Il y a toute une liste et les statistiques indiquent que ces maladies progressent. Le grand public doit être conscient des graves dangers qui les guettent si ces maladies ne sont pas traitées. En fait, les MST doivent être traitées rapidement et bien. Elles ne peuvent être traitées à travers les conseils d’amis ou d’autres personnes. Le dosage des médicaments, la durée du traitement et son suivi sont d’une importance capitale.

Citez-nous certaines de ces MST ?

La liste est longue et parmi nous retrouvons la syphilis, la gonococcie, la blennorragie également appelée “chaude-pisse” (“soule pisse” dans le parler créole mauricien), urétrite non-gonococcique, le chlamydia, les mycoses, le cytomégalovirus, le chancre mou et l’herpès. Le morpion qui est le terme populaire pour désigner le pou du pubis, la gale, les condylomes végétations vénériennes (crêtes-de-coq), les hépatites virales B et C, la lymphogranulomatose vénérienne, la donovalose (granulome inguinal), le trichomonas, figurent aussi parmi les MST. Ces dernières peuvent être contractées par les contacts sexuels génitaux, oraux-génitaux ou ano-génitaux.

Comment évoluent les MST et quels sont les types les plus fréquents à Maurice ?

Le monde a bien évolué. Les jeunes sont sexuellement actifs à un très jeune âge, ce qui augmente les risques de contracter les MST. Avec le viagra, des vieux restent sexuellement actifs plus longtemps. L’évolution de nos sociétés modernes augmente les facteurs de risques.

Les MST les plus présentes à Maurice sont la gonococcie, l’urétrite non-gonococcique, la syphilis, l’herpès, les condylomes végétations vénériennes, les hépatites virales B et C, le chlamydia, le pou du pubis, la candidose et le trichomonas. Le chancre mou, la donovalose et la lymphogranulomatose vénérienne sont des maladies rares ici.

Y a-t-il des symptômes pour indiquer qu’une personne a été infectée ?

Certainement. Les MST peuvent se manifester par des symptômes. Mais parfois, une personne infectée peut ne pas en présenter. L’incertitude de la période d’incubation, l’existence de formes asymptomatiques et des manifestations cliniques atypiques sont des facteurs à ne pas oublier. Les signes cliniques chez l’homme sont : écoulement ou suppuration à l’extrémité de la verge et brûlure quand on urine, démangeaison, éjaculation douloureuse, lésions ulcérations, lésion ou végétation anogénitale. Chez la femme : écoulement vaginal, prurit (vive démangeaison) ou inflammation de la vulve, du vagin ou de l’anus, lésion ou végétation anogénitale, brûlures quand on urine, douleurs lors des relations sexuelles, odeur en provenance du vagin, douleur entre le nombril et les organes sexuels, adénopathie.

Détectées et traitées rapidement, les MST peuvent être sans séquelles. Mais des retards dans le traitement donneront lieu à une persistance de la maladie et des complications graves telles la stérilité et la grossesse extra utérine avec certaines MST alors que d’autres donnent lieu à une contamination du fœtus, provoquant des fausses couches et des maladies graves dont peut souffrir le nouveau-né.

Comment se protéger de ces maladies ?

En évitant le sexe, en pratiquant la masturbation et à travers des rapports sexuels protégés en utilisant un préservatif de qualité.

Peut-on guérir les MST avec des médicaments ?

La plupart de ces maladies peuvent être guéries avec des médicaments, par voie orale ou par injection ou un traitement localisé. D’autres ne le sont pas, car il y a des rechutes. Vous savez que le sida ne se guérit pas mais peut être contrôlé avec des médicaments appropriés. De même, certaines MST peuvent être contrôlées, mais on ne peut les éliminer. Le plus inquiétant, c’est que certaines de ces maladies ne sont pas détectées et passent inaperçues. Par exemple, la syphilis peut être muette ou revêtir des aspects cliniques trompeurs. Aujourd’hui il est donc important de parler de dépistage. Dépistage de la syphilis et de tout autre MST par prélèvement sanguin avant le mariage, au cours de la grossesse et à l’occasion d’affections diverses.

Y a-t-il des centres spécialisés pour ces maladies ? Et si un malade veut s’adresser à un médecin du privé, à quel type de spécialistes doit-il s’adresser ?

Bien sûr, il y a la Social Hygiene Clinic qui se trouve au Bouloux Health Centre à Cassis. Autrement celui qui a eu une relation sexuelle non protégée ou qui présente des symptômes doit voir impérativement son médecin. Ce dernier va le référer à un dermatologue (spécialiste des maladies de la peau et des maladies vénériennes) pour des soins plus adaptés en cas de nécessité.

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