Administration symbolique du vaccin contre la polio à un enfant de Mananjary par le président de la République, lors de la cérémonie de lancement de la campagne, hier. Près de 4,3 millions d’enfants de moins de 5 ans sont ciblés, à partir de ce jour, par les 5 jours de campagne de vaccination contre la poliomyélite lancée dans 112 districts sanitaires de Madagascar, hier, à Mananjary.

Depuis hier et jusqu’au 1er mai, les enfants de 0 à 59 mois, sont ciblés par la FAV polio (Fanamafisana ny Andron’ny Vaksiny miaro amin’ny lefakozatra) qui concernera près de 4,3 millions d’enfants dans 112 districts sanitaires du pays. Une décision prise après une suspicion de nouveau poliovirus chez une fillette de trois ans, présentant une paralysie flasque aiguë (PFA). En octobre 2014, en effet, l’Institut Pasteur de Madagascar a rapporté un résultat d’analyses de selles montrant une suspicion de nouveau poliovirus chez cette fillette. Ce cas, détecté à Befotaka, dans le district d’Analalava, et un autre cas similaire survenu en mars 2015 dans le district de Nosy Varika, ont amené à mener des analyses plus poussées sur le profil immunologiques du virus et des missions d’investigation. Ces initiatives ont amené le ministère de la Santé publique et ses partenaires dont notamment l’UNICEF et l’OMS, à mener ces activités de vaccination supplémentaires afin d’éviter le risque d’expansion des cas de nouveau poliovirus.

Couverture vaccinale. En effet, le taux de détection des cas de PFA non polio n’est pas encore satisfaisant à Madagascar où la norme recommandée est de 4 cas détectés pour 100.000 enfants de moins de 15 ans, alors que le pays est à 3,4 actuellement. L’enclavement de certaines zones rurales dont les populations sont, par conséquent, difficiles à atteindre, sont par ailleurs, à l’origine de l’augmentation du nombre d’enfants non vaccinés ou perdus de vue. Les objectifs en matière de vaccination, ne sont ainsi pas encore atteints. Actuellement le taux de couverture vaccinale est de 95% pour le vaccin DTC 3, c’est-à-dire les trois injections du vaccin contre, entre autres, la diphtérie, tétanos et la coqueluche) dans 90% des districts du pays. On note ces dernières années, une baisse du taux de vaccination de routine. Le pourcentage des enfants de 12 à 23 mois ayant reçu tous les vaccins nécessaires est passé de 61,6 % à 51,1% en 2012. « Afin de redresser la barre, la formation des personnels de santé, le respect de la chaîne de froid pour la conservation des vaccins, sont nécessaires », déclare le représentant résident de l’UNICEF, Elke Wisch. Faut-il rappeler qu’à Madagascar, 44.000 enfants par an, soit 120 enfants par jour, meurent de maladies pourtant évitables par la vaccination.

Porte-à-porte. Afin d’atteindre le plus grand nombre d’enfants, la présente campagne de vaccination se fera en porte-à-porte. Les équipes mobiles qui effectueront ces séances de vaccination au sein des communautés, auront pour objectif de ne laisser aucun enfant de côté. Chacun d’eux reçoit par voie orale le vaccin qui les immunisera de la poliomyélite. Les leaders traditionnels et religieux sont également fortement mobilisés dans le cadre de cette campagne, en sensibilisant les communautés en vue de facilité l’atteinte des objectifs.

En marge de la cérémonie de lancement de la campagne, hier, les nouveaux professeurs agrégés qui s’installeront très prochainement dans la province de Fianarantsoa ont également été présentés officiellement, hier, tandis que les paramédicaux qui prendront sous peu leurs fonctions dans la même province ont reçu officiellement leur décision d’affectation. Leur prochaine mise en place entre dans le cadre de l’objectif du ministère de la Santé, de rouvrir 100 formations sanitaires fermées, dans une durée de 100 jours.

Hanitra R.

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