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Mutations | Cameroun | 09/11/2011 | Lire l'article original
Quelle définition peut-on donner au cancer du testicule ?
Un cancer, indépendamment de l'organe sur lequel il peut se développer, est une anomalie du développement cellulaire qui se traduit par une multiplication anarchique des cellules. A cette multiplication des cellules, s'ajoute leur acquisition de la capacité de se détacher de leur site de naissance pour aller, par voie sanguine ou lymphatique, donner des foyers secondaires à distance autrement appelés métastases. Il peut donc se manifester soit par la présence effective d'une boule dans le testicule, qui va être de plus en plus perceptible en fonction de sa vitesse de croissance, mais aussi directement, par des foyers à distance pouvant être des réactions ganglionnaires importantes, donnant de grosses masses abdominales entre le scrotum et la région où se situent les reins. L'autre localisation à distance est la présence de métastases dans les poumons. Ce qui m'amène à conclure que plusieurs variantes, en termes d'intensité de signes et de symptômes, sont observées.
Quelles sont les causes de cette anomalie ?
En réalité, comme pour la plupart des cancers, on ne sait pas ce qui est l'élément déclencheur de cette multiplication de cellules. Toutefois, le facteur prédisposant que nous pouvons retenir est la cryptorchidie, qui est le fait qu'un testicule se retrouve dans une position anormale, par rapport à sa position habituelle dans le scrotum. Pendant la grossesse, le testicule chez le fœtus mâle va se former au même niveau que les ovaires chez la femme. Et ce n'est qu'au cours du dernier mois de grossesse que le testicule va descendre du pelvis du fœtus mâle vers le scrotum, à travers une voie ou un canal appelé le canal péritonéo-vaginal.
Dans cette descente, le testicule va entraîner devant lui une double enveloppe, qui va être la double enveloppe du testicule dans le scrotum. Et le testicule, dans cette migration naturelle vers le scrotum à travers le canal péritonéo-vaginal, entraîne aussi derrière lui des vaisseaux sanguins et lymphatiques prenant racine au niveau des deux reins. C'est pour cela que cette tumeur du testicule s'accompagne de gros ganglions remontant du scrotum vers l'intérieur de l'abdomen. Un accident de ce processus évolutif veut que, chez les bébés, un ou les deux testicules ne descendent pas complètement jusque dans le scrotum, donnant lieu à cette cryptorchidie qui non seulement est source de stérilité, mais aussi prédispose indiscutablement au cancer du testicule.
Est-il possible de le traiter ?
Le cancer du testicule peut se traiter. Il le sera d'autant plus facilement s'il est découvert tôt, et que le médecin saura appuyer sur la biologie pour détecter les marqueurs tumoraux : sur l'imagerie comme le scanner pour faire l'inventaire des métastases ; sur la chirurgie et l'anatomo-pathologie pour connaître la variété de cancer en présence. Aussi, il convient de noter qu'il existe plusieurs variétés de cancers du testicule, selon qu'il a pris naissance sur le tissu germinal, c'est-à-dire la partie "noble" du testicule qui produit la semence mâle. L'avantage de cette variété de cancers est qu'elle survient, sur le plan épidémiologique, chez les adultes jeunes de 20 à 35 ans. Ce qui fait que tous les traitements envisagés, que se soit en chirurgie, en chimiothérapie ou en radiothérapie, vont être donnés à doses maximales et permettre une éradication complète de la tumeur, et donc une probabilité de guérison plus importante. L'exemple du coureur cycliste américain Lance Amstrong l'illustre à souhait.
Quelles sont les précautions à prendre pour éviter cette maladie ?
La notion de précaution ici est très pauvre, le facteur prédisposant est la cryptorchidie, qui est un accident naturel. Et l'on a constaté que même lorsque la cryptorchidie a été diagnostiquée assez tôt, que les urologues pédiatriques ont fait une intervention qui consiste à faire descendre le testicule dans le scrotum et à l'y fixer, le risque de survenue d'un cancer sur ce testicule ainsi ramené à son habitacle naturel ne semble pas varier. D'un autre côté, il ne s'agit pas d'une maladie contagieuse pour laquelle des précautions seraient à proscrire à la communauté.
Propos recueillis par Aristide Ekambi
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