Santé Mali Rhône-Alpes (SMARA), une organisation œuvrant à l’amélioration de la santé des populations par l’information et la formation des agents, a une histoire qui mérite d’être contée. En 1985, la région Rhône-Alpes en France manifeste son intérêt pour la remise en eau des lacs Tanda et Kabara. Une équipe de volontaires dont des médecins, est dépêchée sur place pour apprécier la situation mais aussi évaluer les risques de maladies hydriques liés à la remise en eau de ces plans d’eau. Ainsi est venue l’idée de création de SMARA à ces humanistes convaincus. Ils ont jugé utile de créer l’organisation pour porter aide et assistance aux populations de la région de Tombouctou, dans le domaine de la santé.

L’organisation a fêté ses 30 ans par anticipation en fin décembre passé à Lyon. Mais puisque l’initiative a pris corps à partir de la remise en eau des lacs maliens, les responsables de SMARA, notamment le président, le Dr Bruno Moulinier, et ses collègues ont décidé de remettre ça dans notre pays. Ainsi le 27 octobre dernier, s’est tenue la cérémonie de lancement des activités commémoratives du 30è anniversaire de l’organisation.

La célébration a été mise à profit par SMARA pour envoyer une équipe médicale soigner des malades à Tombouctou. L’organisation de consultations accompagnées de médicaments et d’interventions gratuites répond à la logique de mettre des praticiens spécialisés au service des malades dans les districts sanitaires de Niafunké, Diré et Goundam. Il n’est, en effet, pas évident pour les malades de ces contrées d’accéder à des consultations spécialisées. L’équipe dépêchée par SMARA comprend un dermatologue, un pédiatre et un ophtalmologiste. Ces spécialistes consacreront 7 jours de consultations à chaque district sanitaire. Ils passeront donc 21 jours à consulter, soigner, voire opérer des malades souffrant de cataracte.

Envoyer une équipe médicale à Tombouctou, il fallait le faire. Et SMARA l’a osé. La conviction que le malade doit rester au cœur des préoccupations sanitaires sous-tend la logique de Santé Mali Rhône-Alpes. L’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant intègre les priorités de l’organisation. Celle-ci a toujours démontré une capacité à secourir les populations, même dans les situations tragiques. Ses actions humanitaires dans la région de Tombouctou en attestent éloquemment.

La vie de SMARA peut se diviser en trois étapes essentielles dans le cadre du compagnonnage. La première a été marquée par des missions humanitaires de médecins rhônalpins dans la zone d’intervention de SMARA. Dans une deuxième étape, les praticiens rhônalpins officiaient en tandem avec des spécialistes maliens et procédaient ainsi à un transfert de connaissances médicales. La troisième étape qui remonte à 2010, a vu les seuls médecins maliens déployés sur le terrain apporter des soins de qualité dans différentes disciplines, notamment en dermatologie, pédiatrie et ophtalmologie. SMARA multiplie les initiatives et les actions pour que nos praticiens répondent aux préoccupations de santé de nos compatriotes de la région de Tombouctou d’où son slogan pédagogique : « Aider les Maliens à soigner les Maliens ».

Le bilan de SMARA dans la région de Tombouctou parle de lui-même. L’organisation a initié et accompagné l’installation du premier médecin dans un centre périphérique à Tombouctou, la construction et l’équipement du centre de santé communautaire (Cscom) de Dianké, anciennement poste avancé des lacs de Dianké.
En outre, elle a financé la formation initiale et continue de plus de 200 agents de centres de santé. SMARA a aussi apporté un coup de main à de nombreux établissements sanitaires de la région, en termes de relèvement du plateau technique et de formation. Elle a développé une expertise dans le compagnonnage et donne depuis quelques années des bourses à des étudiants en médecine.

Célébrer le 30è anniversaire de SMARA, sans organiser d’activités à Tombouctou, aurait eu un goût d’inachevé, a expliqué Souleymane Sidibé, le directeur de SMARA dans notre pays. Il a justifié l’organisation de ces consultations accompagnées de médicaments par l’urgence et la nécessité d’accompagner les populations de la zone d’intervention de son organisation dans la prise en charge de leurs préoccupations sanitaires. Ce dispositif est installé pour prendre en compte les besoins sanitaires des malades dans ces différents districts sanitaires, a-t-il expliqué.
Souleymane Sidibé a précisé que l’ophtalmologiste opérera également des cataractes. Il a indiqué que son organisation veut accompagner les populations dans un contexte post-crise. A ce propos, il était plus pertinent, de son point de vue, de fêter les 30 ans par une action médicale. Un film documentaire a été réalisé sur les 30 ans de Santé Mali Rhône-Alpes.

B. DOUMBIA

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