L’édition de Bamako va permettre de mesurer la place du privé dans le système sanitaire afin d’engager une synergie d’actions des deux secteurs pour le bien-être du patient. Bamako va abriter pour la deuxième fois, du 3 au 6 juin prochains, le 16ème Forum Pharmaceutique International (FPI), placé sous le thème : « Partenariat public-privé pour un accès universel aux produits de santé ». Cette édition est organisée par l’Ordre des pharmaciens du Mali en collaboration avec l’Inter ordre des Pharmaciens d’Afrique (IOPA), l’Intersyndicale des Pharmaciens d’Afrique (ISPHARMA) et l’Association des Centrales d’Achat des Médicaments Essentiels (ACAME).

Elle va regrouper plus de 500 participants multidisciplinaires venant d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique.

Le lancement des activités préparatoires du forum s’est déroulé hier à l’hôtel Salam sous la présidence du secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Doumbia. C’était en présence des présidents de l’ISPHARMA, le Dr Cheick Oumar, de l’IOPA, le Dr Masna Raksala, du FPI Abdoul Doumbia et des présidents des Ordres des pharmaciens du Burkina, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Tchad.

Le thème central de la session est d’une grande actualité en cette période où le monde a été menacé par une épidémie de maladie à virus Ebola, a souligné Ousmane Doumbia. « L’humanité est continuellement menacée par des maladies émergentes face auxquelles nous sommes parfois totalement démunis ou des produits de santé efficaces sont disponibles, mais inabordables pour la grande majorité des habitants de la planète », a-t-il constaté.
Le forum offrira un cadre d’échange aux pharmaciens du monde (francophone, lusophone et anglophone). Il va se dérouler en 3 jours sous forme d’ateliers de formation, de conférence-débats et de tables-ronds animés par des sommités dans leurs domaines respectifs, afin de permettre aux chercheurs du monde d’exposer les résultats de leurs recherches, a-t-il expliqué.

Ousmane Doumbia est persuadé que notre pays saura relever le défi de la réussite du forum, comme en 2005. Il a confirmé l’engagement des autorités et du département à améliorer ce partenariat public-privé qui constitue un bon viatique sur le chemin de la lutte contre la maladie.

L’un des objectifs du forum est justement de promouvoir en Afrique un secteur pharmaceutique qui respecte les normes internationales au bénéfice de la santé publique, a rappelé le président de l’IOPA. « Le produit de santé essentiel pour le pharmacien étant le médicament, les débats autour du thème pourront certainement redynamiser le domaine du médicament en proposant aux différents acteurs l’élaboration et l’adoption des conventions pour l’achat des médicaments essentiels pour le secteur privé et ouvrir ainsi d’autres voies pour l’accès des populations à des médicaments sûrs et de bonne qualité », a estimé le Dr Masna Raksala.

Il a invité à débattre de la question du partenariat public privé, un concept nouveau qui n’est pas à l’abri des difficultés, afin de définir le rôle de chaque contractant et d’adapter les outils au contexte des réalités de chaque pays. Les pays africains dans leur ensemble sont confrontés à des enjeux tels l’accès des médicaments sûrs, de bonne qualité et sans rupture, a souligné le président de l’IOPA.

C’est à l’issue d’une réunion des ministres de la Santé à Yaoundé en 1999, avec la participation de quelques pharmaciens africains, qu’a été relancée l’idée d’une rencontre annuelle de pharmaciens d’Afrique après la disparition de l’API (Association pharmaceutique africaine) a rappelé le président de l’ISPHARMA. Cotonou a abrité en juin 2000 le premier Forum Pharmaceutique International (FPI) regroupant les pharmaciens de 23 pays atour de leurs ordres, syndicats et centrales d’achat.

En quinze éditions, le Forum pharmaceutique international a abordé nombre de thèmes axés sur les problèmes réels de santé publique, relevant particulièrement du domaine du médicament, notamment sur l’accessibilité aux médicaments, l’évolution et les perspectives de la profession, la lutte contre les marchés illicites de médicaments, s’est félicité le Dr Cheick Oumar.

La rencontre de Bamako va permettre de mesurer la place du privé dans le système sanitaire et donc de définir une synergie d’actions publique-privé pour le bien être du patient qui est au centre de toutes les activités.

Le président du Forum, Abdoul Doumbia, a souligné l’importance capitale du thème pour notre pays car « la bonne prise en charge d’un patient n’est ni privée ni publique, mais améliorer la collaboration de ces secteurs est obligatoire pour celle-ci ».

Djibril KAYENTAO

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