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Sidwaya | Burkina Faso | 06/02/2008 | Lire l'article original
C'est avec cette double casquette que la Première dame du Faso est allée échanger avec les participants à la XIe conférence de AFASI, sur la relation excision-Sida. D'entrée de jeu, Mme Compaoré dira que les mutilations génitales féminines en général, et l'excision en particulier, constituent des pratiques traditionnelles ayant des effets très néfastes sur la santé des femmes et des petites filles. "Pratiquées depuis la nuit des temps au nom de la tradition, les MGF semblent résister à la modernité", a indiqué la conférencière. Sous le prétexte d'assurer le virginité, la fidélité, la fécondité et la santé de ces femmes, ajoutera-t-elle, la pratique des MGF expose au contraire celles-ci à de nombreux dangers.
Pour la Première dame, l'excision ne présente aucun avantage, elle n'a que des inconvénients. Et la présidente de citer l'exemple dramatique et récent de la petite Nemata Taonsa, âgée de 5 ans, excisée le 15 septembre 2007 à Saaba (banlieue de Ouagadougou), admise à la clinique Suka le 25 septembre 2007 pour septicémie et qui décèdera quelques jours plus tard.
La gravité de la pratique de l'excision n'est plus à démontrer
"La gravité de la pratique de l'excision n'est plus à démontrer. Elle présente de multiples inconvénients en relation notamment avec la transmission du VIH/Sida", a souligné Mme Compaoré, introduisant son propos sur les effets immédiats de l'excision dans la transmission du VIH/Sida.
A entendre la Première dame, l'excision se pratique en série
et souvent avec le même couteau ou la même lame. "Si une des
victimes est porteuse du VIH qui se transmet par voie sanguine, toutes les fillettes
qui seront excisées après cette dernière courent le risque
d'être contaminées", a expliqué la présidente.
Les exciseuses, a-t-elle poursuivi, opèrent sans aucune prévention
de l'infection. Leurs doigts souillés de sang constituent donc une autre
possibilité de contamination.
"Par ailleurs, dans la mesure où elles pratiquent avec les mains
nues, sans gants de protection, une blessure par suite de mauvaises manipulations
de l'outil d'excision, est source de leur contamination si une des excisées
est porteuse du VIH", a indiqué la Première dame du Burkina
Faso.
Abordant le cas d'une femme excisée et enceinte porteuse du VIH, Chantal Compaoré a laissé entendre que pendant l'accouchement, la tête fœtale garde un long contact avec la sécrétions génitales infectées du fait de la stagnation prolongée créée pas le rétrécissement vulvaire. Selon Mme Compaoré, si le périnée se déchire, l'enfant sort baigné de sang et de caillots porteurs du VIH dans la bouche, le nez et même les yeux.
"Cet enfant est doublement exposé," fera-t-elle remarquer. Au regard de ce qu'elle a dit plus haut, Chantal Compaoré indiquera que la prévention de la transmission du VIH/Sida à travers la lutte contre l'excision est d'une grande importance. "Dans les stratégies de prévention de la pandémie du Sida, il faut considérer la lutte contre la pratique de l'excision comme un des moyens à déployer pour combattre efficacement ce mal", a noté la conférencière. Nous avons la responsabilité, a-t-elle lancé à l'assistance, de convaincre les populations par des messages clairs et simples. Chantal Compaoré, par ailleurs ambassadeur de bonne volonté du comité interafricain de lutte contre la pratique de l'excision a assuré les participants de son soutien sans faille dans le combat engagé en vue d'abolir l'excision et de freiner énergiquement la propagation du Sida.
Gabriel SAMA
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