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Revue de presse de Santé tropicale

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Clôture des campagnes de réparation des fistules obstétricales en Centrafrique

leconfident.net | Centrafrique | 23/11/2010 | Lire l'article original

Pour lutter efficacement contre les fistules obstétricales, cette maladie qui dépersonnalise la femme, le gouvernement centrafricain, en partenariat avec l’UNFPA, a organisé des campagnes de réparation et de formation des médecins aux fins d’éradiquer ce fléau.

Le contexte

Ainsi, à travers le département ministériel de la Santé publique et avec l’appui de l’UNFPA, le gouvernement centrafricain a sollicité le concours d’experts en la matière dans le cadre de la coopération sud –sud. Des experts du Tchad et du Mali, pays avancés dans la réparation des fistules obstétricales, ont été invités à accomplir ces tâches, notamment la réparation des fistules obstétricales, la formation de médecins et para médicaux centrafricains pour la prise en charge médicale et psychosociale des porteuses de fistules.

Les Campagnes

A la tête d’une mission d’experts, le Professeur OUATTARA, docteur en médecine, spécialiste en la matière, ressortissant du Mali, a débarqué à Bangui sur l’invitation de l’UNFPA/RCA en partenariat avec le gouvernement centrafricain et y a mené trois campagnes pour l’élimination des fistules obstétricales depuis le mois de Mai 2009. De concert avec le gouvernement, l’UNFPA a fait un état des lieux des malades et a programmé trois campagnes qui se présentent comme suit : 1e campagne en Mai 2009 à Kaga-Bandoro, 2e campagne à Bangui (hôpital des Castors), 3e campagne dans les préfectures de la OUAKA (Bambari) pour la région Centre-Est, de la KEMO (Sibut) pour la zone Centre et de la LOBAYE (Mbaïki) pour la région Sud. Lancées officiellement le 27 Mai 2009 à l’hôpital préfectoral de Kaga-Bandoro, ces campagnes ont pris fin avec la clôture à Mbaïki le 19 Novembre 2010 sous la présidence de M. Nalké DOROGO André, ministre de la Santé publique, de la population et de la lutte contre le sida, autour de qui on notait la présence de Mme Thérèse ZEBA, Représentante-Résidente de l’UNFPA/RCA, celle de Mme Léa DOUMTA KOYASSOUM, Ambassadrice de la Campagne pour l’Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique (CARMMA), de l’Ambassadeur du Nigéria en Centrafrique et des hautes personnalités du Ministère de la Santé et des Affaires sociales et celles des autorités administratives de la Lobaye, de la Ouaka et de la Kémo.

La cérémonie

Après l’arrivée et l’installation des officiels et des invités sous la tribune installée pour la circonstance dans la cour de l’école préfectorale, sise en face de l’hôpital préfectoral de Mbaïki, le Maire de la ville de Mbaïki a pris la parole pour souhaiter la bienvenue à tous les participants à ladite cérémonie au nom de sa commune. Il souligne l’honneur qui est faite à sa ville qui abrite ce jour-là cette grande cérémonie de clôture. Il exalte l’importance de l’action menée par l’équipe médicale conduite par le professeur OUATTARA et qui a sauvé la dignité des femmes atteintes de cette maladie déshonorante.

Il exprime au nom de la population de la Lobaye en général et de Mbaïki en particulier sa reconnaissance infinie à l’endroit de l’équipe médicale et à celle du gouvernement et à celle de L’UNFPA pour leur implication significative pour la réussite des campagnes. Il remercie tous les participants à cette cérémonie qui sont venus s’associer à ce moment de joie, à ce couronnement des actions menées en faveur des malades atteintes de fistule obstétricale avant de terminer ses propos. Succédant au premier citoyen de la ville, le Professeur OUATTARA, ému jusqu’aux larmes, définit la fistule obstétricale et insiste sur les conséquences fâcheuses sur les patientes rejetées par la communauté. Se réclamant de citoyen centrafricain bien que Malien, il se déclare disponible à répondre présent à l’invitation de la RCA pour d’autres campagnes au lieu de recourir tout le temps à l’Occident, brandissant ainsi la coopération sud-sud à laquelle il croit. Il évoque le cas d’une femme atteinte de cette maladie pendant 38 ans et dont il a mis 25 mn à réparer l’infirmité. Cette évocation pathétique a provoqué une vive émotion chez le professeur et chez bien de participants à cette cérémonie. Poursuivant ses propos malgré l’émotion, le professeur OUATTARA adresse ses sentiments de gratitude au gouvernement centrafricain pour son implication étroite aux différentes étapes des campagnes, à L’UNFPA/RCA pour l’appui combien déterminant pour garantir le succès des campagnes, à toute l’équipe médicale centrafricaine qui a su être à la hauteur de la tâche et à tous ceux qui ont participé de près ou de loin au succès de ces campagnes. Une cascade d’applaudissements a accompagné ces derniers mots du chef de mission médicale. Deux témoignages des plus saisissants, l’une présentée par une femme guérie après cette campagne, l’autre par le mari d’une ex-malade ayant souffert de ce fléau.

Du premier témoignage, celui de la femme, on retiendra qu’elle a traîné cette maladie pendant plusieurs années; ce qui lui a valu toutes les humiliations qui l’ont contrainte à aller vivre dans la forêt avec son bébé de 6 mois, abandonnant les 6 autres enfants à la charge de leur père. Au vu de cela, la communauté villageoise a envoyé la chercher pour réintégrer le village. Elle a recouvré sa dignité d’antan grâce à l’intervention de l’équipe médicale du professeur OUATTARA qu’elle remercie du fond du cœur. Le second témoignage relate la fidélité d’un mari à sa femme atteinte de cette maladie. Malgré tous les inconvénients et les quolibets, il a toujours manifesté son amour vis-à-vis de son épouse qui lui avait donné trois enfants. Dieu a eu pitié du couple et lui a envoyé l’équipe du professeur OUATTARA qui a mis fin au calvaire du couple. Il remercie toute l’équipe médicale et toutes les autorités administratives pour leur geste providentiel. Le docteur Mbeam, médecin à l’hôpital Préfectoral de Mbaïki, vient ensuite témoigner la reconnaissance du personnel médical et paramédical formé par l’équipe du Pr OUATTARA. Il l’assure de l’appropriation des techniques acquises pour perpétuer ce savoir faire aux fins de contribuer à l’éradication de cette maladie.
A son tour, Mme Thérèse Zéba, émue au même titre que le Pr OUATTARA et après avoir remercié les autorités et tous les invités, se lance dans un plaidoyer en faveur de la femme dont elle se réclame l’une des composantes. Elle met en exergue le cauchemar vécu par les femmes atteintes de fistule obstétricale, « conséquence d’un travail d’accouchement difficile et laborieux entraînant ainsi une perte incontournable des urines, des selles ou des deux ». Le dommage est que bien des femmes, des familles et des communautés « ignorent qu’il existe un traitement ou bien n’y ont pas accès ». Elle poursuit ses propos en évoquant tous les désagréments subis par les femmes affectées par la fistule obstétricale (humiliation constante pour les mauvaises odeurs d’urines et d’excréments, difficultés à marcher).

Honte, mort lente, isolement constituent le quotidien de cs malades affectées par la fistule obstétricale. Parlant des statistiques, Mme Thérèse Zéba informe l’auditoire que 2 millions de femmes dans le monde, avec ¾ en Afrique Subsaharienne dont la RCA, souffrent de la fistule obstétricale. Chaque année, 50 000 à 100 000 femmes sont touchées par cette pathologie, continue-t-elle et c’est pour cela que fidèle à son mandat , L’UNFPA s’est engagée aux cotés des pays à lutter contre cette maladie. Cette lutte s’articule autour de trois axes principaux : la prévention et le traitement et la réinsertion des femmes au sein de leurs communautés respectives.

Elle salue la bonne collaboration entre le Ministère de la santé et sa structure; ce qui a permis entre autres de faire l’état des lieux des cas pathologiques dans le pays, d’organiser des campagnes de réparations des fistules au cours desquelles 231 cas de fistules ont atteint un taux de réussite satisfaisante, de former le personnel de santé, de doter ces formations sanitaires en matériels techniques et en médicaments. On ne saura oublier l’apport combien appréciable des prestataires de services au savoir faire, à l’engagement du Pr OUATTARA et à son équipe, à l’implication des autorités du Ministère des affaires sociales. Les appuis multiformes louables du PAM en vivres et de L’UNHCR en nattes, moustiquaires, bâches et kits de cuisine et d’hygiène méritent d’être félicités et reconnus, a souligné Mme Zéba. Somme toute, ces actions demeurent modestes eu égard à l’ampleur du problème. Toutes les couches de la société devraient s’associer à ces actions pour éradiquer ce fléau. Mme Zéba termine ses propos en formulant le vœu de voir un effort conjugué de tous et de mettre un accent particulier sur la prévention, la réparation et la réinsertion.

Elle clôt son discours sur une note d’espoir et assure le ministre de la santé de l’appui de sa structure et de celui des agences sœurs du Système des Nations Unies en RCA pour relever le défi de l’éradication de la fistule obstétricale.

S’exprimant en dernière position, M. Nalké Dorogo, Ministre de la Santé, remercie les participants à cette cérémonie et rappelle la récente remise du don d’une ambulance et d’un lot de matériels et de médicaments à l’Hôpital Préfectoral de Mbaïki. Il définit la fistule obstétricale avec toutes ses conséquences physiques et morales sur les patientes. Il fait le bilan chiffré des campagnes organisées avec l’appui des partenaires dont l’OMS et l’UNFPA. Il se réjouit que sur 109 femmes affectées par la fistule obstétricale dont 32 à Bambari, 45 à Sibut et 32 à Mbaïki on ait enregistré des guérisons spectaculaires. A ce titre il adresse ses remerciements au nom du Gouvernement au Pr OAUTTARA et à son équipe pour leur dévouement à la cause des patientes et les en félicite. Il émet le vœu de voir les accouchements, l’une des causes des fistules obstétricales, s’opérer par de personnel qualifié pour réduire et pourquoi ne pas éradiquer cette cause. Il termine ses propos en adressant ses remerciements aux invités de marque, en l’occurrence : L’Ambassadeur du Nigéria et les hauts dignitaires qui ont fait le déplacement de Mbaïki. Une visite des malades atteintes de fistules obstétricales à l’Hôpital préfectoral de Mbaïki a suivi cette première phase de la cérémonie, et le Ministre Nalké Dorogo a pu dialoguer avec quelques malades qui ont exprimé aussi leur joie devant cette attention particulière que leur porte le Gouvernement à travers cette campagne de réparation. Les malades ont aussi remercié le Pr OUATTARA pour leur guérison en cours grâce aux soins donnés par l’équipe et sont fières de retrouver leur dignité.

Un cocktail, servi à la résidence de Mme la Préfète de la Lobaye, a mis fin à la cérémonie de clôture de ces campagnes menées par l’équipe médicale appuyée par l’UNFPA et tous les autres partenaires au développement de la RCA.

Outre cela, le pays dispose désormais d’équipe médicale capable de faire face aux cas des fistules obstétricales. Que ce fléau, qui avilit la femme, trouve une solution adéquate pour que la femme centrafricaine, moteur du foyer, retrouve toute sa dignité et contribue au développement de son pays.

De notre Envoyé Spécial à Mbaiki, Marcel MBOULA

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