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scidev.net/ | Afrique | 18/10/2023 | Lire l'article original
[MARRAKECH] Les pays africains devraient promouvoir un mouvement de solidarité commun mobilisant l’expertise Sud-Sud qui permettrait d’atteindre une souveraineté sanitaire sur le continent.
C’est l’une des résolutions formulées par les participants à la 2e conférence africaine sur la réduction des risques sanitaires, organisée du 27 au 29 septembre à Marrakech au Maroc.
Les travaux visaient entre autres à développer un cadre africain commun basé sur les expériences des pays et les avis des experts dans le domaine de la santé publique.
Selon le ministre marocain de la Santé, Khalid Aït Taleb, l’Afrique a vécu lors de la crise de la COVID-19 « une certaine discrimination dans la gestion des vaccins » et « il n’y a pas lieu que ça se reproduise ».
Au Maroc, ajoute-t-il, « il y a une volonté royale pour une souveraineté sanitaire continentale… L’Afrique ne peut que compter sur elle et aujourd’hui, l’heure de l’Afrique a sonné ».
« Chaque pays a du potentiel qu’il peut mettre en œuvre et en conjugaison avec les autres, nous pouvons avoir une seule politique [sanitaire], une seule feuille de route qui peut déboucher sur une charte continentale en matière de santé…Nous souhaitons offrir une bonne et meilleure santé aux citoyens africains », conclut Khalid Aït Taleb.
La crise sanitaire qui a ébranlé le monde dès 2020 a surtout montré que le virus n’a pas de frontières, a rappelé Imane Kendili, présidente de l’African Global Health qui co-organisait les travaux en partenariat avec les ministères marocains de la Santé et de l’Agriculture.
« La pandémie a montré que la santé est une affaire de tous. Que ce n’était pas seulement les experts dans leur tour d’ivoire et les politiques dans une tour d’ivoire encore plus grande. C’est main dans la main que nous pouvons tous avancer », déclare-t-elle.
Dès lors, pour que l’Afrique atteigne cette souveraineté sanitaire, Imane Kendili souligne qu’il « est nécessaire d’investir davantage dans la santé, ce qui requiert une action gouvernementale dans chaque pays, mais aussi une contribution internationale de la part des autres continents ».
Elle ajoute qu’une collaboration est également attendue en termes de transfert de technologie et de connaissances préalables acquises dans d’autres parties du monde, afin de promouvoir un plus grand développement continental dans ce domaine.
Rania Mamdouh, professeure de psychiatrie à la Faculté de médecine de l’université du Caire en Egypte, relève que l’Afrique a montré qu’elle avait de l’expertise et de l’expérience.
« Je pense que c’est beaucoup plus logique et pratique d’utiliser notre solution africaine pour résoudre notre problème africain », précise la psychiatre.
« Nous avons plusieurs centres d’excellence et de recherche en Afrique du Sud, au Maroc, en Egypte, en Algérie etc. L’esprit de collaboration Sud-Sud, c’est d’utiliser les expertises déjà présentes en Afrique pour résoudre les problèmes de l’Afrique », renchérit-elle.
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