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Sidwaya | Burkina Faso | 30/11/2015 | Lire l'article original
Dans le cadre la coopération bilatérale entre le Burkina Faso et la République arabe d’Egypte, une délégation de deux chercheurs et médecins égyptiens a présenté une nouvelle méthode de lutte contre le paludisme aux responsables du ministère de la Santé. La nouvelle technique est basée sur l’élimination des larves de moustiques, vecteurs du plasmodium, le parasite du paludisme.
L’Institut égyptien de recherches innovantes et développement (INRAD) a découvert en 2009 une méthode de lutte contre le paludisme. La technique consiste en la pulvérisation des gites larvaires de moustiques pour étouffer leur prolifération. Elle a été déjà expérimentée dans des pays comme l’Ouganda, l’Ethiopie et le Sud-Soudan avec des résultats satisfaisants. Pour faire part de cette nouvelle expérience de lutte contre la malaria, le directeur exécutif de l’INRAD, Dr Ali Walid et son collègue Dr Tarek El-Tayeb ont séjourné au Burkina Faso, dans le cadre de la coopération médicale. De l’avis du Dr Walid, la méthode de lutte contre le paludisme est focalisée sur l’élimination des larves à partir desquelles les moustiques se développent. Elle consiste à pulvériser un produit fait à partir de plantes naturelles dans les gites larvaires. Cette substance naturelle pulvérisée dans les gites sera par la suite consommée par les larves. Après cette étape, le contact des larves avec le soleil crée un mécanisme chimique qui les détruit. La méthode appelée : « la thérapie par la photo dynamique » a pour objectif de mettre fin au processus de prolifération des agents vecteurs du plasmodium pour réduire sensiblement les cas de paludisme. L’avantage de la thérapie, selon le Dr Ali Walid, est que le produit utilisé pour combattre les larves de moustiques est d’origine naturelle. « Le produit est naturel et ne contient aucun produit chimique. Il a même été agréé par l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA). Ce produit tue les moustiques sans avoir des effets néfastes sur l’environnement », a expliqué le Dr Ali A. Walid.
« Une efficacité évaluée à 95% »
Il a ajouté que l’efficacité de la méthode est évaluée à 95% dans l’éradication de la chaîne de développement des moustiques. « Si les autorités burkinabè acceptent l’intervention de cette thérapie de lutte contre le paludisme, à l’avenir, on pourrait envisager la possibilité de fabriquer le produit sur place. Nous allons également former 500 personnes qui vont prendre part à la mise en place du projet au Burkina Faso. Nous ne sommes pas venus uniquement pour lutter contre le paludisme, nous sommes venus pour contribuer à son éradication », a laissé entendre Dr Tarek El-Tayeb. Le directeur exécutif de l’INRAD a précisé que si les échanges venaient à être concluants pour l’intervention du projet, une cartographie préalable des gites larvaires de toute l’étendue du territoire doit être effectuée. La délégation a dit être satisfaite du premier contact qu’elle a eu avec les responsables du ministère de la Santé. Elle a ajouté être séduite par l’organisation dont le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) fait preuve. Pour le coordonnateur du PNLP, Dr Yacouba Savadogo, environ 30% de cas de décès au Burkina Faso sont dus au paludisme, 60% des hospitalisations sont relatives à cette maladie et 50% des motifs de consultations y sont également liés. Il a indiqué que la lutte contre le paludisme est pluridimensionnelle et la lutte anti-larvaire en est une composante. « De 2011 à 2013, nous avions initié un projet de lutte anti-larvaire, mais les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes. Ce nouveau projet anti larvaire proposé par les Egyptiens sera apprécié à l’interne sur le plan technique et soumis à nos supérieurs pour la décision finale. Mais je dois avouer que leur initiative est louable de par sa nouveauté et les avantages qu’elle présente », a expliqué Dr Savadogo. Quant à l’ambassadeur d’Egypte au Burkina Faso, Hisham Nagi, il a déclaré que le séjour de ses compatriotes au « pays des Hommes intègres » pour parler de leur technique de lutte contre le paludisme est une des facettes de la coopération bilatérale. Il a souhaité que le projet aboutisse et contribue efficacement à lutter contre le paludisme.
Karim BADOLO
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