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Système de santé au Burkina Faso : L’autre facette cachée de l’infirmier

Le Faso | Burkina Faso | 26/02/2018 | Lire l'article original

Ceci est une tribune d’un de nos lecteurs GNADA B. Wilfried, infirmier. Il se prononce sur la fonction infirmière. Depuis l’avènement des systèmes modernes de santé au Burkina Faso, l’infirmier est l’un des acteurs clé dans la mise en œuvre. Cependant, si cette place prépondérante peut être reconnue à ce dernier, il n’en demeure pas moins que le rôle joué par celui-ci n’est pas clairement exprimé. Aussi, on peut se demander si l’infirmier n’assurait que son rôle propre.

Au Burkina Faso, l’infirmier se situe à tous les niveaux de l’organisation du système de santé. Il semble le plus familier vis à vis des populations qu’on n’ait point besoin de démonter. C’est lui, qui à travers les campagnes et villes tente de restaurer, maintenir, prévenir et promouvoir la santé au profit des individus et des communautés.
D’un côté, l’infirmier est considéré comme le “petit docteur” et remplace le médecin lorsque celui-ci ne s’y trouve pas (cas des CSPS, CM, CMA). Dans ce cas, il a la charge de la consultation des malades (clinique médicale) mais aussi assure la dispensation des soins.

D’un autre côté, lorsqu’un médecin existe (cas des hôpitaux) l’infirmier s’occupe exclusivement des soins infirmiers, ce qui constitue selon la déontologie infirmière, le rôle propre de celui-ci.

Ainsi dans les pays en voie de développement en général et au Burkina Faso en particulier, l’infirmier jouerait un double rôle. Celui du médecin d’une part et le rôle infirmier qui est le sien d’autre part.

Mais cette double carapace revêtue par l’infirmier semble comporter des incompréhensions voire des insuffisances.

En effet, lorsqu’on est dans le premier cas, l’infirmier assure un rôle qui n’est pas le sien, la clinique médicale étant du ressort du médecin. Il l’exerce à la faveur d’une soi-disant dérogation qui n’est régie que par un simple décret (cas des TOES). En tout cas, il n’existe pas jusqu’alors un cadre juridique telle une loi qui réglemente cette pratique secondaire de l’infirmier. Il n’y a que des guides et algorithmes qui sont conçus à l’intention de l’infirmier dans cette pratique, en la manière de mécaniser ce professionnel de santé.

Or, la profession infirmière est une discipline, un métier autonome, libéral, indépendant des autres professions de la santé. Elle est la plus ancienne de toutes les professions en santé. Elle est dotée d’une déontologie qui encadre son exercice. Elle dispose des règles, des méthodes, des principes, des procédures qui définissent l’angle de son application. L’infirmier est une personne dont le métier est de délivrer des soins. Le soin infirmier, selon Florence Nightingale 1859, une des pionniers de la profession infirmière, est une réponse apportée à un besoin ou une attente du patient, un acte accompli en vue de lutter contre la maladie ou les perturbations qu’elle provoque. Une autre pionnière, Virginia Handerson définit les soins infirmiers ainsi :

  • une aide apportée à la personne malade ;
  • une assistance à la personne dans les activités qu’elle ne peut faire elle-même par manque de force, de volonté ou de connaissance afin de conserver ou de rétablir son indépendance dans la satisfaction de ses besoins fondamentaux ;
  • le cas échéant, un accompagnement vers une mort paisible.

La profession infirmière requiert à l’infirmier un rôle propre, distinct et indépendant des autres professions en santé, en l’occurrence celle du médecin. La relation entretenue par l’infirmier et le médecin n’est que des obligations morales réciproques et des devoirs communs envers le malade. Ils partagent le même souci d’indépendance professionnelle avec un respect porté à chaque profession et en la personne de chacun d’eux. Ils respectent la relation entre l’autre et le malade. C’est dans ces aspects que l’on doit percevoir l’originalité de l’infirmier et de son rôle.

Malheureusement cette originalité est loin d’être réalité au Burkina Faso où il s’agit d’un dualisme professionnel porté par l’infirmier à la faveur des insuffisances politiques. Cette dualité ne saurait cependant se résumer à un simple fait.
Plutôt, la profession infirmière se trouve immergée par un second rôle que l’infirmier subit et qui n’est pourtant pas le sien. Le rôle propre est laissé pour compte car peu de politiques permettent son développement. Bien au contraire, la profession infirmière devient un métier qui semble mal connu et méprisé dans le quotidien des Burkinabè. L’infirmier est à tort considéré comme un "petit" médecin, au pire des cas un subalterne de ce dernier. En effet, lorsque nous dénoncions la mécanisation de la santé et du système de santé au Burkina Faso le 30 janvier dernier, les plus septiques se sont lancés à une comparaison de l’infirmier et du médecin. C’est justement parce que ces bonnes gens ignorent totalement de la profession infirmière.

En outre, l’infirmier ainsi que sa profession ne disposent d’aucune protection puisqu’il assume un rôle qui n’est pas le sien et cela en marge d’une réglementation juridiquement valable. Autrement, comment Mr Nongzanga Kabore peut-il être rendu coupable pour "non assistance à personne en danger " et jugé le 31 janvier passé alors que l’ORDRE DES INFIRMIERS qui est aussi le sien n’a même pas l’opportunité de statuer sur une faute professionnelle.

Il est pourtant un infirmier spécialiste, investi d’un serment, qui devait, même s’il n’était pas en grève, accomplir son rôle essentiellement infirmier en collaboration d’un médecin anesthésiste réanimateur.
Enfin, cette double implication de l’infirmier dans notre système de santé est-elle appréciée à sa juste valeur ? Il s’agit plutôt d’une exploitation de ses capacités intrinsèques sans aucune rétribution à la hauteur.

Au demeurant, une interpellation vis à vis du statut actuel de la profession infirmière au Burkina Faso s’adresserait aux plus hautes autorités afin qu’elles assument leur responsabilité quant à la valorisation de la profession infirmière et la protection juridique de celle-ci et de ses acteurs.

En outre, les populations, les seuls centres d’intérêt pour la profession infirmière, se doivent de distinguer l’infirmier et sa profession des autres domaines en santé. Car, au-delà des organes malades ou sains, l’infirmier va plutôt dans une considération de l’être humain dans sa totalité (biologique, psychologique, social).

Aussi, l’interpellation rappelle aux structures syndicales que l’amélioration des conditions de vie et de travail devrait commencer par la lutte contre les injustices, les dérives notoires infligées à certaines professions qui n’existent qu’à juste titre.
Elle invite enfin tous les infirmières et infirmiers du Burkina Faso et du monde entier, à une union sacrée pour un combat sans faille à même de restaurer la profession infirmière dans son originalité. L’ORDRE des infirmiers se doit avant tout d’œuvrer, comme Florence Nightingale, pour l’organisation de la profession infirmière en lui garantissant son rôle, sa place d’origine. Autrement l’ORDRE semble incompétent pour statuer sur les rôles qui ne sont pas les siens : ce rôle médical pratiqué par les infirmiers au Burkina Faso.

Moi, je suis infirmier et fier de l’être. Je veux assumer mon propre rôle.

GNADA B. Wilfried, infirmier

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