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Notre Voie | Côte d'Ivoire | 10/03/2012 | Lire l'article original
«L’annonce inaugure la qualité de la prise en charge», a soutenu Dr. Dago Aka Hortense, psychologue clinicienne, principale conférencière. Selon elle, le cancer a une représentation négative dans la société. «Dès qu’on vous dit que vous avez le cancer, c’est la mort déjà annoncée. A cause de tous ces traitements qui sont lourds et difficiles à acquérir en raison de leur coût», a indiqué Dr. Dago. De fait, cette annonce n’est pas simple et elle demande que le médecin traitant soit au fait de la personnalité du patient. «Elle va demander qu’il ait un projet thérapeutique. Quand vous dites à une personne qu’elle est atteinte de cancer, il faut pouvoir lui proposer quelque chose en termes de traitement», a conseillé la conférencière, qui a situé cette conférence dans le cadre d’une sensibilisation des soignants à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le cancer.
Au cours des échanges, les praticiens venus nombreux ont posé beaucoup de questions et partagé leurs expériences. Ainsi, Pr. Adoubi, directeur coordonnateur du Programme national de lutte contre le cancer, a reconnu qu’il n’est pas évident d’annoncer à un patient qu’il est atteint du cancer. «J’ai reçu une patiente un jour à mon bureau. Elle avait déjà fait des examens qui ne lui donnaient pas un diagnostic exact de son mal. Je lui ai alors demandé un autre examen plus précis pour pouvoir trancher définitivement. Quand j’ai ouvert l’enveloppe où se trouvait son résultat, il a fallu 15 secondes de silence pour que la patiente tombe en sanglots. En fait, j’ai été trahi par mon silence à la vue du résultat. J’ai regardé la dame pleurer. Je lui ai donné un mouchoir qu’elle a utilisé pour s’éponger le visage. Après, je lui ai confirmé le diagnostic du cancer. C’est dire que, malgré toute l’expérience que j’ai, je réalise qu’il n’est pas facile de faire l’annonce», a témoigné Pr. Adoubi. Pour la conférencière, c’est la preuve que l’annonce n’est pas facile, mais qu’il y a des choses difficiles qui peuvent être dites. «Tout peut se dire, mais tout dépend de la façon, des mots qui sont choisis pour le dire. Il faut connaître le patient. Il faut être accessible. Il faut prendre son temps. Il faut permettre à celui qui reçoit l’annonce de pouvoir avoir une décharge émotionnelle comme les pleurs, la colère. Parce que c’est quelque chose qui le touche. Et l’annonce, on l’a dit, est traumatisante. Donc, il faut que cette annonce soit gérée avec une équipe pluridisciplinaire (médecin, psychologue, chirurgien…) pour pouvoir soutenir le malade et sa famille. Une famille qui est bien soutenue est un bon relais pour le malade. Il faut savoir aussi compter sur la communauté, les associations existantes, les groupes de parole qui permettent de soutenir le malade, puisque quand il adhère aux groupes de parole, il peut entendre d’autres expériences et voir que le cancer, ce n’est pas la mort. Qu’après le cancer, il y a la vie. Et que le cancer peut se guérir», a expliqué Dr. Dago.
Coulibaly Zié Oumar
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