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Publié dans Médecine d'Afrique Noire 5111 - Novembre 2004 - pages 559-566
Auteurs : A.K. TANON, S.P; EHOLIE, E. EHUI, C. COULIBALY-DACOURY, O. KRA, A. KACOU-N’DOUBA, D. EKRA, A. KAKOU, E. BISSAGNENE, A. KADIO - Côte d'Ivoire
Le choléra sévit à l’état endémo-épidémique en Côte d’Ivoire depuis trois décennies. En 2001, des foyers épidémiques ont été signalés dans plusieurs villes du pays. Notre étude a porté sur la ville d’Abidjan où les données hospitalières étaient plus complètes.
Objectifs : Analyser les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et pronostiques des patients traités pour choléra d’octobre 2000 à novembre 2001 au CHU de Treichville.
Méthodes : C’est une étude prospective portant sur une série de malades traités pour choléra dans le Service des Maladies Infectieuses. Vibrio cholerae ayant été isolé dans les selles des premiers patients, le diagnostic probable de choléra a été ultérieurement retenu sur les arguments suivants : consommation d’aliments et/ou de jus, d’eau manipulée ; existence de cas de choléra dans l’entourage proche (famille, travail, école, hôpital); survenue d’une diarrhée aiguë avec selles liquides, riziformes, abondantes mais sans fièvre. Une corrélation a été établie entre l’incidence du choléra et les précipitations et températures par le test des rangs de Spearman.
Résultats : En 14 mois, nous avons colligé 380 cas de choléra. Le sex-ratio H/F était de 1,13, l’âge médian de 28 ans [15-85 ans]. L’épidémie a présenté deux pics, diamétralement opposés en termes d’incidence mensuelle (16 cas versus 47 cas, p =0,04) et de mortalité (17 % versus 0.6 %, p<0,05). Les cas de choléra étaient plus nombreux après des hauteurs maximales de pluies et températures. Le mode de contamination prépondérant était indirect par consommation d’eau en sachets domestiques. 59 % des malades ont été admis en état de choc avec collapsus cardio-vasculaire, contre 27 % avec déshydratation modérée et 14 % avec déshydratation infraclinique. La quantité moyenne de soluté administré était de 12 litres. L’antibiothérapie a été associée dans 49% des cas pour une durée moyenne d’hospitalisation de 60 heures. Le taux de létalité était de 4,7 % et les facteurs de mauvais pronostic étaient : la consommation d’eau en sachet (p = 0,04), la déshydratation sévère (p = 0,002) et la latence d’hospitalisation > 2 jours (p<0,05).
Conclusion : L’intérêt de l’enquête est d’avoir montré la potentialité du risque épidémique du choléra à tout moment de l’année dès que les conditions d’hygiène des populations et climatiques se dégradent. La prévention doit par conséquent être permanente, faisant appel à l’assainissement, l’accès à l’eau potable et aux mesures d’hygiène.
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