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L'essor | Mali | 03/02/2009 | Lire l'article original
Les spécialistes s'accordent à dire que les maladies non transmissibles présentent
deux aspects. Celui de la maladie et l'aspect facteur de risque. Le Dr Nazoume
Diarra explique à ce propos que ces maladies dites non transmissibles chroniques,
une fois déclarées, sont irréversibles. Le malade fait le reste de sa vie avec.
Par ailleurs, toutes les maladies non transmissibles sont dues à des facteurs
de risque. Selon les spécialistes, ces facteurs sont liés aux comportements
comme la sédentarité, la consommation de tabac, un mauvais régime alimentaire
caractérisé par l'excès de graisse, d'acide, de sel ou de sucre. Mais il existe
aussi des risques génétiques comme dans le cas des drépanocytaires.
Les maladies non transmissibles constituent de réels problèmes de santé publique dans les pays en développement, notamment, ceux du continent africain. Le Mali n'échappe pas à la règle. Il déploie de gros efforts pour contrer en amont ces maladies non transmissibles et soulager la souffrance de ceux qui en sont définitivement atteints.
Le Dr Nazoume Diarra explique les différentes actions menées par l'État en matière de lutte contre les maladies non transmissibles. Les pouvoirs publics sont décidés à prendre le taureau par les cornes. Ils ont créé le programme national de lutte contre les maladies non transmissibles. Ce programme existe officiellement depuis 2002. Mais il a véritablement démarré ses activités deux ans plus tard. Le diabète est combattu à travers un projet de plan stratégique de lutte contre la maladie. Les efforts de l'État, des associations de lutte contre le diabète et autres partenaires comme Santé Mali-Diabète, convergent dans l'objectif de réduire l'impact de cette maladie et d'assurer une meilleure prise en charge des cas. Aujourd'hui le matériel de dépistage de cette maladie est disponible au niveau de certains centres de santé communautaire (Cscom). La formation de médecins pour la prise en charge en charge de la pathologie et de ses complications est désormais une priorité qui est en train d'être mise en œuvre.
Une unité de référence nationale. La lutte contre les cancers connaît ses repères. Une politique nationale en la matière a été élaborée. Le texte attend de passer en conseil des ministres. Le Dr Diarra a levé le voile sur la collaboration avec le centre hospitalo-universitaire (CHU) du point G pour ouvrir une unité de référence nationale. Cette unité serait même fonctionnelle.
Plusieurs actions ont été engagées pour rendre possible le dépistage du cancer au niveau des centres de santé de référence (Csref). Aujourd'hui dans les régions de Tombouctou et Sikasso le dépistage est possible. La disponibilité au niveau du service de pédiatrie de Gabriel Touré d'une unité oncologique constitue un autre progrès dans la lutte contre le cancer dans notre pays. Elle assure en la matière les soins pour les mômes.
Le département de la santé, en plus de toutes ces initiatives, mobilise plus de 200 millions de francs CFA pour la prise en charge des malades atteints de cancers sur place et leur évacuation vers l'étranger. La chimiothérapie est pratiquée à l'hôpital du Point-G par le Pr Dappa Diallo. Certains cas de cancer sont traités chirurgicalement par les professeurs Karim Koumaré, Sadio Yena et d'autres chirurgiens prestigieux. À l’avenir l'État envisage de construire au Point G, un centre d'oncologie et de radiothérapie pour le traitement médical et par radiothérapie des cas de cancer au Mali. Le coordinateur du programme est réaliste. Une fois que le cancer atteint un certain stade, il ne reste plus qu'à soulager la souffrance du malade. Le praticien lui administre des antidouleurs et lui fait bénéficier un accompagnement social en attendant la mort.
La lutte contre la drépanocytose prévoit la création d'un centre de lutte contre cette maladie. La construction de ce bâtiment selon le Dr Diarra est quasiment achevée et son équipement est en cours. Il est envisagé de réglementer par de nouveaux textes la production, la commercialisation et l'usage du tabac. En effet, le tabagisme affecte fortement notre société.
Notre interlocuteur exprime son désarroi au regard des enquêtes menées sur les facteurs de risques à Ségou, Sikasso. Il insiste sur le contenu alarmant du rapport d'enquête sur le tabagisme dans le milieu scolaire de Bamako. Cette étude a concerné les jeunes de 10 à 20 ans. Même si les résultats de cette dernière ne sont pas encore officiels, les indications révèlent une proportion de fumeurs assez inquiétante. Le toubib attire l'attention de l'opinion nationale. Ces jeunes feront probablement leur maladie au cours de la quarantaine. Il y a nécessité d'accentuer les efforts sur la prévention au regard des risques liés aux comportements. Le Dr Nazoume indique que les grands programmes sont basés sur la prévention primaire (agir sur les facteurs de risque), la prévention secondaire (faire le dépistage précoce et le traitement pour éviter les complications). La prévention tertiaire est destinée à la prise en charge des complications en atténuant la souffrance du malade de cancer.
Il est évident, dans la lutte contre le cancer, qu'il est moins coûteux et plus facile de faire la prévention que d'assurer la prise en charge des cas de maladies non transmissibles.
B. DOUMBIA
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