En partenariat avec la Mutualité socialiste, la Fédération générale des travailleurs de Belgique, FGTB, les Femmes prévoyantes de Belgique… mais aussi avec l’ABEF-ND et la MLK, l’ONG Pasco a organisé, le jeudi 1er mars à la Maison de la laïcité de Kinshasa, la cérémonie de l’ouverture officielle de sa clinique de planning familial. La quatrième que compte désormais ce vaste Etat au cœur du continent noir.

Dans son allocution, Michel Lay Mayamba, coordonnateur national de Pasco, a d’entrée de jeu fait l’état des lieux de la santé sexuelle et de la reproduction en RDC. Pour lui, «les problèmes de santé sexuelle et de la reproduction se posent avec acuité au sein de la jeunesse congolaise».

A la base, précise-t-il, se retrouvent le manque de connaissances, la propagation de fausses rumeurs et mythes, la réticence de certains adultes et parents à aborder les questions liées à la sexualité avec leurs enfants. A cette liste s’ajoute également le tabou qui entoure ce sujet. Tout cela se pose en frein à la connaissance et à l’adoption des comportements responsables, avec comme conséquences prévisibles les grossesses précoces, les avortements spontanés ou provoqués, les complications durant l’accouchement, le faible poids du bébé à la naissance…

A Pasco, on soutient que le planning familial suppose une vie avec un certain alignement des enfants.

PASCO diversifie son action

Quelle est la motivation à la base de la mise sur pied d’un centre de planning ? Michel Lay répond : «La raison qui nous a poussé à la mise sur pied de ce centre n’est rien d’autre que l’ignorance de la population en matière de planification familiale».

Du point de vue organisation, le centre comprendra un service d’accueil et conseils, distribution de préservatifs, test de grossesse, etc. Un service d’information se charge de la conception d’outils d’information adaptés, en concertation avec les partenaires belges et congolais ; un service d’animation auquel revient la responsabilité de la conception d’outils de sensibilisation pour l’animation, en synergie avec les partenaires ; le service d’intégration organise de façon régulière des rencontres entre partenaires de santé, notamment CPF, ZS, Pasco ABEF-ND en vue d’une meilleure intégration… ; un service de réorientation qui se présente en pouvoir sensibilisateur et formateur du personnel des structures de santé de la zone afin qu’il puisse orienter les demandes d’information spécifiques vers le CPF… ; l’amélioration des compétences : une initiation d’échanges d’expériences entre les animatrices de Pasco et de la FCPF-FPS, formation des animateurs Pasco via l’ABEF-ND en vue d’améliorer les compétences. Ce centre sera aussi doté d’un service d’amélioration des connaissances en milieu scolaire avec une série d’actions réalisées au bénéfice des élèves et une amélioration des connaissances en milieu extra scolaire avec une série d’actions au bénéfice des associations et centres de santé de la zone de santé de Limete.

Les partenaires s’en félicitent…

Pour l’ABEF-ND et la MLK, les initiatives des associations méritent d’être encouragées, surtout quand elles visent à combler les lacunes de l’appareil étatique. M. Jules Luanga, expert ABEF-ND, a donc fait savoir que la clinique Pasco est la 4ème qui s’ouvre sur l’étendue de la RD Congo, à côté bien entendu de deux cliniques tenues par ABEF-ND (une à Matonge/Kalamu et l’autre à Matadi), et la clinique du Programme national de la santé de la reproduction (PNSR) à Kintambo/Kinshasa. Avec l’ouverture de cette clinique, a-t-il ajouté, Pasco a compris qu’il faut donner la vie à la femme congolaise. Car le planning familial est un service complet qui implique une «maternité responsable».

Robert Moussa, secrétaire permanent de la Maison de la laïcité de Kinshasa, a, pour sa part, redéfini le contexte ayant entouré la création de la MLK. «La Maison de la laïcité a été ouverte par rapport à l’article 1 de la Constitution qui consacre la laïcité de l’Etat congolais. A la suite de cette disposition, les associations congolaises ont constaté qu’on ne parle jamais de la laïcité. Ainsi dix-huit (18) ONG ont ouvert la Maison citoyenne en vue de renforcer les associations qui ne sont pas soutenues par les Eglises, à l’instar de YMCA pour l’Eglise protestante… ». La MLK travaille sur l’éducation avec la CATSR, la santé avec Pasco, la défense des droits des travailleurs avec le COSSEP/Syeco…

Par St. Augustin Kinienzi

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