Les nombreux efforts déployés par les pouvoirs publics dans la lutte contre le fléau, ont débouché sur une réduction sensible de la maladie. De 1999 à 2007, notre pays a ainsi enregistré plus de 31.942 interventions chirurgicales de trichiasis. En 2008, ces opérations ont bénéficié à 3.500 personnes. Mais 60.000 autres sont en attente d'intervention chirurgicale.

Pour appuyer les efforts de notre pays dans ce combat et accélérer l'élimination du trachome, la Fondation Bouamatou vient de s'engager à ses côtés. La cérémonie de lancement du projet né de cette alliance a eu lieu mardi dans la cour de l'Agence nationale de sécurité des aliments. Elle a regroupé autour du secrétaire général du ministère de la Santé, Lanceni Konaté, le président de la Fondation Bouamatou, Mohamed Bouamatou, et son épouse, le président de l'Initiative internationale contre le trachome, (ITI de son sigle anglais), Ibrahim Jabr.

Étaient également présents le gouverneur du District de Bamako, Ibrahim Féfé Koné, et son homologue de Ségou, Abou Sow, la représentante de l'OMS dans notre pays, des représentants d’organisations internationales et intergouvernementales intervenant dans la lutte contre la cécité.

Plus de 200 millions de fcfa. La Fondation Bouamatou a été créée en 1998 par un opérateur économique mauritanien, Mohamed Bouamatou. L'organisation caritative opère dans la lutte contre la cécité dans les communes déshéritées de Mauritanie. Elle a fondé en 2001, l'unique hôpital ophtalmologique de ce pays, fournit gratuitement des soins médicaux, médicaments et procède à des opérations chirurgicales également gratuites.
En 2003, la Fondation Bouamatou s'est associée au gouvernement mauritanien pour éradiquer le trachome. Le succès de cette opération a conduit la fondation à étendre ses activités à notre pays depuis 2005 avec un appui de 200 000 dollars, soit plus de 90 millions de Fcfa. C'est la région de Ségou que la fondation a choisi pout y concentrer ses financements : 180 millions de Fcfa.

Le président de l'Initiative internationale contre le trachome, Ibrahim Jabr, appréciera l’initiative de la fondation de "ratisser tous les cas de trichiasis village par village". Ce procédé retenu par le Projet de la chirurgie du trichiasis dans la région de Ségou en 2009, dénommé "Projet Bouamatou", cumule, à ses yeux, deux indicateurs majeurs. "Il s'agit de n'épargner ni village, ni hameau et d'opérer gratuitement tous les cas de trichiasis rencontrés sans aucune forme de discrimination. Cette nouvelle approche repose sur le recensement des cas suspects par les agents communautaires suivis par des opérations chirurgicales effectuée par les équipes mobiles", a développé Ibrahim Jabr.

Le président de la fondation, Mohamed Bouamatou, a expliqué que son institution est décidée à mettre fin au dénuement, à la détresse et au manque de moyens financiers de ceux qui sont jetés dans le désarroi à cause du trachome. « La solidarité n'a pas de frontière, elle n'a que des bénéficiaires. Notre satisfaction vient de dons d'amour libre et pur et du désir de partager. Lorsqu'on partage et accomplit un acte de bonté, on n'attend rien en retour, ils viennent du cœur et sont gratuits », a témoigné le bienfaiteur.

Mohamed Bouamatou a lancé un appel aux opérateurs économiques maliens à investir dans la santé de leurs frères et sœurs démunis. "Car investir dans la santé, c'est investir utile", a-t-il rappelé.

Le représentant de la présidente de la Fondation pour l'enfance, Dramane Sangaré, le gouverneur de la région de Ségou, Abou Sow, ont remercié le généreux donateur pour le choix de notre pays, et principalement de la région de Ségou, pour abriter cette importante opération. "Ce projet est une chance pour les 2066 villages et hameaux de la région de Ségou de tourner dos à jamais à cette maladie", a souligné le chef de l'exécutif régional.

Le secrétaire général du ministère de la Santé, Lanceni Konaté, a lui aussi remercié la fondation avant de développer la stratégie nationale en matière de lutte contre le trachome. Une stratégie axée sur le ratissage des villages d'un district sanitaire. Les populations sont examinées et des interventions gratuites proposées aux cas dépistés.

Doussou DJIRÉ

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