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Walfadjri | Sénégal | 22/06/2011 | Lire l'article original
Selon les indicateurs de la santé de la reproduction fournis par la région médicale, Saint-Louis ne dispose que 65 sages-femmes pour une population totale estimée à 925 980 habitants. Soit une sage-femme pour 3 276 femmes en âge de reproduction (Far). Pourtant, selon l’Organisation mondiale de la santé, ce ratio doit être fixé à une sage-femme pour 300 (Far). Ce rapport de un sur dix dans la région s’explique, selon Mme Ndèye Binta Fall Name, sage-femme de formation et coordonnatrice régionale de la santé de la reproduction, par une absence de recrutement des sages-femmes sortantes des écoles de formation et l’indisponibilité de certains agents à rejoindre les zones périphériques en cas d’affectation.
Pire, Mme Name argumente le gap de cette catégorie d’agents sanitaires dans la région par une mauvaise répartition sur le plan national. ‘Dakar concentre 45 % des sages-femmes. Il arrive qu’on y retrouve trois sages-femmes dans un poste de santé, alors qu’on n’en compte que deux dans les centres de santé de Podor, Dagana et Pété’, relève pour le déplorer la coordonnatrice régionale de la santé de la reproduction de la région médicale de Saint-Louis. Conséquence, indique-t-elle, au cours du premier semestre de 2010, le nombre de mort-nés a été évalué à 335 tandis que les décès maternels étaient de 23, le tout dû à un manque de formation du personnel qualifié.
Pour combler ce vide considérable de sages-femmes, explique Mme Name, les agents des structures de santé sont obligés de faire de la surcharge de travail. Une approche qui peut quelquefois justifier l’arrogance des soignants que Mme Name refuse malgré tout d’admettre. ‘Cette pression ne doit en aucun cas justifier de tels comportements vis-à-vis des malades’, objecte la coordonnatrice régionale de la santé de la reproduction.
L’intervention depuis 2008 de l’Unfpa dans la région a permis d’améliorer de façon remarquable la surveillance de la grossesse. Selon les indicateurs de la région médicale, Saint-Louis ne disposait en 2008 que de 34 sages-femmes. Ce nombre a augmenté en 2010, atteignant 47. Ce n’est qu’en 2011 que leur effectif a évalué à 65, dont 20 sages-femmes contractualisées dans les postes de santé de la région. ‘Il faut un effort de redéploiement du personnel dans la région. C’est un problème d’équité qui se pose’, a indiqué Mme Name.
Les causes de la santé de reproduction précaire dans cette région sont aussi liées à des croyances socioculturelles ainsi que l’enclavement de certains villages dépourvus de structures sanitaires. D’après les données de la région médicale, le taux d’accouchements assistés par une sage-femme, médecin ou infirmière et le taux d’accouchement structuré par une matrone sont respectivement fixés dans la région à 43 % et 54 %. Soit un taux d’accouchement à domicile variant entre 46 et 57 %.
Par ailleurs, la non gratuité des produits de contraception fait qu’en partie, le taux de couverture de la planification familiale est en deçà de la moyenne nationale de 10, 3 %. A Saint-Louis, 8,96 % des femmes en âge de reproduction sont couvertes par les méthodes de contraception. A part les préservatifs qui sont offerts, la tablette est vendue à 100 F, la dose à 200 F, les intrants à 580 F entre autres.
La région médicale, appuyée par l’Unfpa dans cette initiative d’améliorer la surveillance de la grossesse, veut relever, entre autres défis, celui d’amener 80 % des femmes en consultation dans les structures dès le premier semestre, mais aussi celui d’assurer à 45 % la couverture contraceptive dans la région.
A. SIDY
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