Résumé

Objectifs : A la lumière de 118 observations de complications chirurgicales des avortements provoqués clandestins colligées en 7 ans, les auteurs déterminent la fréquence et l’âge des avortées, analysent les complications chirurgicales rencontrées et les techniques chirurgicales utilisées.
Méthode et malades : Notre étude a été rétrospective, allant du 1er janvier 1996 au 31 décembre 2002 et portant sur les patientes ayant pratiqué un avortement clandestin qui s’est compliqué et opérées au CHUB.
Résultats : Les résultats suivants sont rapportés :

• - la fréquence des avortements provoqués clandestins est de 5,6% et celle des complications chirurgicales de 8 %,
• - les patientes étaient jeunes : 81,4 % entre 16 et 30 ans. La moyenne d’âge est de 24,6 ans avec des extrêmes allant de 14 à 47 ans,
• - le statut socio-professionnel est dominé par les sans professions (29,7 %), suivi des élèves (24,6 %),
• - la plupart des victimes sont paucigestes (75,4 %) et paucipares (72,8 %),
• - les avortements sont souvent pratiqués par les paramédicaux (89,9 %),
• - les moyens utilisés sont souvent le curetage (63,6 %),
• - les complications chirurgicales sont dominées par les péritonites généralisées (49,1 %) et les perforations utérines (42,4 %),
• - il a été pratiqué dans 28,9 % des cas les hysterroraphies et le même pourcentage pour les annexectomies. Quant à l’hystérectomie, elle a été pratiquée dans 14 % des cas,
• - le pronostic post-opératoire est sévère avec 15,3 % de décès.

Conclusion : La légalisation de l’IVG, l’information, l’éducation, la communication (IEC), la prévention des grossesses non désirées par l’amélioration de l’accès des femmes aux services de planification familiale doivent être des éléments essentiels pour la prévention de ces complications.