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Histoire vécue : le retour des survivants d’Ebola

Guinée Conakry Info | Guinée | 06/07/2015 | Lire l'article original

Le village de Dixinn Bouramaya a un air de fête ce samedi 4 juillet 2015. Les femmes s’affairent à placer des chaises, les enfants balayent sous l’arbre à palabre, et les hommes en petits groupes installent des kits d’hygiène, en papotant allègrement. A n’en pas douter un événement se prépare ici. Du minaret du village, en ce mois de ramadan, on entend un mégaphone diffuser des cantiques et des prêches. L’attente est fébrile. Le chef du district, El Hadj Boubacar Camara, dans son boubou noir rayé de blanc, agrémenté d’une chéchia assortie, rayonne de majesté, à ses côtés, l’imam du village, les responsables des jeunes et des femmes. Tout son monde est là. Il est heureux. Puis soudain, un éclat de voix : ‘’E bara so !’’, ce qui signifie en langue du terroir, le soso « Ils sont arrivés ! » Il est 11 heures TU.

Voilà le coordinateur national de la lutte contre la maladie a virus Ebola, Dr Sakoba Keita, venu spécialement de Conakry, la capitale guinéenne, pour assister au retour de huit malades guéris d’Ebola., des hommes et des femmes et surtout une enfant dont la mère a été malheureusement par la maladie à virus Ebola. Ils sont tous originaires de ce village, de cette communauté. Et ont été libérés, il y a moins de deux jours pour certains, par les centres de traitement des préfectures de Coyah et Kindia, distants de là d’une centaine de kilomètres, pour le premier et du double pour la seconde.

Dr Sakoba Keita est là pour apporter aux guéris et leur communauté, la preuve de la solidarité nationale et internationale, car la Guinée et ses différents partenaires que sont l’UNICEF, l’OMS, la Banque Mondiale, CDC, la Croix Rouge et autres se sont sérieusement mobilisés pour cette cause, en apportant les appuis financiers, techniques et humains pour contrer la terrible maladie.

Par exemple, toutes les huit personnes revenues (trois femmes, quatre hommes et une fillette) ont reçu de la coordination préfectorale de lutte contre Ebola, un kit de réinsertion composée d’un sac de riz, de l’huile et d’une somme d’argent (environ 200 dollars américains). Un geste pour les aider à garder un bon état nutritionnel, mais aussi à retrouver le chemin du travail, de l’indépendance, une espèce de ‘’compensation’’ pour leur permettre de se retrouver un peu, après frôlé l’irréparable. La part de la petite de 18 mois, a été remise à son père, Mohamed Sylla, le porte-parole pour la circonstance, des ‘’survivants d’Ebola’’.

La délégation est à peine assise, qu’El Hadj Boubacar Camara, le chef du district prend la parole pour saluer les hôtes en ces termes : « Votre arrivée nous comble, par ce que vous nous aviez compris, dans les moments les plus durs, quand ici, on ne voulait point entendre parler d’Ebola et que nous chassions avec des pierres tous ceux qui vous voulaient nous en parler. Malgré tout, vous aviez tout risque et envoyé des équipes, une radio, pour nous parler, encore et encore, pour enfin, nous convaincre et faire revenir ceux qui avaient fui !Ceux qui étaient malades entre nous ont été transportés à Coyah et Kindia, pour se faire soigner ; mais, nous étions tous convaincus, qu’ils allaient pour mourir... Merci ! Ils sont aujourd’hui de retour parmi nous, même plus gros que lorsqu’ils partaient ! (rires dans le public) Nous avons vu la vérité et nous avons compris... »

Quand intervient le coordinateur national, c’est d’abord pour rappeler à tous le sens du devoir et la force de la solidarité quand le malheur ou la maladie frappe à la porte. Il explique la gravite de cette maladie, la dangerosité d’Ebola et sa violence contre les traditions culturelles nationales : « Chez nous, saluer, se donner la main, se toucher, c’est souvent preuve de sympathie, voire d’empathie, mais l’arrivée d’Ebola a mis fin à ce type de relations. Ne pas se ‘’serrer les pinces’’ est devenu aujourd’hui un tabou qui frustre beaucoup d’entre nous. Mais pour vaincre ‘’cette sale maladie’’, on doit respecter ces consignes, pour ne pas que vous connaissiez le drame que ceux qui vous reviennent aujourd’hui, ont vécu ».

Mesurant l’effet de ses propos sur la foule, il poursuit : « Chacun aime ses parents, mais quand Ebola touche un de vous, évitez de le toucher ou de manipuler son corps en cas de mort, cela pourrait faire de vous un cas ‘’contact’’, donc susceptible de développer la maladie. Ebola tue, pour ne pas compromettre votre postérité et les vôtres, respectez les consignes qui vous sont données par les spécialistes de l’OMS, de l’UNICEF, CDC, de la Croix Rouge et toutes les ONG qui viennent vous voir... »

Les populations sont attentives. L’imam acquiesce de la tête. Son adhésion dans cette société si croyante est importante. Les mobilisateurs sociaux, les médecins et les agents de santé et les hommes de la sécurité présents, suivent avec un intérêt évident l’intervention du coordinateur qui finit par s’adresser à Mohamed Sylla, le porte-parole des ‘’survivants d’Ebola’’.

Ce dernier hésite un instant, puis place dans une bonne position, la fillette sur ses jambes. Cet être innocent dit-il est le souvenir qu’il gardera du passage sur terre de son épouse qu’Ebola a emporté les premiers jours de sa survenue au village de Dixinn Bouramaya. Il retient ses larmes et dit d’une voix émue, il dit : « Quand nous partions, nous n’avions plus d’espoir avec tout ce que nous entendions de nos voisins. Certains pleuraient, ils pensaient que nous allions pour être tué. Qu’on allait retirer certains de nos organes et nos sangs, pour les exporter à l’étranger. Nous croyions que nous étions fichus. Mais, quand nous sommes arrivés au Centre traitement, l’accueil que nous avions reçu, était tellement diffèrent de tout ce que l’on nous avait dit, que nous nous sommes crus dans une seconde famille. Et les docteurs, je vous le dis, étaient bien nos frères guinéens ! Alors, on s’est bien occupe de nous, nous avons été soignés, et grâce à Dieu et a tous ces travailleurs de qualité, nous voilà devant vous, bien vivant ! Dieu merci ! »

La communauté applaudit, le coordinateur le remercie et avant de quitter les habitants de Dixinn Bouramaya, Dr Sakoba Keita leur lance un dernier conseil : « N’oubliez jamais de vous laver les mains. Un geste banal mais qui peut vous sauver la vie contre le choléra, même contre Ebola et beaucoup d’autres maladies ».

Justin MOREL Junior

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