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Revue de presse de Santé tropicale

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Prise en charge médicale des indigents : Un écueil de taille dans la gestion des hôpitaux

Le soleil | Sénégal | 11/05/2007 | Lire l'article original

La prise en charge des malades dans les structures sanitaires notamment celle des indigents est devenue une réelle préoccupation. Non seulement, nombre de patients usent de tous les stratagèmes pour présenter devant l’assistance sociale des hôpitaux le profil de l’indigent, la visite effectuée au sein de quatre structures hospitalières dites de niveau trois montre une recrudescence d’année en année du nombre de cas sociaux face à l’étroitesse de la subvention des pouvoirs publics. Une situation qui pose de plus en plus la nécessité pour les populations de s’orienter vers la mise en place de mutuelles de santé pour faciliter l’accès aux soins de santé.

Des chiffres effarants

Les données livrées par les structures hospitalières et le flou total dans la prise en charge de certains cas sociaux offrent une idée des difficultés que pose la prise en charge des indigents.
Les chiffres sont effarants ! Pour s’en assurer, il suffit de faire un tour dans les structures sanitaires comme les hôpitaux de Fann, Aristide Le Dantec, Grand Yoff et Principal pour avoir une idée des difficultés induites par la prise en charge des indigents. Au Centre hospitalier universitaire de Fann, la situation est on ne peut plus difficile. L’agent comptable principal Mamadou Sellou Diallo que nous avons rencontré dresse une situation d’ensemble des trois dernières années de l’état récapitulatif des factures des frais médicaux à recouvrer auprès de la direction de la solde, des pensions et rentes viagères. En 2004 la facture s’élevait à 32 897 500 francs CFA comparativement à celles de 2005 et 2006 qui étaient respectivement de 86 187 000 et 109 330 200 francs CFA. Ce qui donne en sus des factures des mois de janvier et février 2007, un total général cumulé de 230 782 700 francs CFA.

Pour Mamadou Sellou Diallo, le problème pour le cas de l’hôpital de Fann se situe au niveau des certificats d’indigence délivrés par les autorités administratives (préfets et autres sous-préfets) après enquête de la gendarmerie et de la police. « Un fait qui engage l’Etat d’autant que ces structures administratives sont de ses démembrements » admet-il. « Malgré ce fait, on se renvoie la balle aussi bien du côté de l’Etat que des autorités administratives sur la prise en charge de ces frais », poursuit-il. Malgré ce handicap, l’on continue encore à se poser la question au niveau du Chu de Fann sur le bien fondé de continuer à prendre ces certificats d’indigence, même si le dernier Conseil d’administration de l’établissement demande la poursuite de cette prise en charge tout en sollicitant l’aide de l’Etat. Pour les années 2004, 2005 et 2006, l’assistante sociale du Chu de Fann, Mme Florence Senghor souligne que 2060 indigents ont été enregistrés au niveau des entrées de la structure sanitaire et près de 3460 personnes considérées comme des cas sociaux.

A L’hôpital Général de Grand Yoff, la situation présentée par le chef du service social Mamadou Lamine Ndiaye livre un nombre de 284 cas sociaux pour l’année 2006 qui a coûté à la structure hospitalière le montant de 51 657 937 Francs CFA.
A l’hôpital Principal, le coût de la facture de prise en charge des indigents pour l’année 2006 selon les chiffres donnés par le Commandant Serigne Ndao, chef de service des hospitalisations et soins externes s’élève à 650 millions de nos francs. Pour l’hôpital Aristide Le Dantec, la facture pour l’année écoulée tourne autour de 80 311 527 francs CFA pour une prise en charge de 3749 personnes.

La spécificité de l’hôpital Principal

Au niveau de l’hôpital Principal, la prise en charge médicale des indigents s’entend par la prise en charge obligatoire de certains cas d’urgences.
Pour le chef de service des hospitalisations et des soins externes, le commandant Serigne Ndao, les personnes considérées comme indigents à l’hôpital Principal sont celles qui n’ont pas de couverture sociale à savoir des personnes qui sont sans emploi et qui arrivent en urgence. Par contre, les personnes de ce statut annoncé plus haut qui viennent dans une situation non urgente ne sont pas considérées comme des indigents. Pour le Commandant Serigne Ndao, l’hôpital Principal est actuellement l’une des rares structures à disposer d’un service d’accueil des urgences qui fonctionne 24 heures sur 24, avec toutes les spécialités et tous les équipements nécessaires. « Le revers de la médaille d’une telle aura est que la quasi-totalité des urgences constatées nuitamment sont orientées vers notre structure », précise-t-il. « Il arrive que les sapeurs pompiers fassent nuitamment le tour des hôpitaux pour se rabattre au niveau de Principal où nous sommes obligés de prendre les patients que l’on nous présente. Et dans ce lot, l’on retrouve 20 % de personnes indigentes », poursuit-il.

Il est évalué pour l’année 2006 une facture globale de 650 millions de nos francs non honorée pour cause d’indigence pour un nombre qui avoisine 3000 cas de personnes admises en urgence et qui n’ont pas les moyens de payer. Pour le commandant Serigne Ndao, « on ne peut pas mettre toute cette charge sur le dos de l’hôpital Principal qui est un cas spécifique car nous vivons essentiellement de nos recettes, même s’il existe une subvention de l’Etat ». Pour ce dernier, rien que les charges du personnel valent trois fois plus que la subvention d’autant que ceux qui travaillent en dehors des coopérants français sont payés par l’hôpital pour maintenir en état fonctionnel le plateau technique qui n’est pas loin d’être à la tête de la sous-région ouest africaine. « Le sens donné à la subvention d’équilibre est plutôt pour compenser certains frais et non pour la prise en charge des indigents », corrige-t-il.

Pour le commandant Serigne Ndao, on ne peut pas tout attendre de l’Etat car il ne peut prendre en charge la question de la santé de toutes les populations. Avec le « Plan sésame » qui permet d’assurer aux personnes âgées une prise en charge gratuite, un pas a été fait par l’Etat. « Je penserai à certaines structures comme les assurances, la caisse de sécurité sociale, (…) qui doivent aller vers les populations pour leur dire qu’elles auraient tout à gagner à se diriger vers les assurances. Avec des cotisations mensuelles ou annuelles assez acceptables, cela pourrait régler le problème », propose-t-il. Pour Serigne Ndao, si cette démarche est lancée, la structure hospitalière pourrait faire un geste dans le cadre de la communication, d’autant que l’Etat ne peut pas assurer une couverture médicale à plus de 10 millions de Sénégalais.

Une mission difficile pour le service social

Face à une situation où l’écrasante majorité des patients se présente sous le couvert de l’indigence, les moyens de mener une bonne enquête ou d’assurer le maximum d’aide aux malades font défaut.
Les situations se suivent et se ressemblent dans le travail de routine que font les assistants sociaux dans le cadre de la détermination des patients insolvables qui doivent bénéficier du statut de cas social. Mme Florence Senghor du Chu de Fann expose plusieurs cas qui se présentent au niveau de sa structure sanitaire. Il s’agit d’abord des patients qui exhibent un certificat d’indigence. Dans un tel cas, note-t-elle, « ils bénéficient des soins de santé qu’offre la structure de Fann. Dans le cas contraire, une participation minime est demandée pour les orienter vers d’autres structures hospitalières avec une lettre d’accompagnement ».

Le cas des patients qui se présentent en externe est le même. Si les patients peuvent bénéficier de médicaments, ils peuvent aussi recevoir une lettre d’accompagnement quand ils sont orientés vers d’autres structures sanitaires. Le cas des personnes amenées par les sapeurs pompiers est très fréquent, souligne Mme Senghor. « Ces personnes sont prises en charge entièrement jusqu’à leur sortie de l’hôpital. Une enquête est menée pour déterminer leur lieu de résidence avant de procéder à leur réintégration dans le cercle familial ». Pour Mme Senghor, il arrive souvent que des malades refusent de réintégrer le cercle familial pour retourner dans la rue. Des malades égarés et qui squattent les hôpitaux sont pris en charge au niveau de Fann. Néanmoins note, Mme Senghor, « nous travaillons de concert avec la police et la gendarmerie pour garantir leur retour au niveau de leur famille ».

Hydrocéphalie, chirurgies thoracique et cardiovasculaire

Au Chu de Fann, les cas sociaux d’assistance les plus fréquents sont les enfants qui ont une hydrocéphalie. « La demande est très élevée et nous n’arrivons pas à satisfaire tout le monde compte tenu du coût onéreux de la valve dont l’unité vaut 200 000 francs CFA. Nous sommes obligés de nous rabattre sur nos réseaux pour limiter les dégâts », explique-t-elle. Hormis l’hydrocéphalie, ce sont généralement des cas de Ctcv (chirurgie thoracique et cardiovasculaire) qui se posent notamment avec le coût élevé des médicaments dans la réanimation en neurologie.

La prise en charge des cas sociaux est faite en fonction de l’enquête effectuée par le service social et le visa de la direction de la structure sanitaire. A l’hôpital Général de Grand Yoff pour l’année 2006, 87 personnes ont été prises entièrement en charge contre 76 qui ont bénéficié d’une prise en charge à 50 % et 121 personnes qui ont eu une exonération. Pour Pascal Anouar Bassène, coordonnateur du service social de l’hôpital Aristide Le Dantec, 3749 personnes ont été prises en charge. Avec l’aide de la Cour des Comptes, la tendance générale est à la centralisation des opérations d’assistance au niveau du service social. Un état de fait contraire à ce qui se faisait avant l’année 2002 où chaque service pouvait assurer gratuitement des frais de santé. Néanmoins, au niveau du service social de l’hôpital Aristide Le Dantec, l’on note le manque de moyens logistiques pour assurer convenablement l’enquête pour déterminer le degré de solvabilité des patients qui se présentent sous l’étiquette d’indigent.

La mutualisation, une piste dégagée

Outre la rallonge de la subvention allouée aux structures sanitaires et le remboursement des frais induits par les cas sociaux, la mutualisation semble à l’unanimité une voie de contournement de l’écueil que constitue la prise en charge correcte des indigents.
Bien qu’elles subissent la charge de la délicate mission de gérer le cas des malades indigents, les structures hospitalières visitées dans la région de Dakar dégagent chacune en ce qui la concerne un certain nombre de propositions pour une meilleure prise en charge de cette question. Au niveau du Chu de Fann, l’agent comptable principal, Mamadou Sellou Diallo pose la prise en charge de cette question par le ministère de la Santé sous forme de subvention à l’image du « Plan sésame ».

Du côté de l’hôpital Général de Grand Yoff, Tom Gueye, du service de l’information évoque la mutualisation à travers des initiatives communautaires complémentaires ou professionnelles de financement de l’accès aux soins des populations Pour ce dernier, « il faut booster ces initiatives et organiser les populations à se mutualiser ce qui participerait à faciliter une meilleure prise en charge sanitaire des populations ». Pascal Bassène, coordonnateur du service social de l’hôpital Aristide Le Dantec ne dit pas autre chose quand il prône la mutualité. Néanmoins, il évoque aussi le remboursement des frais aux structures sanitaires et une rallonge de la subvention allouée aux structures de santé pour atténuer les dépenses.

Une autre difficulté et pas des moindres réside dans le recouvrement des dettes des cas sociaux. L’hôpital de Grand Yoff traîne actuellement une dette de 4 milliards de nos francs dont 2 milliards sont irrécouvrables, à en croire Tom Gueye. Aucune procédure judiciaire ne permet de traduire certaines personnes en justice. « A Grand Yoff, on est obligé de garder les pièces d’identité du patient qui après plusieurs mois peut se refaire une autre carte d’identité », avance Tom Gueye qui évoque le développement d’initiatives comme l’assurance maladie et de recourir au système du parrainage. Dans cette structure, on se plaint aussi de cette baisse généralisée des tarifs faite sur la base des études datant de 1996. Une situation qui pose problème et qui occasionne depuis la gratuité des examens d’aide au diagnostic, un gap financier de plus de 600 millions de nos francs pour la structure de Grand Yoff.

Babacar Bachir SANE

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