Des enfants souffrant de troubles endocriniens et de malformations uro-génitales y sont effectivement internés depuis le 1er décembre dernier. Touché par la situation de ces petits et de leurs parents, le Minsanté a fait le tour des deux salles d’hospitalisation, s’arrêtant devant chaque enfant pour connaître comment l’opération s’est déroulée et savoir s’il a des possibilités d’avoir un appareil génital normal.

C’est que, les malformations uro-génitales sont, comme l’explique le Pr. Pierre-Yves Mure, chirurgien au CHU mère-enfant de Lyon en France, des déformations capables d’entraîner une mauvaise fonction des reins, emmener l’incontinence, empêcher le bon écoulement de l’urine, mais aussi un mauvais développement des organes génitaux externes ou internes. Faisant en sorte qu’on ait des petits garçons avec des sexes s’apparentant plus à ceux des filles et vice versa. Des cas de plus en plus récurrents au Cameroun, où l’expertise et les plateaux techniques des formations sanitaires sont encore dans l’incapacité d’apporter des solutions idoines.

C’est pourquoi, soucieux du bien-être des populations, le gouvernement, à travers le Minsanté, a fait appel aux médecins français et suisses de la Fondation Children action. Deux fois, par an, et pendant 10 jours à l’Hgopy, ces professionnels consultent, donnent des conseils génétiques aux familles, opèrent certains enfants, et forment des médecins camerounais. Arrivés le 1er décembre dernier, ils ont consulté plus de 60 enfants et opéré plus d’une dizaine. « C’est une chirurgie extrêmement complexe qui peut se faire en 4 ou 5h. Mais nous essayons autant que possible, de rendre à ces enfants leur aspect féminin ou masculin qu’ils auraient eu s’ils n’avaient pas été victimes d’une anomalie hormonale ou chromosomique responsable de ces malformations », indique le professeur, ajoutant que dans des cas de féminisation ou de masculinisation, la réparation est possible à tout âge. Cependant, il dit qu’il est préférable de la faire beaucoup plus tôt pour éviter toutes complications.

Si les causes de ces malformations sont connues, les moyens de prévention eux, sont jusqu’ici ignorés. Mais en attendant leur découverte, les spécialistes conseillent aux parents de se rendre à l’hôpital dès qu’ils remarquent une anomalie sur le sexe de leur enfant, et de ne pas circoncire les petits garçons ayant des organes génitaux visiblement anormaux.

Elise ZIEMINE

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