De cette réalité, les enseignants de l'ex-école de médecine et de pharmacie en sont convaincus. C'est pourquoi ils ont décidé de capitaliser leurs expériences en la matière en créant en 1987 l'Association pour la recherche, l'évaluation et la formation continue (AREFOC). Depuis cette date, ils réfléchissaient à l'idée de transformer cette ONG en un institut de formation dans le domaine de la santé.

L'IAFPRESS, au regard de la qualité de son encadrement, bénéficie d'un capital confiance, donc de la crédibilité aux yeux des pouvoirs publics et des partenaires. Il s'attachera à la formation des candidats au concours d'agrégation du Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur (CAMES). Les enseignants de l'institut ont aussi pour mission de former les ressortissants des pays d'Afrique francophone en recherche pour la santé et l'évaluation des systèmes de santé.
L'IAFPRESS a les moyens de sa politique puisqu'il dispose d'équipements ultramodernes qui ont coûté 122 millions de Fcfa. Grâce à ces équipements, l'institut est capable d'assurer l'enseignement à distance. En plus, il collabore avec des partenaires qui octroient les bourses de formation. En matière de personnel enseignant de qualité, l'institut est bien outillé aussi avec les professeurs Abdel Karim Koumaré, médaillé d'or de chirurgie à Poitiers (France) et Ogobara Doumbo, prestigieux scientifique et directeur adjoint de l'institut et beaucoup d'autres grands de la médecine dans notre pays.

L'IAFPRESS répond à un besoin de formation en pédagogie, recherche et évaluation en science de la santé dans notre pays. Elle va permettre certainement de mettre sur place un noyau de pédagogues dans chaque institution de formation en santé et de conduire les réformes centrées sur les besoins réels des populations. Précisons qu'au regard à cet objectif, le département de la Santé a apporté un soutien financier ˆ nos enseignants de la Faculté de médecine, de pharmacie et d'odonto-stomatologie, candidats au concours d'agrégation.

Le Pr Abdel Karim Koumaré a expliqué qu'au lieu d'aller s'inscrire dans les universités étrangères à coups de dizaines de millions de Fcfa, les candidats au concours du CAMES peuvent désormais recevoir une formation de qualité à Bamako. L'IAFPRESS sélectionne les candidats par appel d'offres international et les prend entièrement en charge au cours de la formation.

L'institut qui vient d'être inauguré officiellement, a été crée en 2003. Il a déjà réalisé des activités pédagogiques tests. En deux ans, l'accompagnement des partenaires a permis de former des binômes (formation par couple) des candidats de 10 pays francophones en recherche pour la santé. Précisément les candidats ont appris la rédaction de protocole de recherche et sa mise en oeuvre, l'analyse des données et la diffusion des résultats de recherche. D'autres candidats ont été formés en pédagogie selon les critères du CAMES.

Les promoteurs de l'IAFPRESS ambitionnent d'intensifier leurs activités afin de former beaucoup de chercheurs, professeurs, évaluateurs capables d'apporter réellement un plus au développement de notre pays en particulier et du continent africain en général.

Prenant la parole, le ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré n'a pas manqué d'établir un lien entre l'inauguration de l'IAFPRESS et la tenue dans quelques jours du Forum ministériel mondial sur la recherche pour la santé dans notre pays. "Il ressort de l'évolution rapide des connaissances en santé et des recommandations des conférences d'Alma Ata en 1978 sur les soins de santé primaires et du Caire en 1995 sur la population et la santé, le besoin de promouvoir et soutenir une formation pédagogique des formateurs en Afrique sub-saharienne", a ajouté le ministre de la Santé qui soulignera également que c'est dans ce cadre que notre pays à l'instar des autres membres de l'UEMOA, est surtout en train de s'engager dans l'approche Licence-Maîtrise-Doctorat (LMD).

A sa suite, le président de la République s'est dit animé d'un double sentiment de fierté et d'assurance. "Fierté lorsqu'on se rend compte que notre pays a été choisi par les pays d'Afrique francophone pour abriter cet institut. Je suis aussi rassuré au regard du travail que fera l'institut dans le cadre du renforcement des ressources humaines. Parce qu'un des défis les plus importants pour notre pays demeure la disponibilité des compétences, a commenté Amadou Toumani Touré.
Par ailleurs, le chef de l'État a rendu hommage au gouvernement pour son soutien mais aussi à tous les gouvernements des pays qui nous ont fait confiance et à tous ceux qui feront de l'enseignement à distance ou sur place. A tous, le président Touré a exprimé sa reconnaissance.

Rappelons que l'IAFPRESS est situé au Quartier du fleuve et occupe les anciens locaux du Comité de régulation des télécommunications (CRT). Il s’agit d’un établissement d'enseignement privé à but non lucratif.

B. DOUMBIA

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