Résumé

Objectifs : Déterminer la fréquence de son utilisation dans notre service, rechercher les causes de son préjugé défavorable et proposer des solutions pour qu'il puisse retrouver une meilleure place dans notre pratique obstétricale quotidienne.
Matériel et méthode : Il s'agit d'une étude transversale des accouchées de notre service au CHU de Brazzaville, du 1er janvier 1998 au 31 mai 2000, soit 29 mois, et nous avons retenu celles pour lesquelles l'accouchement a nécessité l'application d'un forceps et nous avons analysé la morbidité maternelle et la morbi-mortalité néonatale.
Résultats : Sur les 9621 accouchements, il y a eu 138 applications de forceps, ce qui correspond à 1,4 % des accouchements. Il s'agissait dans 66 % des cas de primipares et dans 23 % de paucipares. Les principales indications ont été : le manque d'effort expulsif (65,2 %), la souffrance fœtale (16,7 %) et l'éclampsie (11,6 %). Nous avons noté 25 déchirures du col, 8 déchirures périnéo-vulvo-vaginales et 1 fistule vésico-vaginale. En dehors des 19 morts in utero dont l'extraction a nécessité l'application du forceps, 119 enfants sont nés avec le score d'Apgar suivant : < 4 : 27 cas dont 10 ont été réanimés en vain. Entre 6 et 4 : 47 cas. = 7 : 45 cas. Parmi ces nouveau-nés, nous avons noté 5 lésions cutanées de la tête, 1 paralysie du nerf facial et 6 paralysies du plexus brachial. 32 nouveau-nés soit 26,8 % ont été transférés dans le service de néonatalogie dont 13 sont décédés.
Conclusion : Peu utilisé dans notre service, le forceps a cependant entraîné une morbidité et mortalité néonatales élevées. L'amélioration de cette situation passe par l'observation des conditions strictes d'application de cet instrument.