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Mutations | Cameroun | 23/11/2011 | Lire l'article original
En 2009, quelque 370.000 enfants sont nés avec le VIH, la quasi-totalité d’entre eux vivant dans des pays à revenu faible et intermédiaire, principalement en Afrique au sud du Sahara. En fin 2010, ils étaient près de 390.000 à naître séropositifs, d’après le rapport annuel sur le sida dans le monde publié ce lundi 21 novembre 2011 par l’Onusida. Soit 20.000 de plus que l’année précédente.
Cette réalité n’épargne pas le Cameroun. En effet, malgré la mise en place en 2000 du Programme de prévention de la transmission du vih-sida de la mère à l'enfant (Ptme), des bébés continuent à naître séropositifs dans notre pays, classé 18ème sur les 20 pays dans le monde où le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est le plus élevé - soit 148 pour 1000 - et où la mortalité maternelle atteint un seuil alarmant, soit 670 pour 100.000 naissances, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Pourtant, médecins, experts et partenaires au développement opérant dans le secteur de la santé affirment qu’il est possible d’éviter la transmission du vih de la mère à l’enfant. Voire même de l’éliminer d’ici à 2015.
Un avis que partage également le directeur exécutif de l’Onusida. «Nous pensons qu’à l’horizon 2015, les enfants pourront naître, en tous lieux, sans VIH, et leurs mères, demeurer en bonne santé», déclarait Michel Sidibé lors du lancement du Plan d’action mondial contre le sida le 9 juin dernier à New York aux Etats-Unis.
Consultations prénatales
«Nous ne pourrons parvenir à une génération sans vih et sans sida qu’en concentrant nos efforts sur les mères et les enfants qui sont les plus exposés et en ont le plus besoin», soulignait de son côté, le directeur général de l’Unicef, Anthony Lake. En effet, la femme est prédisposée à l’infection à vih du fait de sa physiologie. Une vulnérabilité liée aussi aux contraintes socioculturelles et aux problèmes économiques.
Mais comment donc éviter la transmission maternelle du vih à l’enfant compte tenu de toutes ces goulots d’étranglement ? Tout simplement en sensibilisant les mères sur la nécessité de connaître leur statut sérologique. Ce qui leur permet d’être admise au Ptme en cas de séropositivité, augmentant ainsi les chances de l’enfant de naître sain. Mais aussi la nécessité pour elles de faire les consultations prénatales, car «90% des enfants contaminés le sont dans le cas de la transmission de la mère à l’enfant, la mère ignorant la plupart du temps qu’elle est infectée», affirmait le Dr Martina Baye, conseiller technique au ministère de la Santé publique (Minsanté) au cours de la table-ronde organisée hier, mardi 22 novembre, au centre de production de la Crtv à Mballa II à Yaoundé par Synergies africaines, en partenariat avec l’Onusida.
Une table-ronde qui s’est achevée par la signature d’une convention entre les deux structures, marquant par là le «renouvellement du partenariat qui existe depuis 10 ans entre Synergies africaines et l’Onusida», indique le secrétaire exécutif de Synergies africaines, Jean Stéphane Biatcha. Selon le Dr Baye, les femmes doivent s’approprier le fait qu’elles sont responsables de leur santé, d’où la nécessité pour elles de s’informer et d’être informées, car «la réduction de la mortalité infantile passe par la disponibilité et l’accessibilité de la planification familiale, une grossesse assistée par un professionnel dans un environnement approprié».
Sensibilisation
Pour le Dr Ernestine Gwet-Bell, gynécologue obstétricienne installée à Douala, éviter la Tme passe par un accès des femmes aux soins de qualité. Hélas, à cause du coût élevé pratiqué dans les formations sanitaires, notamment privées, «très peu de femmes ont accès aux soins», déplore-t-elle. Une situation qui pourrait être résolue par la mise en place d’un système d’assurances, et la gratuité de la césarienne (comme c’est le cas au Mali), assure le Pr Jean Marie Kasia, chef du centre hospitalier de recherches et d’application en chirurgie endoscopique et reproduction humaine. En sus des efforts de communication qui doivent être axés sur les communautés rurales, ajoute-t-il. «Nous savons exactement ce que nous devons faire. Il suffit maintenant de comprendre où se situe le problème, car cette problématique doit aller au-delà de la santé. C’est une problématique de développement.
Avec cette approche générale, on peut avancer plus vite en ce qui concerne l’accélération de la réduction de la mortalité infantile», avance Alain Sibenaler, représentant résident du Fonds des Nations unies pour a population (Unfpa). «Nous sommes en train de tout faire pour mobiliser et augmenter les ressources du Cameroun dans la lutte contre le sida. La question n’est pas seulement de mobiliser, mais de voir les contraintes opérationnelles et comment y faire face», avance le coordonnateur de l’Onusida au Cameroun. Pour le Dr Mamadou Lamine Sakho, la responsabilité doit être partagée, et la responsabilisation ciblée pour atteindre les Objectifs du millénaires pour le développement (Omd), notamment ceux relatifs à la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle et la lutte contre le vih-sida, le paludisme et d’autres maladies. Si le secrétaire exécutif de Synergies africaines, Jean Stéphane Biatcha, milite aussi pour plus d’éducation, de communication, de responsabilité et de concertation avec les différents acteurs, ce dernier estime toutefois que «tant que cette communication ne sera pas soutenue, constante et enrichies, nous aurons toujours ces catastrophes».
Pour comprendre
Les principaux éléments du Plan d'action mondial contre le sida :
Onusida.org
Patricia Ngo Ngouem
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