Accès aux sites pays fleche Santé tropicale au Bénin BENINSanté tropicale au Burkina Faso BURKINA FASOSanté tropicale au Cameroun CAMEROUNSanté tropicale en Centrafrique CENTRAFRIQUESanté tropicale au Congo CONGOSanté tropicale en Côte d'Ivoire COTE D'IVOIRESanté tropicale au Gabon GABON
Santé tropicale en Guinée GUINEESanté tropicale à Madagascar MADAGASCARSanté tropicale au Mali MALISanté tropicale en R.D. Congo R.D. CONGOSanté tropicale au Sénégal SENEGALSanté tropicale au Togo TOGO



ban_jmp_malacur - 25 avril 2024 - Journée mondiale de lutte contre le paludisme

Ce site utilise des cookies afin d'améliorer la navigation et mesurer la fréquentation. Pour en savoir plus, cliquez ici

Revue de presse de Santé tropicale

Trier les actualités par :

Prof. Hortense Aka Dago-Akribi (CNRAO): « Perdre un organe aussi important est fort douloureux et lourd de sens »

Fraternité matin | Côte d'Ivoire | 25/10/2023 | Lire l'article original

Après l'ablation du sein, les soins de support permettent aux femmes touchées par le cancer de bénéficier d'expertises pour se reconstruire et se réconcilier avec leur nouveau corps, explique dans cette interview Prof. Hortense Aka Dago-Akribi. Elle est psychologue clinicienne, responsable de l'unité des soins d'accompagnement au Centre National d'Oncologie Médicale et de Radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO).

Il est vrai que l’ablation du sein a permis de leur sauver la vie. Pourtant, la plupart des femmes rencontrées souffrent encore de l’absence de cet organe...

La souffrance due à l’ablation du sein est liée au vécu de la femme et à la représentation du sein. Chez la femme, le sein représente la féminité, la maternité et la sexualité, donc l’identité. Notons toutes les stratégies mises en place pour avoir de beaux seins sur le plan esthétique et l’ampleur de ce phénomène. Le sein est un organe essentiellement féminin dans son développement. Avoir des seins, c’est être femme. C’est une partie pulpeuse du corps qui est souvent mise en avant par les femmes pour montrer leur féminité et être désirables. La mastectomie est une opération de chirurgie qui consiste en l’ablation de tout ou partie de la glande mammaire située dans le sein. Lorsque la mastectomie devient nécessaire en raison de la pathologie, en particulier du cancer du sein, les femmes vivent selon leur histoire, une perte de leur identité, de leur féminité, de la maternité et également de leur sexualité. Perdre un organe aussi important est fort douloureux et lourd de sens. Comment les autres me voient ? Qu’est-ce que je représente ? Suis-je un homme ou encore une femme ou ni un homme ni une femme, une personne asexuée ? Pourrai-je encore séduire, avoir des enfants ? etc. Autant de questions qui entrainent un vécu diffi cile et angoissant avec des représentations très négatives, source d’anxiété. La mastectomie s’apparente à la mutilation. C’est la raison pour laquelle lorsqu’on parle à de nombreuses femmes de la mastectomie, elles refusent, préférant avoir une mort physique avec une évolution de la maladie cancéreuse qui peut conduire au décès plutôt qu’une mort sociale qui est celle de ne plus exister face au regard des autres et pour les autres, de ne plus être une femme.

Pourquoi ce deuil est-il si douloureux à faire ?

Le deuil est difficile car il touche l’intégrité, l’estime de soi et l’identité. Les seins sont importants en tant qu’attributs érotiques et sexuels. Il s’agit donc d’accepter de perdre cet attrait. La cause même de l’ablation, c’est le cancer qui est aussi particulièrement stigmatisant. Car il renvoie à la mort et pousse souvent la femme à s’isoler. Les émotions des femmes sont affectées négativement. Le deuil est encore plus diffi cile à supporter en raison du regard de l’entourage. Le partenaire sexuel peut avoir aussi un regard très négatif sur l’ablation du sein et sur la femme qui, à ses yeux, n’est plus celle qu’il a connue. L’absence du sein est également la fi guration d’une maladie grave vécue. Mais est-elle vraiment vaincue ? La peur de la récidive est comme une épée de Damoclès qui semble toujours prête à sévir. Disons que le deuil est diffi cile car l’adaptation face au changement est diffi cile. Il prend du temps et entraîne de nombreux remaniements psychiques liés au traumatisme consécutif à la maladie chronique. C’est pourquoi il est nécessaire d’en parler.

Le constat est triste, de nombreuses survivantes ont été abandonnées par le partenaire de vie. Est-ce à cause du poids psychologique de la maladie ?

Cette question est consécutive à la première. Je ne sais pas s’il existe des statistiques montrant le taux des partenaires qui ont abandonné leur femme en raison de la mastectomie. Mais cela est une réalité. Et on l’entend dans les différents entretiens et dans ce que les femmes nous disent de leur vécu lorsqu’ elles ont subi une mastectomie. Pourquoi des hommes abandonnent-ils leurs compagnes ? D’abord, parce qu’ils se retrouvent face à une femme malade. On sait que dans les familles, lorsqu’il y a un membre malade, c’est la femme qui s’occupe de cette personne. Ensuite, pour certains hommes, il y a effectivement la représentation qu’on a de cette femme qui n’est plus femme parce qu’elle a perdu un sein lorsqu’on reste au niveau de l’approche esthétique. Nous rencontrons aussi des hommes qui parlent de la peur de la contamination ou de la contagion du cancer, vraiment à tort car il n’y a aucun lien. Notons également que pour les femmes en âge de procréer, elles ne pourront pas tout de suite le faire car le cancer du sein est hormono-dépendant. Il y a donc des précautions à prendre avant toute nouvelle grossesse. Toutes ces raisons, entre autres peuvent expliquer l’abandon de la femme. Mais l’abandon peut aussi s’expliquer par l’attitude des femmes elles-mêmes parce que justement, elles ne se sentent plus femmes. Elles ont des réactions de rejet très négatives. Elles vont projeter sur leurs partenaires des sentiments qu’elles vivent. Certaines pensent que c’est parce que les hommes ont pitié d’elles qu’ils restent encore avec elles. Cela va entraîner des tensions et des confl its dans le couple. Le cancer peut entraîner le développement d’un état dépressif accompagné d’une grande anxiété. Quand nous faisons la prise en charge, il est important de rencontrer les partenaires de ces femmes. Cela permet de communiquer, d’apporter des connaissances sur la nécessité de la mastectomie et des autres traitements spécifi ques du cancer, de rassurer et surtout d’ouvrir par une écoute active qui permet réellement d’aller de l’avant.

Lire la suite sur le site Fraternité matin

Retour

NEWSLETTER

Restez informés : recevez, chaque mercredi, la lettre d'informations de Santé tropicale. Inscriptions


Vous êtes professionnel(le) de santé ?

Ce contenu gratuit vous est destiné :

img_produit

img_produit

img_produit

img_produit
Téléchargez hearWHO - Pour vérifier l'audition !

img_produit

Vidéo formation

Espace formation Pierre Fabre

vig_webinar15
Prise en charge du paludisme en ASS : Place de la DHA – PQP - Pr Issaka SAGARA et Pr Mahamadou A THERA

encart_diam_cooper
Consultez les mentions légales (RCP) des médicaments disponibles dans votre pays


CONTACTEZ-NOUS

adresse Adresse

  • APIDPM
    135, chemin de Canto Maï
    83190 Ollioules - France

tel Téléphone

  • +33 4 94 63 24 99

email Contactez-nous


APIDPM

Qui sommes-nous ?

Droits d'utilisation


Site éditeur :
logo

Valid XHTML 1.0 Strict CSS Valide !