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Le potentiel | Congo-Kinshasa | 02/05/2007 | Lire l'article original
Les résultats, obtenus à l’issue de cette étude,
confirment l’usage de l’ocimum basilicum en médecine traditionnelle
comme anti-drépanocytaire. Toutefois, Nathalie Luntala suggère
que d’autres études soient menées dans l’avenir pour
déterminer la structure de la molécule de la fraction isolée
qui, selon elle, poussera à la fabrication d’un médicament
anti-drépanocytaire.
Pour mener à bien la recherche, Nathalie Luntala Tembo a récolté
des feuilles dans les champs de quelques habitants du site universitaire de
Kinshasa.
Après les avoir séchées et broyées, elle a procédé à la délipidation, ensuite à la macération. Après filtration du macéré, le filtra obtenu a été mélangé à l’éther diethilique, puis les précipités ont été séchés à l’étuve entre 35° et 40°C. Après plusieurs tentatives pour la recherche de l’éluant, elle a pu obtenir le mélange Methanol-toluène (3 :1).
Activité anti-drépanocytaire
L’éluant a donné un chromatogramme à trois spots bien résolus présentant les Rf respectivement dans l’ordre décroissant 0,88 ; 0,85 ; 0,66. Les symboles 1,2 et 3 leur ont été attribués. Ceci lui a permis de passer à la chromatographie préparative en vue d’isoler les différents produits.
Après cette chromatographie, elle a isolé deux produits chromatographiquement homogène pour tester l’activité anti-drépanocytaire. Les échantillons de sang utilisés ont été prélevés sur des sujets adolescents drépanocytaires, venus en consultation au Centre de médecine mixte et d’anémie SS (CMMASS).
Nathalie Luntala a illustré, dans son exposé, trois figures. La première montre le sang drépanocytaire avant et après le traitement, la deuxième contient en majorité des erythroytes falciforme confirmant le sang SS. Tandis que la dernière qui montre que les globules rouges reprennent leur forme normale. Selon la chimiste, cela prouve que les anthocyanes ont une activité anti-drépanocytaire et seraient utilisés en médecine traditionnelle contre la drépanocytose. Une autre figure montre une normalisation des drépanocytoses, indiquant que la première fraction isolée normalise mieux.
Ces fractions ont été purifiées en vue de la détermination de la structure moléculaire. Une partie a Nathalie été envoyée dans un laboratoire mieux équipé pour la détermination du spectre de masse, RMN (H1 et C13) et I.R. Quant à Luntala, elle a pris le spectre Uv-visible. Le spectre Uv-visible de la première fraction isolée d’anthocyane a été tiré et le maximum était à 274 nm et correspondait à la transition P- P* de l’ion flavilyon. Cela l’amène à la littérature qui dit que les anthocyanes présentent une absorption caractéristique dans le domaine Uv (ultra violet).
Rappel sur la pathologie
Avant d’aborder son sujet, Nathalie Luntala a rappelé que l’anémie falciforme affecte les Africains depuis des siècles. Environ 300.000 personnes naissent avec de graves problèmes dus à l’hémoglobine. Il s’agit de l’apparition d’une hémoglobine pathologique dont la forme diffère des hémoglobines normales.
En RDC, la population drépanocytaire est estimée à 250.000 pour la ville de Kinshasa. Le CMMASS de Kinshasa a enregistré, sur 31.080 nouveaux malades, toutes les pathologies confondues, 869 cas « anémie SS », soit 28% du volume total. Autrefois maladie génétique, souligne Luntala, la drépanocytose continue à faire rage. Environ 80% des homozygotes meurent avant l’âge de la reproduction malgré l’utilisation du fer, de la vitamine B12 ou encore de l’erythroproteine recombinante qui est très risqué. Les possibilités thérapeutiques sont donc très limitées.
Les études, effectuées par l’équipe du professeur Mpiana, ont montré que les tests de l’activité anti-drépanocytaire effectués sur les extraits totaux des plantes en solution aqueuse et éthanolique étaient positifs. Ces plantes, dont l’ocimum, normalisent la forme des globules rouges falciformés grâce à la présence des anthocyanes. D’où, l’intérêt de la recherche de Nathalie Luntala Tembo.
Par Espérance Tshibuabua
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