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Mutations | Cameroun | 13/05/2009 | Lire l'article original
Les organes des Nations se proposent de mettre en évidence dans les différents pays à travers des programmes, des "méthodes non chimiques, de l'élimination des sites potentiels de reproduction des moustiques, à l'installation des moustiquaires dans les foyers et le déploiement d'arbres qui repoussent les moustiques, ainsi que l'implantation de poissons qui mangent les larves de moustiques". Ces nouveaux projets suivent le succès de substituts aux Ddt qui ont été implantés au Mexique et en Amérique centrale. Ici, les techniques exemptes de pesticides ont permis de réduire les cas de malaria de 60%. Le résultat des projets pilotes sur cinq ans démontre que les substituts durables au dichlorodiphenyltrichloroethane (Ddt) ne sont pas onéreux et sont réalisables régionalement et mondialement.
Quinine
La stratégie de la lutte antivectorielle lancée par l'Oms affirme que ces mesures
doivent être mises en place et doivent être jumelées à des interventions adaptées
aux différentes circonstances locales. On comprend donc que presque à la même
période, la Direction de la recherche opérationnelle en santé (Dros) du ministère
camerounais de la Santé publique, organisait un atelier sur les mesures thérapeutiques
usuelles en cas de crise de paludisme. Il en ressort notamment que les combinaisons
thérapeutiques à base d'Artémisinine dont l'appellation abrégée en anglais a
été homologuée sous la dénomination des Act, sont recommandées dans les cas
de simples crises.
Or, jusqu'ici, de nombreux patients et parents avaient cru comprendre que les
Act étaient la solution au mal. "Les Act sont une thérapie efficace contre
le paludisme. J'en ai usé chaque fois que je tombe malade ou qu'il y en a un
autour de moi. Je les croyais aussi efficace que les perfusions", indique
Berthe Nkou Mballa, enseignante en service à Yaoundé.
Contexte
Au terme de récentes études coordonnées par la Dros, le paludisme qui est un problème de santé au Cameroun comme dans nombre de pays du continent, a pour seul et véritable médicament : la quinine. Le Dr Bilounga explique d'ailleurs à ce propos le contexte autour d'une telle médicamentation. "Anciennement, souligne-t-il, la quinine préventive a aidé comme mesure prophylactique. Mais l'évolution de la science a permis de se rendre compte que cette approche du traitement favorisait des résistances. C'est pour cela qu'on ne peut conseiller la prévention par médicamentation qu'aux sujets totalement vierges. A l'inverse, tous ceux qui ont déjà contracté cette maladie sont quasiment immunisés. L'usage des combinaisons thérapeutiques ne se fera qu'en cas de crise. Il n'empêche que le paludisme aigu se nécessite une hospitalisation et un traitement de choc par la quinine".
Le traitement du paludisme dans les formations sanitaires du Cameroun, est donc en pleine mutation. Au moins, depuis 2004, année de l'avènement des Act que l'opinion considère comme nouveau. Constitué par ordre de disponibilité sur le territoire nationale de Falcomon, Arsucam et Coartem, les Act dont il s'agit, ""permettent de prendre en charge correctement le paludisme". Ceci veut dire, bien l'identifier par un diagnostic biologique et ou clinique. Mais aussi d'administrer un traitement qui convient dans les 24h qui suivent l'apparition des premiers symptômes. Je dois préciser que cette médicamentation n'est conseillée que dans le cas du paludisme simple". Insiste le Dr Dorothy Achu.
Pour comprendre
De la substitution du Ddt
Selon le porte-parole du Pnue, Nick Nuttall, le premier des projets de démonstration,
a commencé en 2003 et a été coordonné par l'organisation panaméricaine de l'Oms,
en collaboration avec de nombreux organismes dont le Pnue, la commission de
coopération environnementale et huit gouvernements. Le projet a impliqué les
ministères de la santé du Belize, du Costa Rica, du Salvador, du Guatemala,
du Honduras, du Mexique, du Nicaragua et du Panama. Dans ces pays, les Ddt sont
vaporisés de manière intensive dans les foyers, les eaux et la flore depuis
1950 afin de combattre la malaria.
Plus de 89 millions de personnes en Méso-Amérique vivent dans des endroits propices
à la transmission de la malaria. Plus du tiers (soit 23,5 millions) vivent dans
des zones ou les risques de contagion sont très élevés.
Le travail, qui implique un peu moins de 7,5 millions de dollars du fonds pour
l'environnement mondial et un cofinancement de 6,4 millions dollars, a implanté
les méthodes de la lutte antivectorielle intégrée dans 202 communautés, 50 municipalités
et dans huit pays. Le travail a touché environ 160 000 personnes directement
et environ 6,8 millions indirectement. Ceci représente environ 30% des zones
à risque élevé.
Les chercheurs montrent d'autres avantages comme le renforcement des institutions
nationales et locales qui sont impliquées dans la lutte contre la malaria, l'amélioration
des données scientifiques sur l'impact du Ddt sur les communautés et les actions
pour stocker les polluants organiques persistants. Durant le projet, plus de
136 tonnes de Ddt et environ 64 tonnes de substances chimiques comme le toxapehene
et le chlordane ont été localisées. Ces stocks sont censés être exportés et
détruits conformément au traité du Pnue, lors de la convention de Bâle sur les
mouvements transfrontaliers des déchets dangereux.
Léger Ntiga
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