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Revue de presse de Santé tropicale

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Bilan et perspectives 2012 du secteur de la santé : « Un agent de santé doit rester humain et proche de son patient », Pr Adama Traoré, ministre de la Santé

Sidwaya | Burkina Faso | 03/01/2012 | Lire l'article original

Le département de la santé veut en 2012, mettre en œuvre la réforme du système du secteur de la santé. Le premier responsable de cette institution, Pr Adama Traoré donne des détails sur cette reforme et des éléments de réponses à des questions que le citoyen lambda pourrait se poser. Mais avant, il commence à dresser le bilan des réalisations de son ministère en 2011.

Pr Adama Traoré (A.T) : Le secteur de la santé tout comme les autres secteurs d’activités a souffert de la crise dans le premier semestre de l’année. Etant un secteur social, la santé a plus ressenti la crise. Cependant, ce secteur a participé activement à la résolution de celle-ci en se mettant à la disposition de la population. A ce niveau, mon département a joué un rôle important. Ainsi, je voudrais saluer, féliciter et encourager l’ensemble des acteurs de la santé. Ils font des efforts tous les jours pour apporter un peu plus de santé à la population. Je leur demande d’œuvrer à ramener les brebis galeuses dans le droit chemin. Car je pense que ce sont des gens qu’on peut récupérer.

Les autres réalisations de mon département s’inscrivent dans le Plan national de développement sanitaire qui s’articule autour des piliers de tout système de santé. En effet, nous avons pu au cours de l’année 2011, recruter une quarantaine de médecins, plus de 2500 paramédicaux. Beaucoup d’efforts ont été réalisés dans la formation des médecins en gestion de district et en chirurgie essentielle, ce qui nous a permis de former une cinquantaine de médecins. Nous pouvons également être fiers de la réflexion menée sur le Plan national de développement des ressources humaines. Avec ce plan, on se projette sur 15 ans à venir en se posant la question de savoir quel type de ressources humaines il nous faut dans nos services de santé.

Dans le secteur de la bonne gouvernance, nous tenons régulièrement nos cadres de concertation. Pendant la crise, nous avons échangé avec nos partenaires sociaux qui ont fait montre de maturité. Ils ont compris ce que le gouvernement fait et ils l’ont également poussé à aller plus de l’avant. Tout cela dans un cadre de concertation et de compréhension. Nous avons refait notre politique sanitaire en élaborant notre PNDS 2011- 2020.
Sur le plan infrastructure, nous avons mis à flots l’hôpital Blaise-Compaoré, terminé la construction du Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Gourçy, le CHR de Tenkodogo. La tranche A du nouvel hôpital de Ouahigouya est achevée. Nous avons démarré la construction de l’hôpital de district du secteur n°30. Beaucoup de CSPS ont été réalisés.
Quant aux services de soins et à la lutte contre la maladie, les efforts accomplis sont louables. En 2011, nous avons récolté les fruits de la grande vaccination contre la méningite meningo A ; ce qui a fait qu’on n’a pratiquement pas connu d’épidémie. S’agissant de la polio, nous avons enregistré zéro cas en 2010 mais malheureusement cette année, nous avons eu 7 ou 8 cas du au fait que les frontières sont poreuses. La surveillance sanitaire de notre voisin, la Côte d’Ivoire, n’a pas été au top et un de nos compatriotes a ramené la maladie de nouveau. Mais nous avons repris la campagne. L’équipement de nos formations sanitaires a connu une amélioration. Dans le cas de l’information sanitaire, un plan a été élaboré. Pour accorder plus d’importance à la recherche, le service chargé de la recherche a été transformé en une direction qui s’organise afin de travailler en concordance avec la vision globale de la recherche de notre pays.

Sidwaya (S.) : Quels sont les grands projets du ministère pour 2012 ?

A.T : En 2012, l’activité-phare est la mise en œuvre de la reforme du système de santé. Cette réforme consiste à mettre dans chaque commune rurale un centre médical et transformer les grands CSPS en centres médicaux afin de rapprocher les soins de qualité et spécialisés aux populations. Il est important de rapprocher le médecin de la population. L’un des pans de la réforme est la réalisation des hôpitaux de district dont le CMA du secteur n°30 a donné le ton. Son taux d’exécution actuel est de 30 à 40 %. Nous visions au moins sur deux districts à avoir un hôpital. Pour moi, l’un des gros chantiers sera de réconcilier la population avec le personnel de santé. On a beau développer des structures, acquérir des équipements et des médicaments, si on ne réconcilie pas la population avec les services et agents de santé, ça sera peine perdue. Quand on tire leçon de la crise, l’une des actions majeures, c’est de travailler à la meilleure gouvernance, à la meilleure concertation et au meilleur dialogue. Il y a eu quelques ruptures et je pense qu’il faut remettre les choses à flots pour que le personnel se mette entièrement à la disposition des populations. Il faut créer cette confiance, toute chose qui va améliorer l’utilisation de nos services de santé. En plus, ces nouvelles actions 2012 devront nous permettre de consolider nos acquis à savoir, la lutte contre la maladie, les épidémies, le problème de médicament et l’information sanitaire.

S. : Le décès d’une parturiente dans une maternité de Bobo-Dioulasso a été imputé au mauvais comportement des agents. Qu’est-ce qui est fait concrètement pour changer la donne ?

A.T : La leçon que je tire globalement de la crise et de ce qui est arrivé à Bobo est que tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir dans mon département devraient être le plus humble possible. Ils doivent être le plus proche possible de leur gouverné et traduire en temps réel les objectifs poursuivis par mon département. Nous voulons que tout agent puisse développer le dialogue, l’explication, la concertation, le devoir de rendre compte et la bonne gouvernance. Le premier devoir essentiel d’un agent de santé est sa présence, son assistance, bref son humanité. Heureusement beaucoup le connaissent. On peut critiquer la manière de soigner, la disponibilité des médicaments, des moyens mais un agent de santé doit rester humain et proche de son patient. Quelques brebis galeuses n’ont pas bien compris cela et nous travaillons à les ramener à l’ordre.

S. : Comment votre département contrôle-t-il les formations sanitaires sur l’ensemble du territoire ?

A.T : Dans tous les départements, il y a des inspecteurs qui sont chargés d’aider le ministère à mieux gérer ses services centraux et déconcentrés. Mais face aux différents problèmes, j’ai inscrit tous les responsables à mettre la main à la pâte, d’être sur le terrain. Cette supervision doit être facilitante c’est-à-dire que vous devez être seulement à pour voir ce qui ne va pas mais également travailler à expliquer ceux administrés, comment ils doivent servir les patients. Le contrôle va se faire à travers un renforcement des inspections des services de santé. Aussi tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir doivent l’exercer judicieusement pour qu’on puisse améliorer l’offre de santé.

S. : Certains gestionnaires des hôpitaux sont souvent accusés de détournement. Qu’en est-il exactement ?

A.T : Pour moi, la bonne gouvernance est un élément important. Et en 2011, nous avons fait plusieurs contrôles avec l’aide de l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat (ASCE). Certes, il y a des brebis galeuses mais nous allons être encore plus regardants à travers notre inspection avec l’appui de l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat de façon à ce qu’on puisse identifier les difficultés et apporter des solutions.

S. : A quoi servent les frais payés par les patients dans les services sanitaires au Burkina Faso ?

A.T : La tarification participe à mieux organiser le système de santé. C’est vrai que notre domaine est social mais nous restons redevables vis-à-vis du Trésor public. Aussi, dans le système de district décentralisé et dans l’initiative de Bamako, il y a des comités de gestion qui, à partir de ces frais, organisent la structure et accompagnent l’Etat.

S. : La disponibilité des médecins sera-t-elle une préoccupation en 2012 ?

A.T : Nous allons responsabiliser davantage les responsables. Pour moi, un directeur régional a une responsabilité de supervision et à œuvrer à ce que les agents accomplissent leur tâche. Un médecin-chef de district, un infirmier-chef de poste, etc., a une responsabilité de supervision et de travailler pour que les gens soient là pour le boulot.

S. : Les soins d’urgence existent-ils ?

A.T : Le constat que nous avons fait est que les subventions de l’Etat pour assurer les soins d’urgence ne sont pas suffisantes. Et il faut travailler à mettre en place une assurance maladie universelle. Mais le peu que l’Etat donne, je dois avouer qu’il faut un travail de fond, pour que cela soit véritablement le mieux possible utilisé dans les urgences. Nous avons échangé avec les nouveaux directeurs sur la nécessité d’amélioration des services d’urgence. Nous prenons l’engagement pour que le peu que l’Etat donne puisse être ressenti par le citoyen quand il arrive aux urgences.

S. : Quel est le degré d’autonomisation des nouveaux directeurs vis-à-vis de votre département ?

A.T : Ils ont été recrutés par un processus où le ministère de la Santé reste le maître d’œuvre. Nous avons toujours de l’autorité nécessaire pour donner des indications. Aussi, ils sont chargés d’appliquer une politique définie par le ministère de la Santé. De mon point de vue, cette autonomie participe en leur donnant des contrats d’objectifs mais ils ne sont pas indépendants du ministère de la Santé.

S. : Le spectre de la méningite planera –t-il en 2012 ?

A.T : 2011 nous a montré que la campagne de vaccination faite en 2010 a eu des effets. Nous n’avons pratiquement pas eu d’épidémie. Je pense que les choses vont pratiquement évoluer dans le même sens. Cependant, il faut savoir que la vaccination que nous avions faite est contre le méningocoque " A". Je peux rassurer qu’on n’aura pas de grosses épidémies de méningocoque "A". Mais, il se peut qu’il y ait quelques poussées de méningite à d’autres germes. Le devoir du ministère de la Santé est d’améliorer la surveillance épidémiologique de façon à avoir les données très tôt pour, en cas de cas, réagir promptement. Le ministère est dans cette optique de pouvoir circonscrire une éventuelle épidémie.

S. : Quels sont vos vœux pour 2012 ?

A.T : La paix sociale pour tout le Burkina est mon premier souhait. Car l’essentiel pour moi est qu’ensemble nous puissions nous comprendre et travailler dans nos actions de tous les jours à consolider la paix sociale dans nos familles, dans nos lieux de travail. Je voudrais également souhaiter que nos partenaires sociaux aient la même disposition d’esprit et continuent de nous accompagner pour avancer. A l’ensemble des agents de mon département, ce sont des vœux de santé, de bonheur et plus d’engagement auprès des populations.

Propos recueillis par Boureima SANGA
bsanga2003@yahoo.fr

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