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L'essor | Mali | 14/04/2009 | Lire l'article original
Il s’agit d’un don de la coopération chinoise pour plus de 4,8 milliards Fcfa.
Cette somme servira pour les études, le suivi, les travaux de génie civil et
l'équipement partiel de l'établissement sanitaire.
La pose de la première pierre du futur hôpital a été effectuée vendredi en fin
de journée, par le président de la République, Amadou Toumani Touré.
Comme cela se doit en pareilles circonstances, l’événement s’est déroulé en
présence de nombreuses personnalités, dont des membres du gouvernement, notamment
le ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré.
« L'Hôpital du Mali » disposera de 150 lits. Il n'aura donc pas les mêmes capacités
d'accueil que les grands centres hospitaliers universitaires comme les hôpitaux
Gabriel Touré ou le Point G. Mais il aura le grand mérite de désengorger ces
différentes structures sanitaires.
L’établissement hospitalier sera bâti sur une surface de 7 000 mètres sur un site de 20 hectares. Il comportera des blocs techniques, de consultation externe et d'hospitalisation. En d'autres termes, il comprendra des services de médecine d'urgence-réanimation, de gynéco-obstétrique, de pédiatrie, d'imagerie médicale (avec scanner, radio numérisée et autres équipements de pointe).
Le complexe prévoit un laboratoire, une pharmacie, un service de chirurgie avec trois blocs opératoires et des services connexes (buanderie, morgue, cantine et poste de garde entre autres).
Un grand challenge : Les 4,8 milliards de Fcfa que nécessitera cet investissement
sont offerts par la République populaire de Chine. En contrepartie, l'État malien,
en plus du terrain et de l'équipement complémentaire qu'il apportera, s'est
engagé à construire 7 logements d'astreinte et une voie d'accès de 1,5 kilomètre.
Le gouvernement assurera également l'adduction d'eau potable, l'électricité,
le téléphone et l'aménagement d'espaces verts. Toutes ces réalisations complémentaires
coûteront 4,8 milliards de Fcfa. En plus de ces efforts consentis par l’Etat,
les travaux seront exécutés en hors taxe puisque les pouvoirs publics ont décidé
d'exonérer tout ce qui entre dans la construction et l'équipement de l'établissement
sanitaire.
Sur la base de ces différentes contributions, l'hôpital coûtera près de 10 milliards
Fcfa.
Le délai de construction de l'Hôpital du Mali est fixé à 18 mois. Mais de
sources proches du dossier, on indique que l'entreprise chinoise "Qilu"
en charge des travaux va tenter un grand challenge : celui de livrer le futur
établissement hospitalier en 14 mois, c'est-à-dire avant le délai prévu qui
est fixé au 22 septembre 2010, date anniversaire du cinquantenaire de l'accession
de notre pays à l’indépendance. Le maître d'œuvre est l'Institut des études
et conceptions en engineering du commerce interne de Chine.
L'Hôpital du Mali est le fruit d’une réponse à une requête du président de la
République, Amadou Toumani Touré, adressée à son homologue chinois, Hu Jintao,
lors du sommet sur la coopération sino-africaine en novembre 2006 à Beijing.
La partie chinoise avait aussitôt donné une réponse favorable à la requête du
président Touré.
A ce propos, le chargé d'affaires de l'ambassade de Chine dans notre pays, Huo Tianyun a expliqué qu'en plus du secteur de l'infrastructure, de la culture, de l'éducation et du sport, la coopération sino-malienne dans le domaine de la santé est très dynamique. L'envoie de plus de 674 médecins depuis plus de 40 ans, les dons de médicaments et équipements sanitaires aux établissements hospitaliers de Kati, Sikasso et l'ancien hôpital de Markala (actuel centre de santé de référence), la création de centre antipaludique à Kati et aujourd'hui la pose de la première pierre de l'hôpital du Mali, en sont des témoignages, a précisé le chargé d'affaires.
La coopération du Mali avec l’une des premières puissances du monde, date des premières heures de l'Indépendance et constitue un bel exemple de réussite. Les deux chefs d'État actuels qui se vouent respect et estime réciproques, œuvrent pour le raffermissement de ces liens.
Le ministre de la Santé, a rappelé que cet investissement très important va répondre aux objectifs assignés au département qu’il dirige dans le cadre du Programme de développement socio-sanitaire (Prodess), en ce qui concerne l'accessibilité géographique aux services de santé des districts sanitaires et l'amélioration de la qualité des services de santé. Le géant asiatique est solidaire avec le Mali et accompagne nos efforts notamment dans le cadre du Prodess.
40 ans ce coopération sanitaire : Oumar Ibrahima Touré a relevé que pour renforcer
la décision prise par Amadou Toumani Touré, de rendre les antipaludiques gratuits
pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, le département de
la Santé reçoit annuellement de la Chine, un lot important d'antipaludiques
destinés aux établissements de santé.
Il faut sans doute rappeler que le président de la République, sur la base des
promesses faites aux Maliens, dans le cadre du Projet pour le développement
économique et social (PDES), multiplie les initiatives heureuses pour le bien-être
sanitaire de nos compatriotes.
Le chef de l'État a exprimé « sa fierté et sa profonde gratitude » à nos amis Chinois. Amadou Toumani Touré a expliqué qu'il avait adressé 7 requêtes à la partie chinoise en 2006. L’une des requêtes qui lui tenaient particulièrement à cœur était la construction d'un hôpital pour le Mali.
Le président chinois, Hu Jintao avait aussitôt donné son accord. La configuration actuelle de l’hôpital pourrait évoluer. Il est ainsi envisagé de le doter de toutes les technologies de pointe.
Par ailleurs, le président de la République s’est réjoui du dynamisme de la
coopération sino-malienne en matière sanitaire. "Depuis plus de 40 ans,
a-t-il souligné, des experts chinois viennent nous accompagner. Ils font un
travail remarquable".
Le futur Hôpital du Mali constituera aussi un moyen de lutter contre la mortalité
maternelle, néonatale et infantile. Il faut dire que les statistiques de l'enquête
démographique et de santé (EDS IV) sont assez révélatrices de l'ampleur de ces
drames. Notre pays enregistre plus de 464 décès maternels pour 100 000 naissances
vivantes et un enfant de moins de 5 ans meurt toutes les 5 minutes. Quant aux
femmes en couche, une d’entre elles décède toutes les 3 heures.
De fait, la disponibilité de services de qualité, notamment en matière de consultations prénatales, d'assistance pendant et après l'accouchement, constitue une grande exigence. Le futur Hôpital du Mali qui sera doté d'un service de gynéco-obstétrique y contribuera fortement.
B. DOUMBIA
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