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Le potentiel | Congo-Kinshasa | 05/03/2011 | Lire l'article original
Pour ces pharmaciens de fortune, il s’agit d’un commerce comme un autre. « Il faut bien gagner sa vie, et puis nous ne vendons que de petits produits. Il n’ont pour la plupart pas d’effets secondaires ». Après observation, ces produits sont souvent périmés ou à la limite de la date de péremption.
Leur conservation laisse à désirer et l’originalité est difficile à contrôler. Un danger pour le consommateur, en effet, la bonne conservation des médicaments participe à son efficacité dans l’organisme autant qu’un usage approprié selon une posologie prescrite par un personnel soignant attitré.
Le principe de cette automédication est simple, soigner le symptôme ou la sensation de malaise qui envahit le corps. Mais certains vendeurs abonnés à ces pharmacies avouent qu’au fur et à mesure qu’ils prennent ces produits sans prescription et de façon répétée, ils ressentent souvent que le produit n’a plus d’effet et la logique est d’augmenter la dose.
Une situation certainement dangereuse pour l’organisme. Ce phénomène dont ils sont victimes est bien connu des médecins. C’est la « La résistance aux antimicrobiens», également appelée « pharmaco résistance ». Les médecins la décrivent comme la résistance d’un micro-organisme à un médicament antimicrobien auquel il était jusque là sensible. Un phénomène qui cause causant au moins 150 000 décès par an, selon l’OMS.
Cette résistance est due à une mauvaise utilisation des médicaments, notamment la prise d’une dose inférieure à la normale ou l’interruption d’un traitement ou encore l’utilisation de médicaments de mauvaise qualité, des prescriptions erronées et la lutte insuffisante contre les infections. Ce qui est souvent le cas pour les adeptes de ces pharmacies ambulantes.
Pour l’OMS, la lutte contre ce phénomène est « freinée par le manque d’engagement des pouvoirs publics, le manque de surveillance et la diminution du nombre d’outils de diagnostic, de traitement et de prévention ».
Dans une réunion avec un groupe de travail d’États membres sur les produits médicaux, le Directeur général de l’OMS, Dr Margaret Chan, a rappelé que la « toute première priorité pour la santé publique est de protéger la population contre les méfaits des médicaments de mauvaise qualité.
C’est une responsabilité qui revient aux autorités nationales pharmaceutiques ». Et pourtant à Kinshasa, ces pharmacies de la mort sont connues de tous, même des autorités administratives du marché qui ne manquent pas, à l’occasion de leur faire payer une taxe.
L’OMS tire la sonnette d’alarme à travers le monde. La résistance antimicrobienne n’est pas un problème nouveau, mais la situation est à ce jour très préoccupante, car une infection résistante peut être mortelle, se propager rapidement surtout un probable traitement sera long et coûteux pour les individus et la société.
Ainsi, « d’importants efforts doivent être mis en place avec urgence afin d’empêcher un possible retour en arrière lorsque les antibiotiques n’existaient pas »indique le rapport de l’OMS.
JAIMIE LUFUTA
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