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GUINEE MADAGASCAR MALI R.D. CONGO SENEGAL TOGO
Sidwaya | Burkina Faso | 04/04/2008 | Lire l'article original
Oulo, Dori, Bani, Pissila, Kaya ont constitué les principales haltes. Il s’est agi au cours de ces visites, de toucher du doigt les réalités du terrain, de discuter avec les acteurs, afin de voir «ce qui marche, ce qui marche bien, ce qui ne marche pas du tout».
La première journée a conduit le ministre et sa délégation
à Oulo, village situé à 25 km de Dori dans le Séno,
au Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) du secteur n°5
de Dori et de celui de Bani. Il ressort selon les responsables de ces formations
sanitaires, une amélioration de la couverture sanitaire, avec toutefois
une contrainte commune : le taux de fréquentation. Pour le major du CSPS
de Oulo, Koussougdo Hamidou, les indicateurs de performance sont en progrès.
L’allégement des charges dû à la subvention, les campagnes
de sensibilisation et la gratuité de certaines prestations y ont fortement
contribué. Cependant, M. Koussougdo et son personnel déplorent
la réticence des femmes vis-à-vis de la planification familiale,
la persistance des accouchements à domicile et les consultations curatives
tardives. Les raisons socioculturelles, l’éloignement du CSPS des
hameaux sont les principales causes.
Même remarque au CSPS du secteur n°5 de Dori. Selon le major Amidou Ouédraogo, les femmes sont peu nombreuses aux consultations. Elles ne se présentent à la maternité qu’avec le bébé en main ou en cas de complication. Conséquence, des cas de fistules sont nombreux dans la région à tel point que le Centre hospitalier régional de Dori, une des structures spécialisées dans la prise en charge de cette pathologie, a demandé au ministre, le réaménagement d’une salle d’hospitalisation post- fistule. A toutes les populations du Sahel, Alain Bedouma Yoda a prodigué des conseils pour une meilleure fréquentation des centres de santé et une utilisation accrue des contraceptifs. Il a également exhorté les femmes à se faire assister pendant les accouchements et demandé aux hommes de conduire leurs épouses dans les formations sanitaires.
Des progrès tout de même
A entendre le directeur régional de la Santé du Sahel, Pascal Khorgo, toutes les recommandations formulées 2004 par le ministre de la Santé ont été réalisées. Il s’agit entre autres du renforcement de la région sanitaire en personnel, la normalisation de tous les CSPS, la dotation des centres de santé en ambulance, en kits, la construction de nouvelles infrastructures et l’effectivité de la collaboration intra et intersectorielle.
Pour M. Khorgo, la politique de gratuité et de subvention est bien en marche au Sahel. Au nombre des acquis, la mise en œuvre de la prévention de transmission mère-enfant du VIH, la dotation des CSPS en intrants, l’effectivité dans la région depuis octobre 2006 des soins obstétricaux néonatals d’urgence, la disponibilité des médicaments pour la prise en charge des maladies carentielles sévères et du paludisme chez les enfants et les femmes enceintes...Les indicateurs de performance montrent un accroissement de la couverture sanitaire. 47,66% de la population vit dans un rayon de moins de 10 km d’une formation sanitaire contre 44,66% en 2005. Le rayon moyen d’action théorique est de 12,84% contre 13,33% en 2005. L’amélioration de la qualité des soins, le renforcement de la lutte contre les maladies, le développement des ressources humaines, l’accessibilité financière des services de santé sont des acquis engrangés dans la mise en œuvre du PNDS.
La région sanitaire du Sahel connaît cependant des difficultés liées à la forte mortalité maternelle, une forte mobilité du personnel, une faible utilisation des services de santé, la mobilisation communautaire difficile, l’insuffisance de personnel de soutien, de logement, l’isolement et l’inaccessibilité de certaines formations sanitaires.
Les indicateurs, a confié M. Khorgo, restent en deçà
de la moyenne nationale. Ces réalités peu glorieuses dans le Sahel
ont amené le ministre de la Santé, à interpeller les fils
et filles de la région, afin que chacun à son niveau œuvre
à faire évoluer les mentalités pour un changement positif
de comportement. «Faire en sorte que les jeunes filles se marient à
l’âge de 18 ans, qu’elles accouchent à la maternité,
qu’elles se fassent suivre pour les soins prénatals», a-t-il
insisté.
Il a félicité l’équipe médicale et l’a
invitée à travailler pour maintenir les acquis. Le ministre a
pris note des préoccupations des populations et des réponses ont
été données. Il est ressorti des débats, la nécessité
d’une approche novatrice en matière de santé au Sahel. Cette
initiative de la Santé au Sahel devrait, selon M. Yoda, venir des populations.
Il les a rassurées de tout son soutien. Les partenaires techniques et
financiers, notamment l’UNICEF, l’OMS et l’UNFPA ont également
exprimé leur engagement à appuyer l’initiative. L’UNICEF
a décidé de faire de la lutte contre la malnutrition un enjeu
majeur. Aussi, cette organisation selon son représentant, Hervé
Periès s’engage à réhabiliter les Centres de récupération
nutritionnelle (CREN).
Le Centre-Nord, un exemple
Lorsqu’on prend le taux de nouveaux contacts, le taux de fréquentation et de couverture vaccinale, on peut dire que la région du Centre-Nord est l’une des meilleures. C’est la conclusion du ministre d’Etat, ministre de la Santé, Alain Yoda après avoir pris connaissance de l’état de mise en œuvre du PNDS dans cette région. Le voyage du ministre Yoda l’a conduit au CSPS de Pissila, à celui du secteur n°1 de Kaya et au CHR. Le message du ministre est demeuré constant sur la fréquentation des centres de santé. Le directeur régional de la Santé du Centre-Nord, Sylvain Dipama a ensuite fait le point de l’exécution du PNDS dans sa région sanitaire.
Selon M. Dipama, la région a connu une amélioration des indicateurs de la couverture vaccinale, du taux de fréquentation et des accouchements assistés (32,28% en 2005, 53,56% en 2007). L’implication des autorités régionales, le soutien des organisations à base communautaire, l’ouverture de 6 CSPS, l’application de la gratuité, sont d’autres acquis du PNDS dans le Centre-Nord. Le ministre a salué les performances et les bonnes pratiques de la région. Il a déploré les ruptures de médicaments, les accouchements à domicile, la non maîtrise des données statistiques.
Il a souhaité qu’en 2015, le Centre-Nord atteigne un rayon d’action
moyen de trois (3) kilomètres.
Les débats avec les acteurs ont porté essentiellement sur la fonctionnalité
de la banque de sang, la corruption, la gestion des carrières.
Le Centre hospitalier régional de Kaya et les équipements qui
y sont, méritent un meilleur traitement selon le ministre Yoda. «Il
y a d’autres investissements complémentaires qui sont prévus.
300 à 400 millions pour que l’hôpital puisse être transformé
un jour en centre hospitalier universitaire», a déclaré
M. Yoda.
Des doléances, le ministre en a eu pleines les poches au cours de cette
tournée : érection de CSPS en CMA, matériel médical,
renforcement de personnel, de logistique, forages...
Assétou BADOH
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