La télémédecine est de la consultation médicale à distance, via le réseau Internet. Une option promue par la société Genesis Telecare qui, la première, a lancé ce projet qui se veut ambitieux.

L'objectif est de permettre aux populations qui habitent les zones reculées d’avoir accès à des médecins, et notamment des spécialistes. Les médecins qui participent à ce projet sont établis pour la plupart à Yaoundé, la capitale du Cameroun.

Mais certains spécialistes consultent depuis la Suisse, la France ou encore depuis les Etats-Unis. Pour le promoteur, Jacques Bonjawo, la phase pilote dudit projet a vu la création de cinq sites de télémédecine dans plusieurs localités du Cameroun: Yaoundé, Abong-Mbang, Yagoua (dans l'Extrême Nord), Nkoteng (en partenariat avec la Sosucam), ainsi qu'Akonolinga. Misant sur une équipe de médecins, infirmiers, ingénieurs et techniciens «hautement qualifiés», Genesis Telecare oeuvre pour rapprocher le patient du médecin, réduire les délais d'attente et maximiser l'efficacité des consultations. Les services de télémédecine sont disponibles à un coût beaucoup plus faible que celui des services traditionnels, et réduisent considérablement les délais d'attente pour les patients. Au terme de sa phase pilote, Genesis Telecare comptait à son actif un peu plus de 13.000 consultations au mois de mai 2011. Sur la même lancée, 1.000 électrogrammes (Ecg) et plus de 500 échographies ont été effectués grâce à la télémédecine. A écouter les acteurs, toutes les localités cibles ont bien répondu à cette approche de cette forme de médecine.

D'après les mêmes sources, Yagoua, dans l'Extrême Nord, est le coin qui a le mieux répondu aux attentes de Genesis Telecare. «Nous avons été agréablement surpris par le dynamisme de ce centre qui a vu régulièrement des patients arriver du Tchad pour des consultations. C'est très encourageant pour la suite de notre projet dans la sous région». Joie et fierté animent donc M. Bonjawo au moment où il vient de franchir la première année de son initiative au Cameroun. Particulièrement lorsqu'il réussit à établir une connexion avec un centre hospitalier suisse (ou autre), où peut souvent se trouver son partenaire, le Dr Line Kleinebreil et des dizaines d'étudiants dans une salle de consultation.

Or, en la matière, l'enthousiasme seul ne suffit pas. Mais surtout le savoir-faire tant technique que médical des différentes équipes. Au cours de ce parcours, Genesis Telecare a noué de nombreux partenariats. Parmi eux, Synergies Africaines qui, de manière explicite, entend travailler aux côtés de Genesis Telecare dans les zones reculées afin d'y apporter des soins de qualité aux populations démunies.

Les autres partenaires sont essentiellement des entreprises privées comme Mtn, l'Iai, Camtel, Sosucam et Saconets qui soutiennent des actions considérées comme celles de développement, sous diverses formes.

Le partenariat avec l'Université numérique francophone mondiale (Unfm) se situe dans le cadre du Réseau d'Afrique francophone de télémédecine (Raft) pour assurer la formation en ligne. Des partenariats et autres objectifs qui permettent au patient qui se rend dans n'importe quel centre Genesis en zone rurale, de payer 600Fcfa pour une consultation à distance faite par un généraliste, 2.000Fcfa si c'est un spécialiste, 5.000Fcfa pour un examen comme l'échographie ou l'électrocardiogramme. Des initiatives et défis qui se doivent d'être encadrés aussi bien au plan technologique, institutionnel que professionnel au niveau étatique. Cela passe par un saut numérique. Des perspectives qu'on saura apprécier en 2012.

Par Léger Ntiga

Lire l'article original