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Médecine d'Afrique noire

Publié dans Médecine d'Afrique Noire 6111 - Novembre 2014 - pages 564-570

Prévalence et facteurs associés à l’avortement provoqué en milieu scolaire à Parakou (Bénin)   Article Open access   note

Auteurs : N.Y. Fourn, B. Aguemon, F. Hounkponou, S. Kabibou, M.M. Ahodakin, L. Fourn - Bénin


Résumé

Problème : Les avortements provoqués à la suite des grossesses non-désirées sont de pratique connue en milieu scolaire et universitaire avec des complications souvent mortelles. Cependant, peu de données populationnelles sont disponibles pour des décisions à prendre. L’objectif de ce travail était d’étudier l’importance des avortements provoqués et les facteurs associés en milieu scolaire de Parakou.
Patients et méthode : A cet effet, nous avons effectué une enquête transversale descriptive et analytique portant sur 620 élèves filles de 30 collèges (grappes) tirés au hasard soit 10 publics et 20 privés de la ville de Parakou. Le recrutement des élèves a été fait après un échantillonnage en grappe dans les établissements. Les élèves filles de chaque grappe ont été interviewées à l’aide d’un questionnaire préalablement pré-testé. Les données obtenues ont été analysées et la comparaison des variables effectuée avec un test de khi2.
Résultats : La prévalence moyenne des avortements provoqués déclarés par les élèves était de 12% avec un intervalle de confiance à 95% [9,7 ; 15,6]. Elle apparaissait plus élevée dans les collèges privés (6,5%) que dans les publics (5,6%) et dans la tranche d’âge de 16 à 19 ans (9,5%). La plupart des filles ayant avorté vivait avec leurs parents (58,6%) et celles de conditions socio-économiques précaires étaient les plus concernées. L’âge moyen au premier avortement chez ces filles était de 16,05 ans et la plupart des élèves avait eu son premier rapport sexuel avant l’âge de 15 ans (50,7%). Plus des 2/5 avaient des partenaires sexuels occasionnels et 2 filles sur 3 ont déclaré ne pas pouvoir discuter de sexualité avec les parents. Plusieurs d’entre elles ont déclaré ne pas se protéger lors des rapports sexuels. Les différents facteurs associés identifiés ont été le multi-partenariat sexuel, la précocité de l’âge au premier rapport sexuel.
Conclusion : L’avortement provoqué demeure un problème sérieux de santé publique en milieu scolaire de Parakou malgré l’existence au niveau national du programme de planification familiale. Le renforcement de la sensibilisation ciblée des adolescentes s’avère nécessaire et doit impliquer les enseignants et les parents d’élèves.

Summary
Prevalence and associated factors of induced abortion in Parakou secondary school

Problem: Unsafe induced abortion following unwanted pregnancy was common practice among female adolescents in secondary school in Parakou area with its severe complication. It’s a major public health problem. But few data from population was available to make decision. The target of this proposal was to determine the importance of the occurrence of the induced abortion and the mainly risk factors among female adolescent in Parakou secondary school.
Patients and methods: We conducted a cross sectional survey in Parakou secondary school. Data were collected by interviewing 620 females adolescent from 30 private and public secondary schools respectively 10 and 20 schools, after cluster sampling. We interviewed student of each selected cluster with a tested questionnaire. Data were analyzed, and comparison variable made with Khi2 statistic test.
Results: The average prevalence of induced abortion from Parakou secondary school was 12% [9,7 ; 15,6]. It was higher in private schools (6,5%) than in public ones and among 16 to 19 year-old girl students (5,5%). The mean age at first abortion was 16 year-old. Aborted girls were from parents with unfavorable socioeconomic conditions. They had their first sexual intercourse before 15 year-old (50,7%). More than 2/5 had multiple sexual partnership and few of them protected themselves during the sexual intercourse. After comparative analysis, some factors were associated to this induced abortion such as cycle of study, parity, multi sexual partnership, first sexual intercourse age and unwanted pregnancy.
Conclusion: The induced abortion remains a major health problem in the secondary school in Parakou despite the family planning program. It’s necessary to reinforced sexual education promotion with lightly information with the implication of parents and lecturer.

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