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L'essor | Mali | 16/09/2009 | Lire l'article original
Malgré les progrès réalisés durant ces dernières années, avec la mise en œuvre
du DOTS (Traitement par observation à courte durée), la tuberculose demeure
un problème majeur de santé publique dans la région africaine de l'OMS (Organisation
mondiale de la santé). Certains pays, comme le Mali, enregistrent encore des
taux de tuberculose élevés. Le gouvernement dépense au moins 200 millions de
Fcfa par an pour l'achat de médicaments et réactifs de laboratoire.
La maladie est contractée à travers des micros gouttelettes chargées de bactéries
quand le malade tousse, crache, éternue, rit, chante ou parle.
Le traitement de la tuberculose qui s'étend sur 6 mois, comprend une phase intensive de 2 mois et une phase d'entretien de 4 mois. Les usagers des services de santé bénéficient de la gratuité et de la décentralisation du traitement de la tuberculose. Mais "l'utilisation des services de santé par les populations est faible. Il y a aussi le dépistage tardif. Le malade hésite avant d'aller dans un centre de santé pour se faire soigner", a déploré la coordinatrice du PNLT (Programme national de lutte contre la tuberculose), le Dr Diallo Alimata Naco.
Dépister au moins 70 % de cas
Au Mali, la maladie a pris de l'ampleur dans les années 80 avec l'arrivée du VIH-SIDA. Elle est devenue une priorité de l'OMS qui a instauré le 24 mars 1982 une Journée mondiale de lutte contre la tuberculose. Cette journée est célébrée chez nous depuis 2005.
La gravité de la maladie a incité le gouvernement à concevoir des programmes
et des politiques en la matière. C'est ainsi que le Programme national de lutte
contre la tuberculose a vu le jour le 27 février 1995.
Le PNLT renforce les soins anti-tuberculeux dans le système national de soins
primaires. Une étude menée par ce programme en 2007 sur la prévalence du VIH
parmi les nouveaux cas de tuberculose pulmonaire à frottis positifs, a indiqué
un niveau peu élevé de co-infection avec 15,2 % pour l'ensemble du pays. Au
total, 6202 cas de tuberculose de toutes formes confondues ont été notifiés
au Mali en 2008 contre 5384 cas en 2007.
Le Programme national de lutte contre la tuberculose s'appuie sur les directives
de l'OMS qui a adopté la stratégie DOTS pour réduire considérablement le poids
mondial de la tuberculose d'ici 2015. Cette institution souhaite protéger les
personnes pauvres et vulnérables de la tuberculose, de la co-infection tuberculose-VIH
et de la tuberculose à bacilles multirésistants (TB-MR).
L'OMS entend dépister au moins 70 % des cas de tuberculose à microscopie positive
et guérir 85 % d'entre eux. L'objectif est de réduire d'ici 2015 la prévalence
et la mortalité de 50 % par rapport à 1990. Les experts comptent éliminer d'ici
2050 la tuberculose en tant que problème de santé publique (un cas par million
d'habitants). À travers le monde, environ 17 000 nouveaux cas de tuberculose
contagieuse sont enregistrés chaque année, soit 30 % de dépistage.
Le nombre de cas de tuberculose détectés a doublé de 1995 (3 087) à 2008 (6 202). Ce qui correspond à un accroissement moyen de 222 cas par an. Avec un taux moyen de 38 cas pour 100 000 habitants, la région de Kayes a le plus bas taux de notification des cas de tuberculose pulmonaire à frottis positif (19 cas pour 100 000 habitants). Tandis que Bamako affiche le plus fort taux (73 pour 100 000). Cette situation s'explique par le fait que la majorité des malades quittent le village pour venir se soigner dans la capitale.
Le pourcentage de cas nouveaux de tuberculose pulmonaire à frottis positifs
traités avec succès varie de 68 à 85. Avec un taux de 85 %, la région de Gao
a atteint l'objectif du PNLT. Par contre des efforts restent à faire dans la
région de Kayes.
Ces résultats ont été obtenus en axant le travail sur l'amélioration de l'organisation
de la prise en charge (décentralisation, référence) et sur la recherche active
des malades. Ceux-ci ne suivent pas régulièrement le traitement.
Le taux national de malades perdus de vue en cours de traitement, de 5 %, s'est
amélioré. Mais des efforts doivent encore être consentis dans ce domaine. Ce
taux varie de 16 % dans la région de Tombouctou à 2 % dans les régions de Sikasso
et Gao. Koulikoro possède un taux de décès élevé (14 %) et Gao enregistre le
plus faible taux de décès (7 %). Le Dr Abdoulaye Kéïta, du Laboratoire national
de référence de la tuberculose à l'INRSP (Institut national de recherche en
santé publique) accueille 8 à 10 malades par jour.
Un traitement décentralise
L'hôpital national du Point G à travers son service de pneumologie est une structure importante de la lutte anti-tuberculose. "Nous nous occupons de tous les cas qui posent problème dans les centres de santé de référence", précise le médecin colonel Souleymane Diallo, le chef du service pneumologie du Point G.
Ce service s'occupe des malades hospitalisés. Il comprend une section spéciale des MDR (Malades résistants). Ces cas "assez sérieux sont suivis très longtemps". "Les MDR restent 4 à 6 mois. Ils prennent beaucoup plus de médicaments", indique-t-il. Il faut faire en sorte que le malade n'arrive pas à la résistance, en lui recommandant de suivre rigoureusement le traitement. La tuberculose est une maladie guérissable sans séquelle. À la date du 30 juillet dernier, ce service suivait 13 tuberculeux, dont 7 MDR et 2 VIH. Tout se passe bien entre l'hôpital du Point G et le PNLT. Les commandes de médicaments et d'équipements sont faites à l'avance, le stock de sécurité est disponible.
Au Centre de santé de référence de Kolokani, le Dr Daouda Mariko est le point focal de la lutte contre la tuberculose à la DRS de Koulikoro. Daouda Mariko indique que la région de Koulikoro a enregistré 74 % de réussite sur un objectif de 85 %. Le taux de décès est de 15 % cette année. "Au bout de deux semaines de traitement, les spécialistes avouent que le malade ne peut plus contaminer son entourage", indique-t-il.
Le médecin chef du CSR de Kolokani, Demba Diarra, et sa collègue Mme Namaco
Fanta Coulibaly, déplorent la faiblesse du taux de détection. Certains malades
réticents abandonnent le traitement à partir de 4 ou 5 mois. Mme Namaco Fanta
Coulibaly souligne que les malades peuls, par exemple, sont toujours en déplacement.
"Dès que ces patients sentent une certaine amélioration, ils abandonnent
le traitement. Je suis obligée d'aller les chercher", a-t-elle déploré.
Au premier semestre de cette année, Kolokani attendait 134 cas. L'an dernier,
le cercle attendait 132 cas de tuberculose sur 100 000 habitants, soit 13 %.
Le taux de succès du traitement pour la même année est de 76,92 % et le taux
de perdu plus les transferts est évalué à 7,69 %. Le taux de notification de
la maladie est de 2,75 % pour 100 000 habitants.
À Ouéléssébougou, une commune du cercle de Koulikoro, l'effectivité de la décentralisation
du traitement et la disponibilité des agents médicaux vis-à-vis des patients,
peuvent être vérifiées. La cohabitation est parfaite entre les malades, les
anciens malades et leur entourage. Ils accordent de plus en plus d'importance
au traitement.
Mme Soukhoba Sissoko, technicienne supérieure au CSR de Ouéléssébougou, indique
qu'à la date du 10 août 2009, son service avait recensé 15 cas de tuberculose
cette année. Malheureusement le suivi du traitement est irrégulier.
Bandé Moussa SISSOKO
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