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L'essor | Mali | 08/02/2011 | Lire l'article original
Plusieurs activités sont prévues tout le long du mois de février dédié au combat contre cette pratique néfaste pour la femme. L’activité phare est placée sous la présidence du ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Maïga Sina Damba, et se déroulera au Centre international de conférence de Bamako (CICB). En prélude à cette journée, le ministère a organisé vendredi dans ces locaux une conférence de presse pour expliquer le choix du thème de la journée et partager avec les médias les résultats et les contraintes de la lutte contre la pratique de l’excision dans notre pays. Le thème découle, selon Mme Maïga Sina Damba, du fait que depuis quelques années, les médias modernes et traditionnels ne cessent d’accompagner le programme national de la lutte contre l’excision présidée par Mme Keïta Joséphine dans toutes ses activités de sensibilisation, plaidoyer, formation et prise en charge des complications liées à la pratique de l’excision.
Ces différents appuis ont enregistré des résultats forts appréciables dans le changement de comportement des populations, s’est-elle félicitée. L’objectif de la journée est de contribuer à l’abandon de la pratique des MGF sur toute l’étendue du territoire et de mieux informer les journalistes de l’existence de la pratique nationale et du contenu de l’ambitieux plan d’action 2010-2014 pour l’abandon de la pratique de l’excision. Il s’agit aussi de mobiliser les médias modernes et traditionnels pour une large diffusion des informations sur le phénomène de l’excision et de mettre à la disposition du département de la Communication et des Nouvelles technologies, les supports d’IEC pour la sensibilisation. Mme Keïta Joséphine a rappelé les efforts louables réalisés dans la lutte contre la pratique de l’excision dans notre pays. Elle a cité, entre autres, l’instauration du dialogue social, l’éveil de conscience des populations, l’enseignement du thème “ excision ” dans les écoles socio-sanitaires. Elle a également noté l’abandon de la pratique de l’excision par 385 villages à travers la signature de conventions locales ou de déclarations publiques.
À cela s’ajoute la prise en charge d’environ 1000 cas de complications liés à l’excision et l’adoption d’une politique nationale et d’un plan d’action 2010-2014 pour l’abandon de la pratique par le conseil de ministre du 24 novembre dernier. Malgré ces résultats positifs, la pratique de l’excision persiste dans plusieurs localités du pays. En témoignent différentes études : 85 % chez les femmes de 15 à 49 ans selon l’EDSM IV et 84 % chez les filles de 0 à 14 ans selon l’enquête nationale sur l’excision 2009. L’analyse de ces résultats, a noté Mme Keïta Joséphine, établit que cette persistance est liée à des pesanteurs socioculturelles. La conférencière constate que cette pratique culturelle engendre diverses conséquences graves et souvent dramatiques. Les conséquences médicales immédiates interviennent dans les suites immédiates ou pendant la première semaine après l’acte. Selon Mme Keïta, les conséquences psychosociales mêlent des épisodes de dépression, d’anxiété, de frigidité conduisant à des conflits conjugaux entraînant souvent des divorces. Cependant, toutes les femmes excisées ne manifestent pas forcément les mêmes symptômes. “ Il n’en demeure pas moins que ce sont des risques que les femmes et les fillettes encourent à cause de l’excision ”, a souligné Mme Keïta. Elle a expliqué les conséquences économiques par le coût élevé de la prise en charge des complications, les frais liés à l’acte, la baisse de la productivité des femmes etc. À quand une loi contre l’excision dans notre pays ? Mme Maïga Sina Damba a rappelé que pour le moment la stratégie officielle de notre pays dans la lutte contre le phénomène insiste qur la sensibilisation et l’information des uns et des autres sur les méfaits de l’excision. Ces explications conduiront certainement à un changement de comportement. Sans ce changement de comportement, aucune loi ne s’avèrera efficace, est persuadé le ministre.
Mariam A. Traoré
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