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Mutations | Cameroun | 29/11/2011 | Lire l'article original
Il faudra plus de 30 ans au Cameroun pour reconnaître cette maladie infectieuse comme un problème de santé publique en 2002. Une maladie ancienne considérée comme «négligée», mais dont le mode exact de transmission reste toujours inconnu des scientifiques.
L’on sait juste que l’ulcère de Buruli (son nom lui vient de Buruli, une région ougandaise où de nombreux cas avaient été détectés à la fin des années 1960) est due à une mycobactérie, le Mycobacterium ulcerans, agent causal de la même famille que les bactéries responsables de la lèpre et de la tuberculose. Qu’il se caractérise par de vastes ulcérations cutanées qui évoluent le plus souvent vers des séquelles invalidantes. Que l'on peut être affecté à tout âge, indépendamment du sexe, même si la plupart des patients sont des enfants de moins de 15 ans. Et «qu’il n’y a pas de transmission interhumaine du bacille. L’Homme, probablement, se contaminerait au contact de l’environnement aquatique», affirme le Dr Laurent Marsollier, spécialiste des écosystèmes aquatiques.
D’après le Dr Jean François Guegan de l’Institut de recherche pour le développement (Ird), l’augmentation du nombre de cas et l’émergence de nouveaux foyers ces dernières années - notamment au Cameroun avec l’apparition de nouveaux foyers à Bankim (Adamaoua), Banguem (Sud-Ouest) et Ngouantet (Centre) - seraient provoqués par des bouleversements écologiques (déforestation, aquaculture, lacs artificiels, irrigation, pisciculture, etc.) qui favorisent vraisemblablement le développement des punaises aquatiques. Lesquelles «pourraient héberger le bacille au sein de leurs glandes salivaires et le transmettre à l’Homme lors de piqûres accidentelles», ajoute-il. Ainsi donc, l’on observe fréquemment l'ulcère de Buruli à proximité des plans d'eaux, marais, lacs, rivières à débit lent, mare, etc. dans les 30 pays où cette maladie est présente.
Autrement dit, l’eau serait un des facteurs à risques. Dans une étude cas-témoin publiée en 2007, Sara Eyangoh et Régis Pouillot, tous deux chercheurs au Centre Pasteur de Yaoundé, démontraient justement que les facteurs à risques sont le contact avec des eaux stagnantes, le port des vêtements courts pendant les activités agricoles et le soin incorrect des plaies. Bien que les résultats de cette étude laissent poindre de nouvelles perspectives, ils doivent cependant être pris avec des pincettes. «Il faut rester prudent tant qu’on ne saura pas avec certitude le mode de transmission de l’ulcère de Buruli. Il nous faudra encore d’autres études pour conforter notre position», préconisait mercredi dernier le Dr Arnaud Fontanet, responsable de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur de Paris.
P.N.N
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