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Le patriote | Côte d'Ivoire | 24/01/2007 | Lire l'article original
Et la lutte contre la dracunculose (maladie du ver de Guinée) a permis de réduire de 97% le nombre de cas ces dernières années. Concernant les maladies étables de l’enfant, le nombre de décès par rougeole a diminué de plus de 50% depuis 1999. Le rapport précise également que dans 37 des 46 Etats africains, la vaccination contre la rougeole atteint ou même dépasse les 60%. Une autre réussite, souligne l’OMS est l’amélioration de l’accès aux soins prénataux. De nombreux pays africains ont atteint le taux relativement élevé de 70% des femmes d’Afrique subsaharienne bénéficiant au moins d’une consultation prénatale.
Certains pays ont élargi l’indication de ces consultations, les utilisant pour fournir, en plus de la préparation à la naissance, des dépistages pour le virus du SIDA, la tuberculose et le paludisme. Tous ces succès ne parviennent pas cependant à occulter l’immense problème de la santé en Afrique. « Dans une grande partie de la région africaine, il n’y a pas eu d’amélioration ou peu en matière de santé de la mère, du nouveau né et de l’enfant depuis la fin des années 80. Dans certains endroits, une partie des progrès faits après l’indépendance a été anéantie » admet l’OMS. La pandémie du SIDA quant à elle continue de dévaster l’Afrique, où vit 11% de la population mondiale.
Mais où l’on compte 60% des personnes vivant avec le VIH. Actuellement plus de 800 000 africains reçoivent un traitement efficace contre le virus, alors qu’ils étaient huit fois moins en décembre 2003. Mais cela n’empêche pas qu’au moins 90% de la population séropositive, ignorent porter le virus à cause “du coût et de la disponibilité des tests de dépistage”. Selon les experts de l’organisation mondiale de la santé, le fait que les anti-rétroviraux (ARV) soient désormais disponibles à une plus grande échelle, devrait encourager davantage de personnes à demander un dépistage.
Reste que le paludisme, malgré les politiques publiques plus offensives, tue encore chaque année plus d’un million de personnes dont plus de 90% d’Africains. Aussi, les mères et les enfants du continent prennent-ils le plus risque de mortalité, lors de la grossesse et de l’accouchement. Reste encore que la connexion tuberculose et VIH, non seulement ne recule pas selon l’OMS, mais tue plus que jamais. A cela, s’ajoute le nombre de maladies non transmissibles telles que l’accident vasculaire cérébral, le diabète, le cancer et les cardiopathies ; généralement considérées comme des maladies de l’occident ; mais de plus en plus courantes en Afrique. Ce double fardeau pèse sur l’Afrique dont les systèmes de santé sont rarement à la hauteur. Pour le directeur du bureau régional de l’Afrique de l’OMS, le Dr Luis Gomes Sambo, le défi à relever qui appelle les gouvernements africains et leurs partenaires “c’est de mieux coordonner la prestation de soins et à faire en sorte que les fonds soient utilisés de façon responsable au profit des africains”.
Pallier le manque d’effectifs
Des pays comme le Botswana ont investi dans des programmes de soins communautaires à domicile. Pour pallier le manque d’effectifs médicaux, des professionnels de la santé dispensent des formations de base à des membres de la famille de malades du SIDA. Les agents de santé communautaires leur apprennent comment soigner leur parent. Et éviter la contamination des autres membres de la famille par le virus et vérifier que le malade prend ses médicaments tous les jours. Il est connu selon le rapport qu’il y a plus de médecins malawites dans la ville anglaise de Manchester que dans le Malawi. Cet exode de personnels médicaux, concerne presque tous les pays africains. Et chacun tente de trouver une parade. Diverses solutions ont été tentées : permettre aux soignants d’exercer dans le secteur privé tout en travaillant dans le public ; augmenter les salaires, améliorer les conditions de travail. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’Afrique se soigne mieux, malgré les maladies dévastatrices. Tels le SIDA, le paludisme et la tuberculose.
Anzoumana Cissé
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