÉA, fournissent des informations cruciales en vue du diagnostic différentiel du spectre des troubles de neuropathie auditive et de perte d'audition neurosensorielle.
Évaluation médicale visant à déterminer l'étiologie de la perte auditive.
Les tests diagnostiques doivent être exécutés par un professionnel ayant les connaissances et l'expérience concernant les tests chez les nourrissons, qui suit les protocoles fondés sur les données probantes et qui dispose de l'équipement nécessaire à la production d'un diagnostic exhaustif en temps opportun.
Conformément aux principes exposés à la section 1.3, idéalement, l'intervention devrait commencer avant que l'enfant touché par la perte auditive atteigne l'âge de six mois. Tous les pays devraient s'efforcer d'atteindre cet objectif. Cependant, lorsque cela n'est pas réaliste dans l'immédiat, les pays peuvent commencer par un objectif moins exigeant fixant le début de la prise en charge avant que l'enfant atteigne l'âge d'un an. Les décisions relatives à la prise en charge devraient être prises à selon une approche consultative axée sur la famille.
Les options en matière d'intervention comprennent le traitement de réadaptation en appui au développement des compétences linguistiques, ainsi que :
De plus, on devrait indiquer aux parents d'inscrire leur enfant dans un programme adéquat d'éducation précoce.
Les nourrissons chez qui on a détecté toute maladie concomitante doivent être orientés vers le traitement pertinent, conformément aux meilleures normes de soins disponibles. Les états suivants, s'ils ont été identifiés, devraient entraîner un aiguillage immédiat vers un diagnostic audiologique :
Dans les communautés où le dépistage chez les nouveau-nés est planifié et où une évaluation physiologique est impossible, que ce soit par manque de ressources (financières, en main-d'œuvre ou en infrastructures), ou parce que de grands nombres d'enfants naissent à l'extérieur des installations sanitaires et qu'il échappent donc à cette approche, on pourra choisir l'évaluation comportementale comme solution de rechange pour la première étape du processus de dépistage (36). Cependant, si l'on adopte cette méthode, on devra bien comprendre que sa spécificité et sa sensibilité ne sont pas très bien démontrées et qu'elle pourrait mener à une proportion plus élevée de faux négatifs et de faux positifs.
Voici quels sont les divers aspects des processus d'évaluation comportementale :
Les options de diagnostic et d'intervention sont décrites aux sections 1.10 et 1.11.
La mise en œuvre d'un dépistage auditif universel des nouveau-nés dans de nombreux endroits a facilité l'identification et la prise en charge de la perte auditive congénitale peu de temps après la naissance. Cependant, à l'échelle mondiale, aucun dépistage de la perte auditive n'est effectué chez la plupart des nouveau-nés et, même s'il est effectué, les cas de perte auditive progressive ou apparaissant plus tard au cours de l'enfance demeurent souvent non détectés et par conséquent non traités (1). De plus, des maladies de l'oreille telles que l'otite moyenne sont souvent le motif de visites dans les centres de soins de santé et une cause de morbidité chez les enfants (1). En l'absence de traitement, elles peuvent mener à une perte auditive et dans certains cas à des complications potentiellement mortelles. Pendant les années de développement de l'enfant, une perte auditive peut avoir de lourdes répercussions sur l'acquisition de la parole et du langage et sur l'éducation. La détection précoce des problèmes de l'oreille et de l'audition chez les enfants, suivie des soins pertinents, permet d'éviter les effets à long terme sur l'apprentissage du langage, la cognition, l'éducation et le développement social (2, 3), et son rôle est donc primordial.
Étant donné que dans le monde, la vaste majorité des enfants vont à l'école, les tests effectués en milieu scolaire (et préscolaire) représentent la meilleure voie possible pour l'instauration du dépistage auditif universel chez les enfants. Lorsqu'ils sont suivis d'un diagnostic rapide et d'interventions appropriées, les programmes scolaires (et préscolaires) de dépistage deviennent un outil de réduction des effets des pertes auditives et des maladies de l'oreille non traitées. Ils sont également l'occasion d'informer les enfants et les enseignants sur l'audition saine et les pratiques d'écoute sans risque (1).
Le dépistage auditif à l'école (soit le dépistage en milieu préscolaire, dans les écoles primaires et secondaires ou à l'arrivée à l'école) n'est obligatoire que dans certaines parties du monde, et il existe peu de données publiées sur les réglementations, les politiques et les lignes directrices actuelles à cet effet. Même là où le dépistage auditif à l'école est effectué, il existe des divergences entre les divers protocoles, tests utilisés et seuils employés pour l'aiguillage en vue du traitement (4-12). Une revue récemment publiée fait ressortir le besoin urgent de protocoles de dépistage auditif standardisés à l'échelle mondiale qui permettraient d'améliorer la robustesse et l'effet possible de ce type d'intervention (4).
Les programmes de dépistage auditif à l'école devraient prendre en compte les points suivants :
Le dépistage chez les enfants en milieu préscolaire et scolaire doit avoir pour objet de détecter les troubles suivants le plus tôt possible :
Perte auditive d'une ou des deux oreilles (y compris les pertes auditives de transmission, neurosensorielles et mixtes).2 Idéalement, on devrait identifier tous les cas où le seuil d'audition est supérieur à 20 dB (5-11). Là où les contraintes environnementales ou la capacité du système de santé pour les aiguillages rendent difficile la mise en œuvre du seuil d'audition à 20 dB, les pays pourront, par exemple, commencer avec un seuil d'audition cible de 30 ou de 35 dB pour chaque oreille (9). Une fois ce seuil bien établi, ils pourront viser à identifier les enfants présentant un seuil d'audition supérieur à 20 dB (voir encadré 2.1).
2 Le dépistage auditif ne comprend généralement qu'un test de conduction aérienne. La différentiation du type de perte auditive (de transmission, neurosensorielle ou mixte) n'est rendue possible que par l'audiométrie diagnostique, qui devrait être accessible à tous les enfants réorientés lors du dépistage auditif initial.
Maladie de l'oreille susceptible de causer une perte d'audition, par exemple :
Idéalement, les enfants atteints de perte auditive, quel que soit son degré (c'est-à-dire de 20 dB ou plus) devraient être identifiés, parce que même les pertes auditives peu prononcées peuvent avoir un effet sur les résultats d'apprentissage (13, 14). C'est l'objectif qui devrait être poursuivi, notamment là où les niveaux de bruit ambiants peuvent être soumis à un contrôle strict (par ex. inférieurs à 40 dBA), et là où la capacité des systèmes de santé permet de répondre à la demande ainsi créée.
Avec la mise en place des programmes, il peut être prudent de cibler d'abord des seuils plus élevés comme 30 ou 35 dB. La raison en est que les seuils moins élevés, de 20 ou 25 dB :
Au minimum, tous les enfants devraient faire l'objet d'un dépistage des pertes auditives et des maladies de l'oreille à leur entrée à l'école. Dans les pays où la capacité du système de santé le permet, les tests d'audition et de dépistage des maladies d'oreille doivent être effectués régulièrement (6) :
Les années sont indiquées ci-dessus à titre purement indicatif et à la lumière des lignes directrices existantes. La chronologie réelle des dépistages en milieu préscolaire ou scolaire devra être décidée par chaque pays en fonction de l'épidémiologie des maladies de l'oreille et des pertes auditives ainsi que des ressources disponibles. Par exemple, un pays donné pourrait commencer par effectuer le dépistage auditif et des maladies de l'oreille à l'entrée à l'école et seulement en 1ère, 3e et 7e années (9), puis en accroître graduellement la fréquence selon l'évolution de la capacité du système de santé.
De plus, lorsque les enseignants, les parents ou les proches aidants expriment une inquiétude quant à l'audition d'un enfant, celui-ci devrait être aiguillé vers un service de santé en vue d'une vérification des oreilles et de l'audition.
Pour faciliter l'accès aux élèves, il est préférable d'effectuer le dépistage en milieu scolaire (5-12). Dans les locaux de l'école, on devrait repérer un emplacement tranquille et vérifier les niveaux de bruit à l'avance. Il est important de s'assurer que, pendant les tests de dépistage, les niveaux de bruits ne dépassent pas les niveaux maximaux permissibles de bruit ambiant (NMPBA) prescrits pour les casques et les seuils choisis. De plus, les tests devraient être interrompus en cas d'accroissement temporaire du bruit ambiant. Les niveaux de bruit ambiant peuvent être mesurés à l'aide d'un sonomètre ou, à défaut, par une application validée pour la mesure du bruit ambiant à l'aide d'un téléphone.3 S'ils ne disposent pas d'un sonomètre, les dépisteurs pourront tester la qualité du site en vérifiant les seuils de dépistage à employer selon leur capacité à entendre les signaux à leur propre seuil de détection connu à cet endroit.
Pour évaluer l'audition chez des enfants ou des élèves, on devrait utiliser les méthodes suivantes (le tableau 2.1 présente les types de tests, les outils et les méthodes à employer) :
* L'appareil Arclight est un exemple d'instrument à bas prix. Voir : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7041821/
Chez les enfants, les tests d'audition et de l'oreille peuvent être effectués par les professionnels suivants :
Là où les tests de l'oreille et de l'audition doivent être effectués par des non cliniciens, ceux-ci doivent recevoir une formation suivie d'une pratique supervisée, d'un contrôle de la qualité et d'un appui en continu. Après la formation, ils doivent faire l'objet de vérifications régulières veillant à assurer le respect des bonnes pratiques, des normes et des lignes directrices. L'encadré 2.2 résume les exigences de formation des non cliniciens.
Les cliniciens, le personnel infirmier et les agents de santé qui n'ont pas été préalablement formés en soins de l'oreille et de l'audition devraient recevoir la formation suivante :
Les cliniciens et soins de l'audition devraient être sensibilisés aux objectifs et au protocole du programme de dépistage.
Comme cela est expliqué dans les principes (section 2.2), le programme de dépistage en milieu scolaire doit être lié aux services de soins de l'oreille et de l'audition pour que les soins pertinents puissent être prodigués aux enfants chez qui on a détecté des maladies de l'oreille ou une perte d'audition. Voici quelle est la suite à donner aux différents types de résultats aux tests :
L'enfant peut être dirigé vers un médecin généraliste, un infirmier qualifié ou un clinicien en soins de l'oreille et de l'audition. Le choix du professionnel vers qui l'enfant sera aiguillé doit se faire selon le contexte local, la disponibilité des cliniciens en soins de l'oreille et de l'audition et d'autres professionnels de la santé qualifiés. On pourra suivre un système d'aiguillage par triage. Par exemple les enjeux de nature médicale comme l'écoulement de l'oreille, l'enflure, etc. pourront être traités par un médecin généraliste ou un infirmier qualifié, et les problèmes de perte d'audition devraient être adressés directement à un clinicien en soins de l'oreille et de l'audition.
4 Feuillet sur les soins de l'oreille (en anglais) : https://who.canto.global/s/Q2CPO
Voici quels sont les services de diagnostic pour l'évaluation des pertes auditives qui devraient être disponibles au centre spécialisé (5-12) :
Le type de test diagnostique à effectuer doit être déterminé par le clinicien en soins de l'oreille et de l'audition après l'examen. Des tests spécialisés neurologiques ou radiologiques pourront être requis.
Tous les enfants chez qui on a détecté une perte d'audition ou des maladies de l'oreille devraient avoir un accès rapide à des interventions. La nécessité de ces types de services doit être déterminée selon les avis des cliniciens et selon une approche axée sur la personne qui doit prendre en compte : (1)
Voici quelle est la gamme de services d'intervention : (1)
Il est important que les parents/proches aidants dont les enfants ont reçu un diagnostic de maladie de l'oreille ou de perte auditive reçoivent le soutien et les conseils voulus, par exemple par l'intermédiaire de groupes de soutien entre parents. De plus, les enseignants doivent être informés (par les parents/proches aidants) des besoins de l'enfant pour pouvoir mettre en œuvre certaines mesures d'adaptation au besoin (par ex. faire asseoir l'enfant au premier rang, réduire le bruit ambiant, utiliser des systèmes en boucle, etc.).
Un programme de dépistage à l'école couvrant les troubles de l'oreille et de l'audition est l'occasion de faire la promotion de la santé de l'oreille et de l'audition. On devrait offrir aux enfants et à leur famille/leurs proches aidants, aux professeurs et au personnel scolaire de l'information sur l'importance :
Les principes de gestion des données devraient être clairement définis comme une exigence dans les lignes directrices; de plus, on devra définir un mécanisme de notification et de contrôle de la qualité.
Le protocole de gestion des données devrait couvrir :
5 Feuillet sur les soins de l'oreille (en anglais) : https://who.canto.global/s/Q2CPO
La planification des programmes de dépistage des troubles de l'oreille et auditifs à l'école doit prendre en compte les facteurs suivants :
Dans les régions où les ressources humaines sont limitées, le dépistage des troubles de l'oreille et des pertes auditives peut être effectué par l'intermédiaire de services de télémédecine; des agents de santé dûment formés effectuent alors les examens sur place en lien avec des cliniciens situés à distance. À partir de l'examen des images et des résultats des tests, les cliniciens peuvent guider les agents de santé vers un diagnostic potentiel et l'aiguillage vers des soins. La connexion peut se dérouler en temps réel, ou bien les images et les résultats peuvent être stockés en vue d'un examen ultérieur effectué par le clinicien, et la rétroaction peut avoir lieu dans un délai prévu en vue de faciliter l'intervention précoce.
Selon les estimations de Global Burden of Disease, plus de 65 % de la population de plus de 60 ans dans le monde est touchée par des pertes auditives à divers degrés (1). Étant donné les tendances démographiques mondiales (2), il est probable que les besoins en soins auditifs chez les personnes âgées continueront de croître au cours des prochaines décennies (3).
Les pertes auditives survenues chez l’adulte et non traitées ont pour conséquences le retrait social et l’isolement, la dysfonction émotionnelle, les menaces à l’égard des relations personnelles, la perte de productivité et de salaires, la retraite précoce et le déclin mental et physique, y compris les pertes d’équilibre et les chutes (4-10). Chez les personnes âgées, il existe un lien significatif entre la perte auditive et les risques accrus de démence et déclin cognitif. Étant donné la forte prévalence de la perte auditive chez les aînés et ses liens avec la démence, à l’échelle de la population, sa prise en charge pourrait contribuer à réduire les risques de démence de 8 % (11). En effet, à l’échelle de la population, la perte auditive est le facteur de démence potentiellement modifiable le plus commun chez les aînés.
La détection précoce de la perte auditive et les interventions appropriées peuvent atténuer une grande partie de ses effets néfastes chez les personnes âgées (12-14). Cependant l’apparition de la perte auditive est souvent insidieuse et peut passer inaperçue (15). En particulier les sexagénaires atteints d’une perte auditive non reconnue ou non traitée courent un risque accru d’isolement social et de déclin cognitif (16). En dépit des limitations fonctionnelles liées à la perte auditive (17), les sujets attendent généralement jusqu’à 10 ans avant de chercher à obtenir des soins auditifs (18, 19). Cependant, chez les personnes âgées, il est important de mettre en place un dépistage auditif systématique suivi d’une réadaptation rapide (comme l’installation de prothèses auditives) (4, 17, 20).
Bien que peu d’études aient porté sur la rentabilité du dépistage auditif chez les aînés, celles-ci font état du lien entre l’emploi accru des prothèses auditives (21) et l’amélioration de la qualité de vie des aînés, ainsi qu’avec les avantages économiques pour la société (18, 22).
À l'échelle mondiale, les lignes directrices en matière de dépistage auditif chez les personnes âgées sont limitées. Là où de telles lignes directrices existent, les recommandations qu'elles contiennent accusent des écarts substantiels (23-26). Dans certains pays, le dépistage auditif ne vise que les sujets faisant l'objet d'indications ou de préoccupations d'ordre clinique; ailleurs, on recommande un dépistage annuel ou triannuel. Les groupes d'âge visés par le dépistage varient également, tout comme les méthodes de tests et de suivi (23, 25, 26). En 2021, le United States Preventive Services Task Force (27) a conclu qu'il n'existe pas à l'heure actuelle de données suffisantes en faveur du dépistage de la perte auditive chez les adultes asymptomatiques de 50 ans et plus. Il n'existe pas de lignes directrices universelles indiquant quand et comment le dépistage doit être effectué chez les personnes âgées.
L'insuffisance des données scientifiques en appui au dépistage systématique de la perte auditive chez les aînés constitue un obstacle fondamental à l'élargissement du dépistage. Cette absence relative de données fait ressortir l'importance de la recherche dans divers contextes et dans divers pays. Vu le vieillissement de la population mondiale et les données de plus en plus nombreuses sur les répercussions néfastes de la perte auditive apparaissant chez l'adulte, il est devenu nécessaire de passer à l'action. L'importance du dépistage auditif systématique suivi d'une intervention chez les personnes âgées étant de mieux en mieux comprise (17, 18), les pays pourront se baser sur les directives ci-dessous pour planifier, mettre en place et évaluer leurs propres programmes de dépistage. Ces recommandations se fondent sur les connaissances et les données disponibles à l'heure actuelle, et elles pourront être modifiées. Au cours des prochaines années, l'élaboration de programmes de dépistage auditif chez les personnes âgées apportera probablement de nouvelles données au corpus limité actuel, ce qui permettra de perfectionner les protocoles de dépistage et de produire des lignes directrices de haute qualité.
Les principes qui sous-tendent les programmes de dépistage auditif chez les personnes âgées sont les suivants :
Toutes les personnes âgées devraient faire l'objet d'un dépistage visant à identifier, le plus précocement possible, celles qui sont atteintes de perte auditive et qui pourraient bénéficier du recours aux technologies d'aide auditive ou à des interventions non technologiques telles que l'éducation, le conseil et la formation en communication.
(Le groupe cible n'inclut pas les personnes actuellement couvertes par des programmes de protection de l'audition contre l'exposition au bruit ou aux produits chimiques au travail. Ces services n'entrent pas dans le champ d'application du présent document et ne devraient pas être influencés ni modifiés par les programmes de dépistage auditif en fonction de l'âge.)
À partir de 50 ans, tous les adultes devraient faire l'objet d'un dépistage régulier de la perte d'audition. Celui-ci peut être effectué tous les 5 ans jusqu'à l'âge de 64 ans. À partir de 65 ans, la fréquence devrait être augmentée et passer à 1 à 3 ans (23, 26). Là où cela est possible, le calendrier de dépistage auditif devrait être coordonné avec celui des autres examens médicaux.
Le dépistage peut avoir lieu dans différents types d'endroits :
Dans chacun de ces cadres, les tests peuvent être effectués en personne ou en ligne. Le site doit être choisi selon le contexte local, la facilité d'accès pour les personnes âgées, la disponibilité des ressources humaines et la possibilité de contrôler les niveaux de bruit ambiant pendant les tests pour obtenir des résultats précis. Dans les cadres résidentiels, le dépistage peut avoir lieu lors des visites des services de soins à domicile.
Chez les aînés, le dépistage de la perte auditive se fait en deux étapes :
Étape 1 : on devrait interroger toutes les personnes visées par le dépistage sur l'état de leur audition et les difficultés d'audition qu'elles éprouvent dans leur vie quotidienne; on devrait leur poser des questions simples comme celles données en exemple dans l'encadré 3.1. Dans la mesure du possible, on devrait se servir de questions validées liées à des caractéristiques psychométriques.
A. Questions oui/non :
B. Questions à échelle d'appréciation :
C. Questionnaire de dépistage existant
Inventaire des handicaps auditifs chez les personnes âgées (31).
Une réponse positive à la question ou au questionnaire indique un problème auditif, et la personne doit être aiguillée vers une évaluation audiologique plutôt que vers le dépistage. Dans certains cas, si la personne a déjà reçu un diagnostic de perte auditive ou se sert d'une prothèse auditive, l'aiguillage vers une évaluation audiologique peut ne pas être nécessaire. Cependant celle-ci peut être requise s'il n'y a pas eu de suivi récent effectué par un professionnel des soins de l'oreille et de l'audition. La personne peut être aiguillée directement vers cette consultation sans avoir à passer par l'étape 2.
Les personnes dont la réponse est négative (c'est-à-dire qui ne déclarent aucun problème auditif) devraient passer par un deuxième dépistage (étape 2).
Étape 2 : les tests suivants, décrits au tableau 3.1, ont pour fonction de détecter la perte auditive chez les personnes âgées :
* Là où la capacité du système de santé le permet et où cela est considéré plus approprié, on pourra chercher à détecter les cas de perte auditive légère (c'est-à-dire choix d'un seuil de détection supérieur à 20 dB comme critère).
Lors du déroulement de l'un ou l'autre des tests décrits ci-dessus, il est important de s'assurer que les niveaux de bruit ambiant soient inférieurs à 40 dBA (32). Pour ce faire, on pourra faire une mesure à l'aide d'un sonomètre ou d'une appli validée pour téléphone intelligent.6
6 Voici des exemples d'applications validées qui peuvent être téléchargées à cet effet : NIOSH Sound Level Meter, Sound Meter Pro ou Sound Meter and Noise Detector.
a) Résultat « réussite » : à toutes les personnes ayant obtenu le résultat « réussite » lors du dépistage, adresser des conseils sur les points suivants :
b) Résultat « aiguillage » : pour toutes les personnes qui sont référées à la suite du dépistage :
c) Signaux d'alarme : toutes les personnes chez qui le dépistage a produit un « signal d'alarme » devraient être référés vers un clinicien en soins de l'oreille et de l'audition, quel que soit le résultat du dépistage.
Un « signal d'alarme » produit par un dépistage indique la nécessité d'une prise en charge par un spécialiste. Il peut s'agir des cas suivants :
Toutes les personnes qui sont aiguillées vers une évaluation plus poussée doivent faire l'objet d'un suivi visant à assurer qu'elles ont accès aux services de diagnostic et aux soins nécessaires. Les processus de dépistage, d'aiguillage et de suivi sont exposés à la figure 3.1.
7 Feuillet sur les soins de l'oreille (en anglais) : https://who.canto.global/s/Q2CPO
* Adaptation de la publication de l'OMS, Integrated care for older people (ICOPE): guidance for person-centred assessment and pathways in primary care. Voir : https://apps.who.int/iris/handle/10665/326843.
Le dépistage auditif chez les personnes âgées peut être effectué par les professionnels suivants :
Là où le dépistage auditif doit être effectué par des agents de santé ou d'autres non-cliniciens, la formation doit leur être prodiguée en premier, puis suivie d'une supervision et d'un soutien continu dont le niveau dépendra des tests que leur formation leur permet d'effectuer.
Toutes les personnes ayant obtenu un résultat « aiguillage » après l'enlèvement du cérumen (si c'est ce qui a été indiqué) devraient subir une évaluation auditive diagnostique visant à confirmer la perte auditive et à établir son degré et sa nature. Cette étape permet de déterminer la nécessité d'une réadaptation ou d'autres intervention, et elle devrait inclure au moins ce qui suit :
Là où c'est possible, on devrait effectuer un test d'audiométrie vocale, qui peut fournir des informations précieuses sur le fonctionnement quotidien. Les évaluations diagnostiques de base peuvent être effectuées par un professionnel des soins de l'oreille et de l'audition ou tout autre employé dûment formé.
Après le diagnostic de perte auditive, les interventions doivent inclure l'option a) et peuvent inclure les options b), c) ou d) :
(a) Éducation et conseils de base sur la perte auditive à l'intention des personnes atteintes de perte auditive, de leurs proches aidants et de leurs familles, pour faciliter l'acceptation psychologique et l'ajustement. On devrait également inclure la formation en communication et les adaptations aux environnements sociaux et physiques, ainsi que le mentorat par les pairs.
(b) Le besoin d'une aide auditive et le choix du type d'appareil devraient être évalués, quelle que soit la technologie nécessaire (par ex. appareils auditifs, implants, systèmes d'aide auditive), et ceux-ci devraient être fournis et ajustés par un professionnel dûment formé et autorisé à cet effet (conformément aux règles et règlements locaux).
(c) Autres tests ou tests plus avancés, là où cela a été indiqué selon la nature de la perte auditive ou des symptômes connexes.
(d) Répétition des tests à une date ultérieure, si cela est considéré comme nécessaire.
Après l'identification de la perte auditive, il est primordial qu'elle soit prise en charge aussitôt que possible et de façon appropriée pour atténuer tout effet néfaste. Les stratégies d'intervention doivent suivre une approche axée sur la personne et tenir compte des besoins et des préférences du sujet en matière de communication, ainsi que des ressources disponibles (1) (figure 3.2). Les stratégies d'intervention devraient également prendre en compte l'environnement social et physique de la personne concernée (encadré 3.3), ce qui inclut les conseils sur les technologies d'aide auditive (par ex. systèmes de modulation de fréquence et boucles d'induction), le soustitrage, la lecture sur les lèvres et la formation sur les stratégies de communication. Certaines personnes (et leurs familles ou proches aidants) peuvent bénéficier de conseils qui leur permettront d'accepter plus facilement la perte auditive et de s'y adapter, et également d'apprendre à surmonter la stigmatisation de la part des autres personnes relativement à la perte auditive. D'autres peuvent également avoir besoin de soins pour des troubles concomitants tels que le déclin cognitif ou la démence.
*Adaptation de OMS, Integrated care for older people (ICOPE): guidance for person-centred assessment and pathways in primary care. Voir : https://apps.who.int/iris/handle/10665/326843.
Les personnes chez lesquelles le test de dépistage auditif a donné un résultat « réussite » doivent recevoir de l'information sur la prévention de la perte auditive et les soins des oreilles, notamment :
8 Feuillet sur les soins de l’oreille (en anglais) : https://who.canto.global/s/Q2CPO
La détection précoce d'une perte auditive est cruciale pour une réhabilitation efficace. Afin de s'assurer que la perte auditive est détectée le plus tôt possible, tout le monde devrait vérifier son audition de temps en temps, en particulier les personnes qui présentent un risque plus élevé de perte auditive. Il s'agit notamment des personnes qui écoutent souvent de la musique forte, qui travaillent dans des endroits bruyants, qui utilisent des médicaments nocifs pour l'ouïe ou qui ont plus de 60 ans. Afin de faciliter les contrôles auditifs, l'OMS a mis au point une application logicielle mobile et en ligne pour le dépistage auditif.
L'application hearWHO est basée sur la technologie validée des chiffres dans le bruit. Cette application permet au grand public d'accéder à un dépisteur auditif pour vérifier son état auditif et le suivre dans le temps. L'application, facile à utiliser, affiche clairement les résultats de l'utilisateur et conserve une trace personnalisée de son état auditif au fil du temps.
L'application est particulièrement recommandée pour les personnes qui écoutent souvent de la musique forte sur des appareils audio personnels. Elle peut également être utilisée par les agents de santé pour dépister les pertes auditives au sein de la communauté et les orienter vers des tests de diagnostic en cas d'échec du dépistage.
Compatibilité : appareils iOS et Android. Informations et liens de téléchargement
• Double action rapide : détruit et dissout le bouchon
• Solution aqueuse + deux tensioactifs
• 2 pulvérisations 2 fois par jour, pendant 5 jours
• Avant l’extraction d’un bouchon par un praticien : 4 pulvérisations dans le conduit auditif, 15 à 30 min avant l’extraction
• Prévient l’accumulation de cérumen et d’impuretés dans le conduit auditif
• Eau de mer 100% naturelle
• 1 à 2 brumisations par oreille, 2 fois par semaine
• Prévient l’accumulation de cérumen et d’impuretés dans le conduit auditif
• Eau de mer 100% naturelle + glycérol
• 1 à 2 brumisations par oreille, 2 fois par semaine
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