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Publié dans Médecine d'Afrique Noire 4705 - Mai 2000 - pages 247-251
Auteurs : A. A. Kasse, E. Betel, A. Deme, M. Diop, M.C. Fall, P.S. Diop, B. Dembele, B. Drago, G. Timbaly, J. Neloum, P. Toure - Sénégal
Les brûlures sont des traumatismes fréquents. La cancérisation, une de ses complications connues, est très grave et heureusement rare. A ce jour, on ne connaît pas de façon précise le mécanisme par lequel survient cet événement, ni même les facteurs prédictifs de sa survenue. Dans le but de faire une revue des facteurs prédictifs de la cancérisation des brûlures et des mécanismes de la cancérisation, nous avons analysé 67 dossiers de malades recrutés dans notre service aux fins de décrire les données épidémiologiques liées à l’affection dans nos régions et d’identifier les facteurs d’échec thérapeutique.
Nos malades etaient jeunes (âge moyen 41 ans majoritairement de sexe masculin (54 %) et présentent des lésions aux membres dans 88 %. L’agent causal de la brûlure était une flamme (54 %), le charbon et l’huile (19,5 %). La brûlure, jamais une lésion du premier degré (87 % au second degré) siégeait presque toujours aux membres (87,5 %) rarement au thorax (9 %), couvrait une surface de 4 à 37 % (moyenne 14 %). Son traitement n’a été médicalisé que dans 9 % des cas et a abouti à une cicatrisation complète dans 85 %. En 4 à 67 ans, 95 % des cicatrices s’étaient ré-ulcérées, ont bourgeonné (22 %), se sont rarement indurées (4 %) et saignent au contact dans 11 % des cas. Des adénopathies étaient palpables dans 68 % et l’on découvrait 7 % de métastases. L’amputation a été la règle (63 %) suivie d’un curage ganglionnaire une fois sur deux. Un malade sur trois était perdu de vue à plus ou moins long terme. Pendant qu’un malade sur quatre était vivant sans maladie évolutive, nous observions 30 % de récidive locale ou ganglionnaire. Les facteurs d’échec locorégional étaient : le sexe masculin (p = 0,0327), la brûlure par huile chaude (p = 0,0118), l’absence de traitement de la brûlure initiale (p = 0,0001), la présence d’une sclérose cicatricielle (p = 0,0281), la présence d’adénopathies hors du territoire de drainage de la région atteinte (p = O,028) et l’absence de traitement de la ré-ulcération (p = 0.0308).
Les cancers épidermoïdes sur cicatrice de brûlure thermique sont, des affections graves, rares, occasionnées souvent par des brûlures par accidents domestiques. Ils siègent préférentiellement aux plis des membres et métastasient peu. Les traitements conservateurs s’accompagnent de 30 % de récidives. Les cancers chez des sujets de sexe masculin, survenant sur des brûlures par huile chaude, développés sur une ré-ulcération non traitée ou une sclérose cicatricielle et se présentant avec des adénopathies suspectes hors du territoire de drainage de la lésion ont une propension plus élevée à la récidive.
Burns are very frequent. Skin cancers on burns scars are one of the known complications. The mechanisms and the risk factors of this disease are not very well known. To review the risk factors and the mechanisms of transformation of burn scars into cancer, we analyzed 67 retrospective cases of Marjjolin’s ulcer to describe the epidemiological features of the disease in our practice and identify the factors of relapse.
Our patients are young (means age 41), mainly male (54 %), with disease localized on arms and legs (88 %). The initial burn was from flames (54 %), charcoal or hot cooking oil (19.5 %) and never from ionising radiation. It was never a superficial bum and covered from 4 to 37 % of the body surface (mean 14 %). The initial treatment was medicalised in only 9 % of case and ended with 85 % of complete healing. After 4 to 67 years of evolution, 95 % of re ulceration occurred. Abnormal lymph node and distant metastasis were diagnosed in respectively 68 and 7 % of the cases. Amputation and groin dissection were respectively done in 63 and 50 %. One third of patients were lost during the follow up. 25 % of the cases are still alive and free of disease. We found 30% of local recurrence and 17.5 % of regional recurrence. By univariate analysis we found that the factors significantly associated to loco regional relapse are : male status (p = 0.0327), burns by cooking oil (p = 0.0118), lack of treatment during initial burn (p = 0.0001), scle-rous scar (p = 0.0281), supra regional lymph nodes (p = 0.028) lack of treatment during re ulceration (p = 0.0308).
Squamous cell carcinomas on burn scars are rare diseases and of bad prognosis. Mainly associated to domestic accidents they frequently occur on limbs and arms on an articulation. Metastasis is not frequent. Conservative treatment is associated with 30 % of recurrence. In our practice, the relapse risk factors are male status, burns by cooking oil, lack of treatment during the initial burn, sclerous scar, supra regional lymph nodes, lack of treatment during re ulceration.
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