L'hôpital national Blaise-Compaoré a accueilli, du 19 au 21 juillet 2018, le IVe congrès de la Société burkinabé de chirurgie (SOBUCHIR). Débats sur la chirurgie et communications orales sur certaines pathologies ont été les principaux points abordés par les congressistes.

Venus de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique de l'Ouest, des spécialistes ont pris part au IVe congrès de la Société burkinabé de chirurgie (SOBUCHIR), du 19 au 21 juillet 2018 à Ouagadougou.

La chirurgie dans un contexte de terrorisme international, la transplantation du rein et du foie, la chirurgie mini-invasive dans les pays en développement, la chirurgie et la santé publique, les urgences non traumatiques, tels ont été les thèmes décortiqués par la communauté chirurgicale lors de ce rendez-vous de partage d'expériences.

Pour le président de la SOBUCHIR, Pr Adama Sanou, ces thèmes se veulent d'actualité et fédérateurs, car ils appellent, selon lui, à une prise de conscience et de responsabilité collectives, pour offrir des soins de qualité aux populations dans la pratique quotidienne de la chirurgie.

Les congressistes se sont appesantis sur les stratégies nationales de chirurgie, qui constituent, comme l'a souligné Pr Sanou, un des sujets d'actualité les plus débattus en Afrique.

« En ce qui concerne la transplantation d'organes et la chirurgie mini-invasive, le challenge est de nous orienter vers ces techniques thérapeutiques, qui sont incontournables en 2018, pour lesquelles les besoins et les ressources existent certainement dans notre pays », a-t-il soutenu.

Les urgences qui relèvent en majorité des activités chirurgicales quotidiennes, n'ont pas été occultées. En plus des ateliers et des tables rondes, 140 communications scientifiques ont été données.

Au nombre de celles-ci, il y a eu le pronostic des fistules digestives externes postopératoires à l'hôpital Yalgado-Ouédraogo, la perforation d'ulcère gastroduodénal chez les pratiquants du jeûne durant le mois de ramadan, la prise en charge de la douleur postopératoire chez les femmes césarisées dans le contexte de gratuité des soins.

Se doter d'un plan stratégique

Le représentant du PDG du Group PLANOR, par ailleurs parrain de la cérémonie, Emmanuel Kabré, a, pour sa part, affirmé qu'une population malade ne saurait conduire la locomotive du développement tant recherchée au pays des Hommes intègres.

«Malgré les contraintes de toutes sortes et les moyens limités, des efforts considérables sont faits par les autorités, en vue de mettre à la disposition des populations, des infrastructures et des services nécessaires », a-t-il ajouté.

Il a réitéré le soutien du Group à accompagner la société dans sa noble mission. Le président de la SOBUCHIR, Pr Sanou, a rappelé que l'une des innovations majeures dans ce IVe congrès a été la collaboration avec l'association la ''Libucas", qui œuvre dans la lutte contre le cancer du sein. Pour lui, des stratégies nationales de soins chirurgicaux existent mais, malheureusement, ne sont pas encore bien organisées.

Il a avoué que l'absence de formation des agents, le manque de spécialistes, le manque de moyens matériels et de consommables médicaux, sont, entre autres, des obstacles du métier.

Quant au représentant du président du Faso, Pr Nicolas Meda, il a confié que certaines innovations dans le domaine chirurgical ne doivent, en aucun cas, être perçues comme inaccessibles au Burkina Faso. Il a, à cet effet, salué l'engagement de la SOBUCHIR à contribuer pour une meilleure prise en charge des victimes des différentes attaques terroristes.

Pr Meda a signifié qu'après ce congrès, il sera important que le Burkina Faso se dote d'un plan stratégique national de chirurgie, pour offrir à cette profession le plateau technique nécessaire à l'offre de soins de qualité, comme indiqué dans le Plan national de développement économique et social (PNDES).

Par Afsétou Sawadogo

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