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L'Express | Maurice | 16/02/2007 | Lire l'article original
Les problèmes oto-rhino-laryngologie (ORL) constituent la première cause de consultation dans les premières années de l’enfance. Depuis quelques années, le nombre de consultations dans les hôpitaux est en hausse constante. Faisons-nous pour autant face à une explosion des infections ORL ? Le Dr Dinasing y voit plutôt un changement de mentalité. “Autrefois, les mères ne travaillaient pas et parvenaient à soulager leur enfant avec des remèdes de grand-mère. De nos jours, nous notons un changement de mentalité et de méthode de garde”, dit-il.
Les petits sont souvent gardés dans des crèches. Or, à la crèche, par crainte d’épidémie, on alerte les parents pour qu’ils fassent soigner leur enfant dès qu’il a le nez qui coule. Les parents sont amenés à consulter plus souvent, ce qui explique en partie cette augmentation.
Le nombre croissant de cas de rhino-pharyngite est aussi lié aux différentes variétés de virus à l’origine de la maladie. Le Dr Dinasing souligne la capacité de ces virus à changer leur code génétique, d’où également la hausse dans le nombre de cas notés.
À l’hôpital du Nord, on estime que 50 % des consultations chez les enfants sont liées à la rhino-pharyngite. “La rhino-pharyngite est un passage obligé de la petite enfance. Étant donné le nombre de virus qui causent la maladie, l’enfant tombera malade souvent”, explique le Dr Chand Domah, consultant en pédiatrie à l’hôpital du Nord.
Mais il existe des traitements efficaces pour soulager les petits. On recommande la prise de paracétamol, un lavage de nez régulier par des gouttes de sérum physiologique. On note souvent une baisse d’appétit chez les enfants, d’où la nécessité de les hydrater aussi souvent que possible. L’allaitement doit être maintenu.
Le Dr Dinasing conseille pour sa part aux parents de ne pas donner aux enfants de moins de deux ans des médicaments contre le rhume le soir. “Chez les petits, l’œsophage n’est pas encore bien développé. La prise de ces médicaments le soir peut entraîner des problèmes d’aspiration au niveau des bronches et causer l’étouffement.”
Si cette infection n’est pas bien traitée, elle peut être le point de départ de complications comme l’otite, une maladie peu connue des parents. Environ 2 % des enfants souffrant de rhino-pharyngite en est atteint chaque année. “C’est l’infection bactérienne de la gorge qui infecte le tube d’Eustache. L’oreille moyenne est alors infectée ce qu’on appelle une otite aiguë”, poursuit le Dr Domah. On a alors recours au traitement antibiotique qui réduit les complications. Certains médecins estiment, pourtant, qu’une utilisation trop répétée d’antibiotiques peut engendrer des germes résistants aux traitements. On risque alors de noter plus de résistances aux germes qu’auparavant dans des cas d’otites moyennes, aiguës, purulentes et bactériennes.
Bindu BOYJOO
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