Résumé

Notre étude à la fois rétrospective et prospective, menée à l’Hôpital Général de Référence de Panzi de la période allant du 1er novembre 1999 au 30 mars 2004, a porté sur un échantillon de 106 patients. Les résultats ci-après ont été obtenus : le cancer du foie représente 2,7 % des affections dans notre milieu d’étude ; dont 2,4 % pour les cancers primitifs et 0,3 % pour les cancers dits métastatiques du foie.
Le cancer du foie est la seconde hépatopathie avec 42,05 % après la cirrhose hépatique, il est le premier type de cancer dans notre milieu (34,9 %). La tranche d’âge comprise entre 15 et 47 ans représentant 65,09 % des malades, le sex-ratio est de 2/1. La plupart des patients (60,04 %) sont issus de l’aire de santé de Bukavu. Au moins 65 % des malades identifiés sur 76 sont agriculteurs.
Le motif de consultation a été pour la plupart, des douleurs abdominales (91,5 %), une tuméfaction abdominale (48,1 %), un ictère (47,1 %). La cachexie était retrouvée dans 61,3 % des cas sans omettre les troubles digestifs et l’anémie, 69,7 % des malades ont consulté entre 1 à 120 jours après le début des premiers signes.
Certains facteurs favorisants exogènes tels, l’aflatoxine sur les maniocs, l’hépatite virale, l’éthylisme ont été retrouvé dans notre série.
Les cancers du sein, du colon, de l’estomac ont été à l’origine du cancer secondaire du foie. Aucun antécédent familial du cancer du foie n’a été identifié au cours de notre étude (0 %), aucune particularité vis-à-vis du système sanguin ABO Rhésus n’a été constatée.
Le diagnostic du cancer du foie est plus clinique dans notre milieu. Les examens paracliniques d’orientation les plus demandés ont été l’échographie (77,4 %), le dosage des gamma-glutamyl-transferase (55,7 %), ainsi que le dosage des transaminases dans 42,4 % des cas. Seul le traitement symptomatique a été entrepris dans notre série, et cela sans impact sur l’issue des signes (94,4 % des cas de statu quo).
Le taux de létalité s’élève à 5,6 % dans notre travail.