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Dictionnaire Internet Africain des Médicaments (DIAM)

Médecine d'Afrique noire

Publié dans Médecine d'Afrique Noire 5910 - Octobre 2012 - pages 459-469

Professeur Béré David Komono La fièvre jaune en Côte d’Ivoire. Historique, actualité et perspectives de recherche pour la lutte   Article Open access   note

Auteurs : B.D. Komono - Côte d'Ivoire


Résumé

Une analyse spatio-temporelle des cas humains de fièvre jaune en Côte d’Ivoire, a permis de montrer que l’endémie amarile a eu une importance historique en étant à la base du transfert de la capitale coloniale de Grand-Bassam (premier centre administratif) à Bingerville, dans les années 1900. En outre pendant ces dix dernières années, le territoire ivoirien est devenu le siège de manifestations régulières de graves épidémies amariles. En particulier, de 2001 à 2007, des effectifs de 1468 cas suspects dont 41 confirmés et 26 décès (en moyenne 19 décès par an) ont été répertoriés. De 2007 à 2011, au total 111 cas suspects dont 33 confirmés et 43 décès ont été publiés.
Au cours de cette période (2007-2011), également, le nombre annuel des suspects et des décès est en nette croissance, atteignant des points culminants en 2011 : 79 cas, dont 35 décès. Par ailleurs, la maladie gagne de plus en plus le milieu urbain. Ainsi en 2001, environ 78,13% des cas confirmés de fièvre jaune provenaient des zones urbaines. En 2006, l’épidémie amarile a fait 79 cas, dont 8 confirmés et 3 décès, dans les villes de Korhogo (région du nord) et d’Ouragahio (région du sud forestier). En 2008, 9 cas de fièvre jaune dont 5 confirmés, ont été signalés dans différents districts sanitaires de la ville d’Abidjan. Enfin, en 2010, la Côte d’Ivoire a déclaré des manifestations épidémiques de la fièvre jaune, singulièrement en milieu urbain (Abidjan, Grand-Bassam, Bouaké). Au total, 13 cas ont été confirmés et on a déploré 2 décès. Par ailleurs, ces manifestations épidémiques de fièvre jaune étaient associées à une épidémie de dengue (type 3) qui a fait 12 cas et 1 décès.
En tout état de cause, ces observations dénoncent des insuffisances liées à la stratégie de lutte. En l’occurrence, le système de détection précoce des épidémies par la surveillance n’est pas suffisamment sensible pour susciter des actions d’anticipation. Il apparaît, en outre, que les modalités de fonctionnement du schéma épidémiologique actuel de la fièvre jaune en Afrique de l’Ouest, ne suffisent pas à expliquer les manifestations épidémiques de la maladie observées en zone urbaine à Abidjan.
En conséquence, les perspectives de recherche devraient prendre en compte l’intégration des paramètres entomologiques (identification des vecteurs, recherche du virus chez ces vecteurs, détermination des indices stégomyiens) dans la surveillance épidémiologique en vue de permettre une détection précoce des épidémies amariles. La recherche devrait également vérifier si la récurrence des épidémies amariles à Abidjan n’est pas due à l’existence anormale d’un réservoir de virus ou le fait d’une extension de la zone d’émergence endémique en zone urbaine.

Summary
Yellow fever in Ivory Coast. Historic, topicality and ongoing research for fighting

A spatiotemporal analysis of the human cases of yellow fever in Côte d’Ivoire, allowed showing that the yellow fever disease had a historic importance by being on the base of the transfer of the colonial capital of Grand-Bassam (first administrative center) to Bingerville, in the 1900s. Besides during these last ten years, the Ivory Coast territory became the siege of regular demonstrations of serious yellow fever epidemics. In particular, from 2001 to 2007, a total of 1468 suspected cases among which 41 confirmed and 26 cases of death (on average 19 cases of death a year) were listed. From 2007 to 2011, a total of 111 suspected cases among which 33 confirmed and 43 cases of death were published.
During this period (2007-2011), also, the annual number of the suspects and the deaths is in clear growth, reaching peaks in 2011: 79 cases, among which 35 cases of death. Besides, the disease gains more and more the urban environment. So in 2001, approximately 78.13% of the cases confirmed by yellow fever resulted from urban zones. In 2006, the yellow fever epidemics made 79 cases, among which 8 confirmed and 3 cases of death, in the cities of Korhogo (region of the North) and of Ouragahio (region of the forest South). In 2008, 9 cases of yellow fever among which 5 confirmed, were indicated in various sanitary districts of the city of Abidjan. Finally, in 2010, Ivory Coast declared epidemic appearances of the yellow fever, singularly in urban zones such as Abidjan, Grand-Bassam and Bouake. A total of 13 cases were confirmed and we regretted 2 cases of death. Besides, these epidemic demonstrations of yellow fever were associated with an epidemic of dengue (type 3) which made 12 cases and 1 case of death.
In any case, these observations denounce incapacities related to the fighting strategy. In this particular case, the system of premature detection of the epidemics by the surveillance is not sensitive enough to arouse actions of anticipation. It seems, besides, that the operating procedures of the current epidemiological plan of the yellow fever in western Africa are not enough to explain the epidemic demonstrations of the disease observed in urban zone in Abidjan.
Consequently, ongoing research should take into account the integration of the entomological parameters (identification of vectors, research for the virus into these vectors, determination of the stegomyian indexes) in the epidemiological surveillance to allow a premature detection of the yellow fever epidemics. The research should also verify if the recurrence of the yellow fever epidemics in Abidjan is not due to the abnormal existence of a reservoir of virus or the fact of an extension of the zone of endemic emergence in urban area.

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