Résumé

La Côte d'Ivoire a entrepris depuis plusieurs années la lutte contre les grandes endémies parmi lesquelles la lèpre qui fait d'ailleurs l'objet d'un programme national caractérisé par un dépistage actif (et aussi passif) et la mise à disposition gratuite de la poly-chimiothérapie. Malgré ces efforts, la lèpre compte toujours parmi les grandes endémies locales.
Objectif : décrire la situation de la lèpre dans le district de Yamoussoukro sur la période de 1995 à 1999 à travers :

1. le calcul du taux annuel de prévalence et de détection de la lèpre,
2. le calcul des taux annuels d'infirmités,
3. la description de la compliance du traitement.

Méthode d'étude : il s'agit d'une analyse des données de notification (active et passive) des cas de lèpre au niveau de toutes les structures sanitaires du district.
Résultats : le taux de prévalence annuel maximum était de 3,10 p.10.000 en 1997. Au cours des 5 années d'étude, 269 nouveaux cas de lèpre ont été dépistés soit un taux de détection moyen de 1,26 p.10.000 hab. avec un maximum de 1,65 p. 10.000 hab. en 1997. Le cas incident chez les enfants représentait 12,3 % des cas cumulés. D'autre part, sur l'ensemble des nouveaux cas notifiés, on notait 20,4 % de lèpre multi-bacillaire contre 79,6 % de type paucibacillaire. Le taux d'infirmité maximal a été relevé en 1998 avec 35,7 % contre 30 % en 1999. La fréquence des malades ayant suivi un traitement régulier variait d'une année à l'autre avec une proportion minimale de 89,9 % en 1998, année où la fréquence du traitement adéquat était la plus basse.
Conclusion : au vu de ces résultats, l'on peut affirmer que l'endémie lépreuse est une réalité dans le district de Yamoussoukro malgré les actions du programme national de lutte. Assurer le recul de cette endémie exigera par conséquent la recherche d'autres voies additionnelles parmi lesquelles la régularité du dépistage actif par une "équipe mobile" appuyée par une information des populations pour un changement durable.

Summary

For many years Ivory Coast has started the fight against great endemics among which the leprosy which moreover constitute the subject of a National Program characterised by an active screening (and also passive) and putting at the disposal for nothing of the polychemiotherapy. Although these efforts, the leprosy still constitute one of the great local endemics.
Objective : to describe the situation of leprosy in the district of Yamoussoukro from 1995 to 1999 through :

1. the calculus of the annual rate of prevalence and detection of the leprosy,
2. the calculus of the annual rates of disability,
3. the description of the compliance of the treatment.

Method : it consists on the analysis of the data notified (active and passive) of the leprosy cases concerning all the sanitary structures of the district.
Results : the maximal annual rate of prevalence was estimated at 3,10 p. 10.000 in 1997. During the 5 years of study, 269 new cases of the leprosy have been detected, so be it an average rate of detection of 1,26 p. 10.000 hab. with a maximum of 1,65 p. 10.000 hab. in 1997. The incident case for children represented 12,3 % of all the cases. On the other hand, between the new cases notified, we have noted 20,4 % of leprosy multibacillary against 79,6 % of paucibacillary type. The maximal infirmity rate has been taken other in 1998 with 35,7 % against 30 % in 1999. The frequency of the patients regularly treated varied for each year with a minimal proportion of 89,9 in 1998, where the frequency of the appropriate treatment was the lowest.
Conclusion : considering these results, we can assert that the endemic of leprosy is a reality in the district of Yamoussoukro although the actions of the National Program of fight. Insure the decline of this endemic will depend on the searching additional methods among which the regularity of the active screening by a "mobile team" helped by the information of populations for a lasting change.