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L'Express | Maurice | 17/01/2007 | Lire l'article original
Et que compte faire le commissaire à la Santé face à la situation ? “Ces cas ne datent pas d’hier. Chez ces femmes enceintes, trois ont déjà accouché. Nous allons faire un suivi. Pour les autres cas aussi. Nous allons également intensifier notre campagne dans les écoles, sur les lieux de travail et dans les villages.”
Karl Legentil, travailleur social, pense que, vu la superficie de l’île, la situation est “très alarmante”. Il estime que la société civile et les autorités doivent agir au plus vite. “On ne peut continuer à faire la sourde oreille ou à faire semblant. Il faut dire la vérité aux Rodriguais et même les choquer pour qu’ils prennent conscience du danger que cela représente pour nous ici”, constate Karl Gentil.
Si les cas de séropositivité ont augmenté, le travailleur social pense que les unités responsables de ce problème ont été trop minées de l’intérieur par la politique partisane. “D’où l’absence des ressources humaines et d’une structure solide pour attaquer le SIDA dès le commencement”, constate Karl.
Une politique de vérité
Dhiren Moher, président de Prévention pour la lutte contre le SIDA (Pils), juge la situation inquiétante. “Etant une petite île, le SIDA est une bombe à retardement pour l’île. Je le dis parce que nous recevons régulièrement des appels venant de Rodrigues et des visites. Ces personnes séropositives viennent discrètement au bureau pour se confier. Nous avons vu la détresse de ces femmes enceintes qui ont appris qu’elles étaient séropositives.”
Avec 13 cas enregistrés, le président pense qu’il ne faut pas cacher la vérité à la population, mais tout lui dire sur le SIDA et les précautions à prendre.
Selon Dhiren Moher, le va-et-vient entre les deux îles augmente les risques. Il cite, le cas des marins pêcheurs rodriguais qui, après une longue campagne de pêche avec un peu d’argent en poche, retournent habiter chez leurs proches à Maurice, dans certains quartiers spécifiques ou à Rodrigues ou chez des voisins qui vivent dans la promiscuité.
Faute de finances et de ressources humaines, le président de Pils dit regretter que son association n’ait pas accordé plus d’attention au problème du SIDA. “Nous avons un peu abandonné Rodrigues”, avoue-t-il mais “nous allons nous rattraper pour empêcher la propagation”.
En septembre de l’année dernière, Anita Rungutty-Wong, chargée de cours à l’université de Maurice, a effectué une étude sur la grossesse précoce à Rodrigues dans la tranche d’âge des moins de 13-15 ans et de plus de 16 ans à partir de données recueillies entre 2001 et 2005. Cette étude a révélé qu’environ 84% de filles sont consentantes pour avoir des relations sexuelles avec leurs partenaires et 38 % en sont à leur première expérience sexuelle. Des quelque 150 filles interrogées, l’étude a également révélé que 70 cas se situent dans la tranche d’âge de 13-15 ans et 679 autres dans la fourchette de plus de 16 ans.
Le rapport a mis en exergue le cercle infernal dans lequel se retrouve l’adolescente qui devient mère prématurément. 43 % des cas sont des filles mères et certaines vivaient dans des sexually charged environments.
Outre les endroits fréquentés par ces jeunes pour leurs activités sexuelles et le rôle des parents, l’étude révèle que les jeunes filles, surtout celles qui n’ont jamais été à l’école, n’ont pas accès ou ne savent pas se servir des méthodes contraceptives.
Jocelyn ROSE, Joyce JHABEEMISUR
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