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GUINEE MADAGASCAR MALI R.D. CONGO SENEGAL TOGO
Le quotidien | Sénégal | 02/01/2021 | Lire l'article original
Les services sanitaires sénégalais, qui étaient à un taux de préparation évalué à 62% avant l’apparition du nouveau coronavirus sur le territoire sénégalais, ont le « grand défi » de garder le juste équilibre consistant à continuer à bien prendre en charge la pandémie avec la survenue de la deuxième vague sans négliger les autres pathologies, a indiqué la directrice générale de la Santé, Dr Marie Khémesse Ndiaye Ngom.
« A l’heure où on ne parle que de Covid-19, il y a des cas de fièvre jaune, de dengue qui surviennent généralement d’août à décembre. Et il faut les prendre en charge », a-t-elle dit dans un entretien avec l’Aps. Selon la directrice générale de la Santé, « tout le monde doit respecter les gestes barrières, même les enfants qui traînent parfois des maladies chroniques ». «Nous ne sommes pas de tradition à porter des masques, mais avec une forte sensibilisation, les populations ont fortement adhéré, parce que quoi qu’on puisse dire, il faut leur rendre hommage et continuer la sensibilisation», a indiqué la directrice générale de la Santé.
La lutte contre la pandémie a mis en exergue la force de la solidarité nationale, a souligné Dr Marie Khémesse Ndiaye Ngom, ajoutant que «c’est vrai que l’être humain n’aime pas les restrictions, mais il faut comprendre la population et ne pas se lasser à parler de la gravité de la maladie». « La sensibilisation n’est pas trop avec cette maladie », a assené la directrice générale de la Santé, avant d’insister sur l’importance de la prise en charge des autres pathologies dans ce contexte de pandémie. « Ce n’est pas le système qui a refusé de suivre les pathologies, mais ce sont les populations elles-mêmes qui ont eu une peur des hôpitaux », a-t-elle fait valoir.
Le ministère de la Santé et de l’action sociale a malgré tout continué à accentuer la communication sur le recours aux services de santé et d’action sociale de la part de patients atteints de maladies autres que le Covid-19. Le suivi rapproché des pathologies chroniques devrait de même continuer, selon la directrice générale de la Santé. « Le grand défi avec cette deuxième vague, c’est de maintenir cet équilibre pour continuer à combattre le Covid-19 », a noté Dr Marie Khémesse Ndiaye Ngom. Le ministère de la Santé et de l’action sociale « était déjà à pied d’œuvre même avant la notification du premier cas avec un taux de préparation de 62% », alors même que l’Organisation mondiale de la santé (Oms) déclarait, en janvier 2020, le Covid-19 comme « une urgence sanitaire mondiale ». «La fiche signalétique de l’Oms, mise en place à cet effet, montrait un taux de préparation de 62% du Sénégal, plus un plan de préparation en place avec toutes les capacités dans une approche multisectorielle et multidisciplinaire», a souligné Dr Marie Khémesse Ndiaye Ngom.
Après la dernière épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014, la plus meurtrière depuis la découverte du virus en 1976, «tous les pays étaient censés se préparer à une éventuelle crise sanitaire», a-t-elle rappelé. Le Comité national de gestion des épidémies, à l’avant-garde dans les stratégies de riposte du Covid-19, était déjà dans le dispositif mis en place à cet effet, ce qui lui a permis de « gérer la maladie de la dengue, le Crimée Congo dans la zone centre vers Kaffrine, la fièvre de la vallée du rift au nord », a ajouté Dr Ngom.
Cette instance dont elle a en charge la coordination se réunit tous les lundis pour évoquer la situation épidémiologique du pays et travaille à évaluer « l’ensemble du processus épidémiologique du pays ». « De l’épidémie d’Ebola à cette crise sanitaire, il y a eu des efforts importants en termes de redynamisation du dispositif sanitaire », a avancé Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye. « C’est fort de cela que nous avons vu venir la pandémie à coronavirus, comme en 2013 où il y avait à peu près cette situation », sauf que « ce n’était pas une pandémie, mais une grippe endémique », a-t-elle expliqué. Le coronavirus endémique « est bien connu au Sénégal puisqu’il est recherché tous les lundis au niveau de l’hôpital des enfants de Diamniadio et à Albert Royer, mais le Covid-19 est un nouveau coronavirus qui fait peur à tout le monde », a relevé la coordonnatrice du Comité national de gestion des épidémies. Pour la plupart des maladies à potentiel épidémiologique, « le diagnostic se fait au laboratoire ». Or il est apparu que les laboratoires restent « le point faible du système » après évaluation du dispositif en mai 2019, a signalé la directrice générale de la Santé.
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