Une épidémie de conjonctivite, couramment appelée « APPOLO », sévit actuellement dans la capitale. De nombreuses personnes sont, en effet, atteintes de cette « maladie des yeux rouges » hautement contagieuse, une affection courante des yeux que les gens se transmettent très facilement.L’Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (CHU-IOTA) a enregistré les premiers cas, voilà une semaine. Depuis, cette maladie est devenue le motif de nombreuses consultations au niveau de la structure hospitalière spécialisée dans les maladies oculaires.

Selon le professeur Sanoussi Bamani, ophtalmologiste au CHU-IOTA, la maladie est transmise rapidement de personne à personne parce que la plupart du temps les gens ne se rendent pas compte qu’ils ont affaire à la conjonctivite « APPOLO ». Ils ne prennent donc pas de mesures de prévention et contaminent très vite d’autres personnes.

Le spécialiste définit la conjonctivite comme une inflammation de la membrane recouvrant la face antérieure de l’œil et l’intérieur des paupières. C’est une infection mineure mais qui peut avoir des répercussions graves. Surtout, note-t–il, celle qui nous concerne actuellement : la conjonctivite hémorragique. Parmi les différentes formes de conjonctivites, souligne-t-il, celle-ci est la plus contagieuse car elle se transmet très facilement.
La conjonctivite hémorragique se manifeste par des douleurs importantes : une sensation de petits de cailloux ou de poussières sous la paupière, une rougeur de la conjonctive et une sorte de suffusion hémorragique sur la conjonctive. C’est cette suffusion hémorragique qui la différencie des autres, car il y a des flaques de sang sur la conjonctive.

Le temps d’occupation de la maladie est de dix jours mais peut aller jusqu’à 20 jours. Comme pour toute infection virale, le toubib prévient que cette maladie n’a pas de traitement spécifique.

Une fois qu’on fait une conjonctivite « APPOLO », il y a un temps d’occupation obligatoire. Dans quelques rares cas, elle peut aller jusqu’à 15 ou 20 jours. « Ce que nous donnons, c’est uniquement pour soulager la douleur et éviter la surinfection, sinon il n’y a pas de traitement antiviral », confirme Sanoussi Bamani tout en précisant que la conjonctivite peut évoluer même après les traitements. De son point de vue, le seul remède efficace, est la prévention.
Et en cette période d’épidémie, il est important de tout faire pour s’en prémunir. Les mesures de prévention doivent être appliquées non seulement par les personnes déjà atteintes mais aussi par celles qui ne le sont pas.

Le professeur Sanoussi Bamani conseille ainsi aux personnes qui portent déjà la conjonctivite de se laver les mains au savon après chaque geste pour éviter la transmission. Celles qui ne le sont pas doivent se laver fréquemment les mains, éviter de serrer les mains, d’être en contact direct avec les personnes déjà atteintes et éviter de se toucher les yeux. Toujours en parlant des personnes non atteintes, le spécialiste les invite à ne rien entreprendre sans se laver les mains au savon après un contact avec un malade. « Cela ne sert à rien de mettre en avant les médicaments, mais il faut préconiser ces mesures de précautions », insiste-t-il.

Dans les hôpitaux, l’ophtalmologiste conseille de prendre des mesures pour éviter la transmission avec les instruments utilisés pour prendre la tension de l’œil. Il lance un appel à la population afin d’abandonner la pratique de se serrer tout le temps les mains, aux chefs de famille d’être prudents pour éviter la diffusion et aux enseignants d’adopter l’éducation scolaire.

Le spécialiste prodigue quelques conseils pratiques à observer. Se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique. Éviter de se frotter les yeux. Utiliser de l’eau propre ou un mouchoir en papier à usage unique et non de la salive ou un tissu pour nettoyer les yeux. Éviter de toucher une personne atteinte de conjonctivite surtout au niveau du visage et des mains. Ne pas partager les serviettes de toilette et le linge de lit. Éviter de toucher des objets utilisés par des personnes atteintes.

Fatoumata Napho

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