Chasse ouverte à la poliomyélite. La campagne nationale de riposte contre la polio a débuté hier, et ce, jusqu’à vendredi. Elle cible les enfants de 0 à 15 ans, qui sont estimés au nombre de 11 300 000. Pour une première, les enfants des rues d’Antananarivo, au nombre de vingt-deux mille sont des cibles spéciaux, d’après la direction de la santé publique auprès de la mairie d’Antananarivo-ville.

Les autorités sanitaires, en collaboration avec une vingtaine d’associations et d’ONG qui œuvrent auprès des sans-abri, ont pu les rassembler hier, au Tranom­pokonolona Analakely, pour recevoir l’immunisation par voie orale. L’objectif de la campagne est d’en immuniser neuf mille. Ceux qui restent seront vaccinés lors de la troisième campagne qui est prévue se tenir du 16 au 20 octobre prochain.
De nombreux enfants des rues sont qualifiés «à risque » du virus de la polio qui est favorisé par la défécation à l’air libre, l’insalubrité de l’eau et le changement climatique, du fait qu’ils n’ont jamais été immunisés. C’est le cas de Faratiana Rasoarimalala, une fillette de cinq ans qui vit sous les arcades Analakely avec sa mère, Renette Rasoarimalala. Cette dernière raconte.

Prévention

« Ma fille n’a jamais été vaccinée parce qu’aucune formation sanitaire n’accepte de le faire sans la présentation d’un carnet de vaccination. Je ne sais pas si c’est dû à cela mais elle tombe souvent malade et maintenant des boutons apparaissent sur son visage et sur son corps. Des animateurs de santé sont venus nous voir pour me convaincre de la faire vacciner ce jour-même ».

Le VDPV (Virus Dérivé du Vaccin Polio) se fait de plus en plus menaçant depuis l’année dernière lorsqu’un cas a été confirmé par le service de la vaccination. Depuis le mois de juillet, onze autres cas ont été détectés, d’où l’engagement des partenaires du ministère de la Santé publique, notamment l’OMS, l’UNICEF, l’Alliance Mondiale pour les Vaccins et l’Immunisation (GAVI), l’USAID, le Rotary International et la Fondation Telma, dans la campagne de riposte.

« La poliomyélite n’a pas de remèdes spécifiques. La vaccination en est le seul moyen de prévention », note le docteur Marius Rakotomanga, chef de service de la vaccination.

Outre les formations sanitaires, les écoles, les églises et les lieux à fortes affluences d’enfants, les autorités optent pour la stratégie avancée. Vingt-deux mille agents vaccinateurs, enregistreurs et mobilisateurs sont déployés pour faire du porte-à-porte afin d’atteindre tous les cibles, y compris ceux des zones reculées.

Michella Raharisoa

Lire l'article original